Claude Larochelle: le grand oublié

Injustice au Centre Vidéotron

«Nous n’avons rien contre Albert Ladouceur. Il a été un très bon chroniqueur de hockey (et de boxe), mais sa contribution n’a rien à voir avec celle d’un Claude Larochelle ou d’un Claude Bédard, deux journalistes qui ont joué un rôle majeur dans la naissance des Nordiques et leur entrée dans la Ligue nationale».

Les autorités du Centre Vidéotron ont choisi de rendre hommage à Albert Ladouceur (galerie de presse) et à Marc Simoneau (salle de conférences). Photo P.Y. Pelletier

Les autorités du Centre Vidéotron ont choisi de rendre hommage à Albert Ladouceur (galerie de presse) et à Marc Simoneau (salle de conférences).
Photo P.Y. Pelletier

Voilà en gros ce que disent mes informateurs de Québec. Ils pensent eux aussi que la galerie de presse du Centre Vidéotron aurait dû porter le nom de CLAUDE LAROCHELLE et ils croient qu’il faudra un jour rendre hommage à CLAUDE BÉDARD pour son immense contribution à la cause sportive dans la Vieille capitale.

Voici maintenant les commentaires que j’ai obtenus de la part de Claude Bédard lui-même:

«Je suis très déçu pour Claude Larochelle et je l’ai dit à plusieurs membres du journal Le Soleil. Claude mérite d’emblée d’avoir sa place dans le nouvel amphithéâtre de Québec.

«Même si nous étions de FÉROCES COMPÉTITEURS, Claude et moi avons travaillé d’arrache-pied pour offrir à Québec un moyen de récréation supérieur à tout ce qu’on avait vu dans le vieux Colisée. La démarche n’a pas été facile. Pendant des mois et des mois, nous avons subi les sarcasmes, les insultes, les menaces et même les tentatives d’intimidation.

«Je ne sais pas combien de fois j’ai quitté le Journal de Québec tard le soir pour aller retrouver Claude au pub LE BARILLET, sur le boulevard Charest. C’est là que nous discutions de stratégies et des prochaines étapes à franchir pour atteindre notre but.

«Claude avait du mal à entendre certaines critiques à notre endroit. Ces reproches avaient des échos à l’intérieur même de son journal et il ne le digérait pas. La tension a grimpé d’un cran lorsque nous sommes allés à Newport Beach (Californie) pour rencontrer Gary Davidson et Dennis Murphy, les deux fondateurs de l’Association mondiale.

Claude Bédard se dit déçu pour son ami Claude Larochelle.

Claude Bédard se dit déçu pour son ami Claude Larochelle.

«Aux yeux de nos dénigreurs, nous étions des RÊVEURS DANGEREUX. Pour moi, c’était plus facile parce que j’avais la couenne plus dure. Je voulais lancer un nouveau quotidien dans le marché de Québec et le projet d’un club majeur de hockey me semblait être le véhicule idéal pour réussir.

«Lorsque les Nordiques ont disputé leur premier match, le 13 octobre 1972, Claude et moi avons poussé un soupir de soulagement. C’était MISSION ACCOMPLIE. Nous avons d’ailleurs eu droit à un télégramme de félicitations de la part de John Ferguson».

En route vers la LNH

«Ensuite, il a fallu se battre au quotidien pour faire valoir le calibre de jeu de l’AMH… Nous ne perdions pas espoir et nous étions toujours sur la première ligne pour livrer bataille.

«En 1979, le rêve d’entrer dans la Ligue nationale s’est dessiné. Nous partions de PRESQUE RIEN, sans droits de télédiffusion et sans enceinte assez grande pour accueillir un club de la LNH. L’agrandissement du Colisée nous a conduits dans une bataille féroce avec le maire JEAN PELLETIER et les élus de la Ville de Québec. Nous avons gagné, mais non sans y laisser quelques plumes.

«Je me souviens encore de ma rencontre avec le premier ministre RENÉ LÉVESQUE pour m’assurer que le gouvernement provincial respecterait son engagement de 5M$ pour l’agrandissement du Colisée. Je suis revenu à la charge plusieurs fois et il a fini par me dire: «Oui, nous allons mettre 5M$ dans le Colisée. Et oui, tu peux l’écrire dans ton journal».

«C’est ainsi que Claude et moi avons préparé l’avenir du hockey à Québec. Nous avons prêté nos efforts aux premiers investisseurs (Dacres, Fortier, Bruneau et cie…) et nous avons consenti notre appui à Marcel Aubut jusqu’en 1995.

«Je ne cache pas que notre rôle a dépassé largement celui de journaliste. Dans un marché aussi démuni que celui de Québec, nous n’avions PAS LE CHOIX. D’autres journalistes, comme Maurice Dumas et Claude Cadorette, savaient très bien ce qu’il fallait consentir pour réussir dans un marché aussi frêle.

«S’il était encore avec nous, Claude (Larochelle) dirait sans doute que nous n’avons pas réussi à garder notre équipe de la Ligue nationale, mais tous ces efforts n’ont pas été vains. Le nouvel amphithéâtre, dont nous parlions déjà en 1975, est maintenant RÉALITÉ et l’ambition de revoir une équipe de la LNH est plus palpable que jamais.

«L’espoir n’a jamais cessé d’exister», conclut-il.

P.S. Claude Larochelle est membre du Panthéon du hockey depuis 1989. Il est le seul journaliste de Québec à avoir reçu pareil honneur. Il est décédé en 2002.

Et Marc Simoneau

Enfin, un petit mot au sujet de Marc Simoneau, lui aussi emporté par le cancer. Coloré personnage, il était en quelque sorte le Ron Fournier de Québec. Il s’est placé sciemment au coeur de la rivalité Canadien-Nordiques. C’était excellent pour les cotes d’écoute. Vers la fin de sa vie, il a «mal tourné» et il est devenu politicien!

La salle de conférences du Centre Vidéotron portera son nom. Tant mieux pour lui! Il ne faudrait cependant pas oublier de rendre hommage aux deux Claude. La décision est entre les mains des dirigeants de Quebecor-Vidéotron.

En bref

  • MARC BERGEVIN a lancé les dés et il a perdu. Ce sont des choses qui arrivent. Maintenant, quelle équipe voudra accorder une autre chance à ALEXANDER SEMIN? Il a encore de bonnes mains, mais il ne «suit plus la parade».
  • La Fondation du CANADIEN pour l’Enfance construira une 8e patinoire Bleu Blanc Rouge à SHERBROOKE durant l’hiver 2017. La patinoire communautaire, d’une valeur de 1,5M$, sera située près de la Place Belvédère, là où CLAUDE (Piton) RUEL a grandi.

    La future patinoire de Sherbrooke portera-t-elle le nom de Ti-Nomme Dussault?

    La future patinoire de Sherbrooke portera-t-elle le nom de Ti-Nomme Dussault?

  • Le conseiller municipal MARC DENAULT suggère que la future patinoire porte le nom de NORMAND (Ti-Nomme) DUSSAULT. Ça serait un beau clin d’oeil à l’ancien coéquipier de MAURICE RICHARD, décédé en 2012.
  • BRENDAN GALLAGHER trouve le temps long sur la liste des blessés. Il aimerait participer à la Classique hivernale, le 1er janvier, à Boston, mais ses chances sont presque nulles.
  • AROLDIS CHAPMAN serait sur le point de quitter Cincinnati pour aller jouer avec les DODGERS. Le lanceur cubain pousse sa rapide à 100 milles à l’heure et il n’a que 27 ans. En dernière heure, on apprend cependant qu’une histoire de VIOLENCE CONJUGALE pourrait annuler la transaction.
  • MARC BEAUDET a perdu son poste de caricaturiste au Journal de Montréal. Je lui souhaite bonne chance pour la suite des choses.
  • EDWIN ENCARNACION met de la pression sur les BLUE JAYS dans l’espoir de signer un nouveau contrat. Il parle même de devenir joueur autonome et d’aller jouer à BOSTON. Toujours l’argent!
  • DAN BAILEY a réussi un placement de 54 verges pour donner la victoire aux COWBOYS, lundi soir, à Washington. C’était une première victoire cette saison pour le quart-arrière MATT CASSEL.
  • Après avoir mené les Eskimos à la conquête de la coupe Grey, CHRIS JONES s’en va à Régina comme entraîneur-chef et directeur général des Roughriders. Tout est possible dans la LCF.
  • JEFF SAMARDZIJA, nouveau lanceur des Giants, est un ancien joueur de football à l’Université NOTRE-DAME.
  • JOHN WENSINK, ancien matamore des Bruins, possède un ranch dans la région de Saint-Louis.

Le mot d’humour

John Lennon, mort assassiné il y a 35 ans, disait: «Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais faire dans la vie. J’ai répondu «Être heureux». Ils ont dit que je n’avais pas bien compris la question. Je pense plutôt qu’ils n’ont pas bien compris la vie».