La renaissance des Dodgers

Pendant des décennies, les Dodgers ont été la propriété de la famille O’Malley et la fierté de Los Angeles.

Sous la gouverne de Walter Alston et de Tom Lasorda, ils ont remporté plusieurs championnnats et se sont toujours maintenus parmi les meilleures équipes de la Ligue nationale. Qui ne se souvient pas des exploits réalisés par les Sandy Koufax, Don Drysdale, Maury Wills, Steve Garvey, Don Sutton, Fernando Valenzuela et Orel Hershiser?

Magic Johnson

Magic Johnson s'est donné pour mission de relancer la concession des Dodgers de Los Angeles.

Jouer pour les Dodgers, c’était presque aussi prestigieux que de porter l’uniforme des Yankees de New York.

Durant les années 1990, Frank McCourt s’est porté acquéreur des Dodgers et les problèmes ont commencé. L’équipe n’avait plus le même panache et les assistances se sont mises à décliner dans le plus beau stade des ligues majeures.

En instance de divorce, McCourt s’est permis de fouiller dans l’argent du club pour régler ses problèmes personnels jusqu’au jour où il a été forcé de déclarer faillite. Les Dodgers ont alors été administrés par le baseball majeur jusqu’à ce qu’on trouve un nouvel acheteur. C’était presque inimaginable pour une organisation aussi reconnue.

La semaine dernière, on apprenait que l’équipe avait été vendue à un groupe dirigé par Earvin (Magic) Johnson, ancien joueur étoile des Lakers de Los Angeles. C’est une excellente nouvelle pour les Dodgers et pour le baseball en général.

Johnson connaît très bien le marché de Los Angeles et il saura quoi faire pour bâtir une équipe championne avec l’aide de Stan Kasten, ancien président des Braves d’Atlanta. Ce dernier a bâti plusieurs équipes championnes avec la complicité du directeur général John Schuerholz.

En apprenant la nouvelle, le voltigeur Matt Kemp, un des millionnaires du club, a déclaré: «Ce sera plaisant de voir Magic dans l’entourage de l’équipe. Il sait très bien ce que les Dodgers représentent pour la région».

DES PRÉCÉDENTS

Magic Johnson et ses associés ont payé la jolie somme de 2,15 milliards pour la concession des Dodgers. C’est une fortune, mais on raconte que leur prochain contrat de télévision vaudra à lui seul le double de ce montant et peut-être même davantage.

Ce n’est pas la première fois qu’une mégastar se porte acquéreur d’une équipe de sport professionnel. Il suffit de penser à Mario Lemieux qui a sauvé deux fois la concession des Penguins de Pittsburgh, d’abord comme joueur et ensuite comme propriétaire.

Nolan Ryan, roi incontesté des retraits au bâton, est président et actionnaire des Rangers du Texas depuis 2008. Il a vu son équipe se faire battre en Série mondiale durant les deux dernières années, mais son aventure se déroule très bien.

Michael Jordan, qui a mené les Bulls de Chicago à plusieurs championnats, n’a obtenu aucun succès comme président des Wizards de Washington et des Bobcats de Charlotte. ll s’est aussi permis de critiquer les salaires versés aux joueurs de la NBA lors du récent conflit de travail.

Joe Gibbs, trois fois vainqueur du Super Bowl avec les Redskins de Washington, a vu ses équipes de course automobile enlever les honneurs de trois championnats en série Nascar.

On pense aussi à David Letterman, populaire animateur de télévision et passionné de course automobile. Son équipe Rahal-Letterman a gagné les 500 milles d’Indianapolis en 2004.

Il y a sûrement d’autres exemples. Ce qui est certain, c’est que la décision de Magic Johnson a ravivé l’intérêt pour le baseball sur la Côte du Pacifique. L’avenir des Dodgers s’annonce bien meilleur.

Le Fenway Park a 100 ans

Le Fenway Park, le plus grand lieu de rassemblement des gens de Boston depuis les beaux jours de Babe Ruth, s’apprête à célébrer son 100e anniversaire par toutes sortes de manifestations durant la prochaine saison de baseball.

Il s’est passé tellement de choses dans le vieux stade depuis 1912 qu’il faudrait écrire un livre pour tout raconter et encore.

Fenway Park

Fenway Park: un stade pas comme les autres.

L’autre soir, par accident, je suis tombé sur un excellent documentaire au réseau PBS. C’était amusant de revoir les coups de circuit de Ted Williams, les exploits de Carl Yastrzemski au bâton et au champ gauche, le «rêve impossible» de 1967 sous la gouverne de Dick Williams , les défaites crève-coeur contre les Yankees et l’éclatant triomphe de 2004 qui mettait fin une fois pour toutes à la malédiction du Bambino.

Ce long reportage nous montrait aussi le travail de ceux et celles qui oeuvrent dans l’ombre, depuis le vendeur de hot-dogs jusqu’à l’organiste en passant par les préposés au terrain, les gens de la billetterie et les responsables du très vieux tableau indicateur. Un stade de baseball, c’est bien plus qu’un losange et des gradins.

On a rappelé que les Red Sox avaient été la dernière équipe des majeures à accepter un Afro-Américain dans leur équipe, ce qui explique en bonne partie leurs déboires sur le terrain et aux guichets durant les années 1950 et au début des années 1960. Imaginez qu’ils auraient pu embaucher Jackie Robinson et Sam Jethroe en 1946 et les faire jouer avec Ted Williams. Il a fallu attendre 13 ans de plus avant de voir Pumpsie Green et Earl Wilson se pointer dans le vestiaire des Red Sox.

À la fin des années 1990, le Fenway Park était en train de tomber en ruines et la rumeur voulait qu’on en construise un nouveau dans le même quadrilatère. Heureusement, les nouveaux propriétaires des Red Sox ont fait faire une étude de marché et ils en sont venus à la conclusion qu’il ne fallait pas démolir une «cathédrale» qui occupe une si grande place dans le coeur des gens de Boston. Il fallait plutôt rafistoler le stade et lui donner une nouvelle vie. C’est ce qui a été fait à coups de millions de dollars et les résultats ont été étonnants. On a même installé des sièges au-dessus du Monstre Vert et ils sont devenus un grand objet de curiosité.

Non seulement Fenway n’a rien perdu de son charme et de son caractère intime, mais on fait maintenant salle comble à tous les matchs et les gens se sentent privilégiés de mettre les pieds dans le plus vieux stade des ligues majeures. Au milieu de la septième manche, peu importe le pointage, tout le monde se lève debout pour entonner «Sweet Caroline» et manifester sa joie d’être là.

Tous ceux qui ont visité Fenway Park vous diront qu’il s’agit d’une expérience unique dans le monde du sport, qu’on soit ou non partisan des Red Sox. Il faut y aller au moins une fois dans sa vie… même si on ne raffole pas du baseball.

Pour célébrer le centenaire de leur stade, les Red Sox aimeraient bien sûr gagner une autre Série mondiale sous la gouverne de Bobby Valentine. Ça, c’est une autre paire de manches.

Les Red Sox ont perdu leur capitaine

Après 15 ans de loyaux services, le receveur Jason Varitek a décidé de tirer sa révérence et de rentrer à la maison. Il aura ainsi passé toute sa carrière dans l’uniforme des Red Sox de Boston.

Varitek était seulement le troisième capitaine des Red Sox depuis 1923. Avant lui, il y a eu Jim Rice (1986-89) et le grand Carl Yastrzemski (1969-83).

Frappeur ambidextre, Varitek a mené les Red Sox à deux conquêtes de la Série mondiale (2004 et 2007). Après la victoire en 2004, on lui a octroyé un contrat de 40 millions pour quatre ans. Cette année-là, il a aussi attiré l’attention en passant sa mitaine au visage d’Alex Rodriguez, des Yankees. Cela est survenu après que A-Rod eut été atteint par un tir à l’intérieur de Bronson Arroyo. Ce fut un des points tournants dans la remontée des Red Sox.

Varitek a joué 1488 parties derrière le marbre, un record absolu chez les Red Sox, et il a aidé quatre artilleurs à lancer des matchs sans point ni coup sûr: Hideo Nomo, Derek Lowe, Clay Buchholz et Jon Lester.

Il peut aussi se vanter d’avoir gagné la Série mondiale des Petites Ligues et celle des rangs collégiaux. Il rentre à la maison avec une moyenne de ,256, 193 coups de circuit et 757 points produits.

Entre vous et moi… Et Gary Carter

En passant

La mort de Gary Carter continue de faire jaser. Peu importe votre occupation dans la vie, 57 ans, c’est beaucoup trop jeune pour mourir. Le Kid était le favori de la foule pour mille et une raisons: son talent, son exubérance, son amour du baseball, son désir de vaincre, son sourire de gamin et sa relation avec le public. Son immense popularité a fait quelques jaloux dans le vestaire des Expos. So what? Je n’oublierai jamais le voyage que nous avons fait ensemble à Toronto au début des années 1980. «J’adore Montréal, mais je devrai aller jouer ailleurs si on ne me donne pas le salaire que je mérite», m’avait-il confié dans la limousine qui nous conduisait à l’aéroport. Charles Bronfman a finir par lui consentir un contrat de deux millions par année, mais ça ne faisait pas son affaire. Oh que non! Il craignait qu’une surenchère fasse éclater la structure salariale des ligues majeures et il avait raison, mais c’était le prix à payer pour un joueur du calibre de Carter. Quelques mois plus tard, après une saison de 106 points produits, il a été échangé aux Mets pour trois inconnus et les Expos ont perdu une partie de leur âme. De nombreux partisans n’ont jamais digéré cette transaction. Il est quand même étonnant de constater que les deux plus grandes stars des Expos, Rusty Staub et Gary Carter, ont tous les deux été échangés aux Mets.