Le retour des Nordiques: beaucoup de «si»

Les Nordiques de QuébecLe possible retour des Nordiques continue de faire jaser dans les chaumières du Québec.

On se perd en conjectures concernant la façon de procéder du maire Labeaume et les intentions véritables des gouverneurs de la Ligue nationale. Pour l’instant, on nage dans les spéculations de toutes sortes.

Ceux et celles qui ont vécu la rivalité Canadien-Nordiques souhaitent ardemment le retour de la LNH dans la Vieille capitale, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Ce n’est pas une question de vouloir, mais de pouvoir.

À ce que l’on sache, Gary Bettman fera tout ce qu’il peut pour garder les Coyotes en Arizona. Le petit Napoléon du hockey n’est pas du genre à admettre facilement ses erreurs. Ce n’est qu’en dernier lieu, s’il n’a plus le choix, qu’il appuiera le déménagement des Coyotes à Québec, à Kansas City, à Seattle ou à Tombouctou.

«Call me Gary» ne le dira jamais publiquement, mais je suis porté à croire qu’il n’était pas très content de voir les Trashers quitter Atlanta pour aller s’établir dans les plaines du Manitoba. Cependant, les gens de Winnipeg avaient l’argent nécessaire et leur très grande patience a fini par être récompensée.

Il existe une autre possibilité, soit celle que les Islanders déménagent à Québec. Leur projet de construction d’un nouvel amphithéâtre est tombé à l’eau et le Colisée Nassau ne répond plus aux exigences des années 2000. Charles Wang pourrait être tenté par une telle aventure tout en restant propriétaire de l’équipe. Enfin, on verra.

Entretemps, les prochaines négociations entre les joueurs et les propriétaires de la LNH s’annoncent très difficiles. Donald Fehr, nouveau patron de l’Association des joueurs, n’est pas le dernier venu. Il en a vu d’autres dans le baseball majeur et il ne lâchera pas facilement le morceau. Les magnats de la LNH n’ont qu’à bien se tenir.

Si les patrons ambitionnent de réduire la part des joueurs de 57 à 50 pour cent, comme au basketball, ça risque de jouer dur dans les coins de patinoire. On parle aussi d’un plafond salarial qui pourrait grimper de 64 à 70 millions par année, ce qui aura pour effet de mettre encore plus de pression sur les petits marchés.

La possibilité d’un lock-out ou d’une grève plane à l’horizon. Ça ne servirait pas les intérêts d’une ligue qui en arrache déjà aux guichets dans certaines villes.

Revenons à nos oignons. Comme tout le monde (ou presque), je souhaite le retour des Nordiques. Sur le plan hockey, ça serait une bonne chose pour le Canadien et pour le hockey en général. Qui n’aurait pas envie d’aller voir jouer les Nordiques dans un nouveau Colisée et de passer quelques heures dans le Vieux-Québec?

Reste à voir si la chose serait viable à moyen ou à long terme. Quoi qu’on en dise, Québec demeure un très petit marché. Quand ils ont quitté pour Denver, les Nordiques n’arrivaient pas à boucler les des deux bouts avec un budget de 15 ou 16 millions par année. L’aurait-on déjà oublié?