Lafleur voit Patrick comme directeur général

Dans la vaste campagne de North Hatley, le chant des ruisseaux et les cris des corneilles annoncent le retour du printemps. Rien de mieux qu’une longue marche dans la nature pour se nettoyer les poumons et se rafraîchir les idées.

Lorsque le soleil s’est mis à tomber sur la montagne d’Orford, j’ai sauté dans ma bagnole et je me suis rendu à l’aréna de Magog pour assister au match entre les Anciens Canadiens et les célébrités locales. En fait, j’avais plus envie de discuter de hockey avec de vieilles connaissances.

Pendant qu’Erik Cole marquait les trois buts les plus rapides de sa carrière, il a été beaucoup question des malheurs du Canadien, de Geoff Molson, de Vincent Damphousse et de Patrick Roy dans le vestiaire des visiteurs.

Richard Sévigny et Gilbert Delorme ont dit souhaiter que M. Molson donne une grand coup de balai sur la patinoire et au deuxième étage tandis que Guy Carbonneau, prêt à retourner dans le feu de l’action si jamais on lui fait signe, a exprimé le voeu qu’on ne nous arrive pas avec un nouveau plan quinquennal.

Comme tous les partisans du Canadien, Carbo n’a pas aimé ce qu’il a vu cet hiver. Ça lui fait mal de voir son ancien club s’enliser dans les bas-fonds de la LNH.

Jean-Guy Rancourt, qui fête 40 ans de journalisme dans la région de Magog-Orford, a failli échapper son calepin de notes lorsque Guy Lafleur lui a confié qu’il verrait davantage Patrick Roy dans le rôle de directeur général.

«Il a acquis assez d’expérience pour tirer les ficelles, a dit Flower. Patrick est un gagnant, un homme fier, et il sait très bien ce que veulent les partisans du Canadien. Il est capable d’en mener large et je crois sincèrement qu’il serait plus utile comme directeur général».

Curieusement, Lafleur n’est pas convaincu que Roy soit le candidat idéal pour succéder à Randy Cunneyworth derrière le banc, mais il précise que c’est une question de feeling.

Pourtant, Roy a confié à des proches qu’il préférait le métier d’entraîneur et qu’il se trouvait trop jeune, à 46 ans, pour devenir directeur général d’une équipe de la Ligue nationale. Ce qui est absolument certain, c’est qu’il a beaucoup de passion et de caractère. Il amènerait une énergie nouvelle derrière le banc. Il lui arrive d’être arrogant et de sauter les plombs, mais il ne laisse personne indifférent.

Si jamais on lui confie la tâche de diriger le Canadien, ça va brasser dans la cabane! Il faudra lui trouver un adjoint capable de le calmer à l’occasion. En tout cas, cette histoire n’a pas fini de faire jaser.

Demain, je vous offrirai les échos de mon passage à Magog.