Huit ans après la mort des Expos…

Le réseau Historia nous offrait récemment «Coup sûr», deux documentaires sur les plus belles années des Expos.

D’abord la poignante histoire d’amour au parc Jarry, puis les espoirs enfouis dans les couches de béton du Stade olympique.

Bill Stoneman

Bill Stoneman a lancé deux matchs sans point ni coup sûr dans l’uniforme des Expos au début des années 1970.

J’ai surtout apprécié les commentaires de Bill Stoneman, de Jim Fanning, de Steve Rogers, de Serge Touchette, de Claude Charron et de Paul Houde, ce qui n’enlève absolument rien aux autres intervenants.

C’était à la fois «amusant et douloureux» de revivre quelques-uns des plus grands moments d’une équipe qui n’aurait jamais dû quitter Montréal, mais qui l’a fait pour des raisons purement économiques. Voici ce que je retiens de ces deux épisodes:

  1. Au tout début, les Expos étaient tellement sympathiques qu’on leur pardonnait facilement les pires gaffes. On se rendait d’abord au petit stade de la rue Jarry pour FAIRE LA FÊTE. Ensuite pour encourager son équipe et voir à l’oeuvre les étoiles du club visiteur (Aaron, Mays, Bench, McCovey, Stargell et cie).
  2. RUSTY STAUB était heureux comme un roi à Montréal. Il n’aurait jamais voulu partir, mais il a fallu le sacrifier pour obtenir trois jeunes joueurs talentueux (Singleton, Foli et Jorgensen). C’était le prix à payer. Ce jour-là, la relation a changé entre les Expos et leurs partisans. Il fallait maintenant gagner.
  3. BILL STONEMAN n’oubliera jamais ses années à Montréal. Le petit droitier, auteur de deux matchs sans point ni coup sûr, avait l’impression de visiter Paris et d’être payé pour le faire.
  4. L’organiste FERNAND LAPIERRE avait le don de mettre de l’ambiance dans le stade. Il avait déniché un p’tit air pour chaque joueur et chaque circonstance.
  5. On a accusé STEVE ROGERS de tous les péchés du monde pour avoir accordé un circuit fatidique à Rick Monday, mais les Expos ne se seraient pas rendu aussi loin en 1981 si le grand droitier n’avait pas battu STEVE CARLTON deux fois en première ronde des séries.
  6. JIM FANNING souligne que Gerry Snyder et le maire Drapeau étaient des vendeurs extraordinaires et qu’ils ont joué un rôle primordial dans la naissance des Expos. C’est cependant CHARLES BRONFMAN qui a allongé les billets verts.
  7. Le retour de CLAUDE RAYMOND et ses 23 sauvetages en 1970 ne s’effaceront jamais de nos mémoires. Le p’tit gars de Saint-Jean pouvait rivaliser avec les meilleurs. Si seulement GENE MAUCH avait été de son bord…

    Gary Carter

    Gary Carter avait tout pour plaire à la foule. Il a été le plus grand ambassadeur de l’histoire des Expos.

  8. GARY CARTER avait tout pour plaire à la foule:  le talent, la combativité, l’entregent, quelques mots de français et le sourire d’un acteur d’Hollywood. Il a fait quelques jaloux dans le vestiaire, mais il a été le plus grand ambassadeur de l’équipe. Son échange aux Mets en a fait fuir plusieurs.
  9. Les reportages radiophoniques de JACQUES DOUCET et de RODGER BRULOTTE ont longtemps meublé nos étés. Les deux hommes se complétaient à merveille. Ils étaient les yeux de leurs auditeurs.
  10. SERGE TOUCHETTE a parfaitement raison de dire: «Les Expos ont été à Montréal pendant 34 ans, mais ils n’ont jamais joué dans un VRAI STADE de baseball».
  11. ROGER D. LANDRY a eu un éclair de génie quand il a inventé YOUPPI. C’était pas mal mieux que Souki!
  12. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, les Expos étaient aussi populaires que le CANADIEN, sinon davantage. Ça en dit beaucoup.

P.S. Les Expos sont un sujet inépuisable. Ils sont morts en 2004, mais ils vivent encore dans nos coeurs.

La leçon de Lou Brock

Lou Brock, l’ex-marchand de vitesse des Cards de Saint-Louis, a été honoré durant le congé de la partie d’étoiles. On lui a présenté le «Jackie Robinson Legacy Award» pour souligner son importante contribution au sport du baseball entre 1961 et 1979.

Les amateurs d’un certain âge se souviendront que Brock était la bougie d’allumage de son équipe et qu’il a longtemps été le roi des buts volés avant de se faire ravir le titre par Rickey Henderson.

Lou Brock

Lou Brock était un athlète dans une classe à part. Les amateurs de baseball n’oublieront jamais ses exploits dans l’uniforme des Cards de Saint-Louis. Il a terminé sa carrière avec plus de 3000 coups sûrs, 900 points produits et 938 buts volés. Il a aussi été le héros de trois Séries mondiales.

À une époque où les athlètes professionnels commandaient encore des salaires raisonnables, «Sweet Lou» avait le don d’intimider l’adversaire par sa vitesse sur les sentiers. Il était aussi un excellent frappeur, comme en témoignent ses 3000 coups sûrs et ses 900 points produits.

Mieux encore, il élevait son jeu d’un cran lorsque son équipe participait à la Série mondiale. Avec Bob Gibson au monticule et lui sur les sentiers, les Cards ont gagné la classique deux fois sur trois entre 1964 et 1968. Ils ont battu les Yankees et les Red Sox en sept parties, puis ils ont subi le même sort contre Mickey Lolich et les Tigers de Détroit en 1968.

DE L’AIDE DE JESSE OWENS

En acceptant le prix en mémoire de Jackie Robinson, l’ancien voltigeur de gauche a tenu à souligner la contribution de Cool Papa Bell et de Jesse Owens au début de sa carrière.

Cool Papa Bell a longtemps été une étoile de la Negro League. On le disait plus vite que le vent. Il a refilé à Brock quelques tuyaux sur la façon de déjouer ses rivaux. Quant à Jesse Owens, super héros des Jeux olympiques de 1936, il lui a enseigné comment démarrer plus rapidement.

Brock a tellement bien suivi les conseils de ces deux champions qu’il est devenu une menace constante pour l’adversaire. On avait beau le surveiller du coin de l’oeil, il était souvent rendu au deuxième but avant que le tir du lanceur n’atteigne le marbre.

Brock a terminé son petit discours par une boutade. Quand on lui a demandé contre quel lanceur il était le plus difficile de voler un but, il a répondu: «Sandy Koufax, Bob Gibson et Tom Seaver étaient dans une classe à part pour la simple raison qu’ils ne laissaient pas leurs rivaux atteindre le premier coussin!»

LE POT-POURRI DU MERCREDI

  • Le voltigeur MELKY CABRERA, un ancien des Yankees, est le sixième joueur des GIANTS à mériter le titre de joueur par excellence de la partie d’étoiles. WILLIE MAYS (deux fois), JUAN MARICHAL, Willie McCovey et Bobby Bonds sont les autres.
  • PABLO SANDOVAL, qui a vidé les buts avec un triple, et MATT CAIN, lanceur gagnant, ont aussi fait honneur aux Giants.
  • Tout le monde se demande comment un lanceur de la trempe de JUSTIN VERLANDER a pu être victime de cinq points dès la première manche.
  • Il ne fait aucun doute que le WILD DU MINNESOTA formera une meilleure équipe avec l’addition de l’attaquant ZACH PARISE et du défenseur RYAN SUTER. Les deux joueurs se connaissaient bien et ne voulaient pas rater cette occasion de poursuivre leur carrière ensemble. Avec autant d’argent sur la table (98 millions chacun), leur décision a été rendue plus facile. Parise donnera du «punch» à l’attaque tandis que Suter aura pour mission de rafermir une défense chancelante.
  • Un des plaisirs de l’été, c’est de fouler les allées du club RIVERMEAD à Gatineau. C’est ce que j’ai fait avec ANDRÉ LACASSE, mon fils Alexandre et NICK GOSSELIN, de Rogers. Malgré la canicule, nous avons passé un très bel après-midi sur un parcours absolument impeccable, 48 heures avant la présentation du tournoi Alexandre de Tunis. Celui qui peut bien jouer au Rivermead peut bien jouer partout dans le monde.
  • Francis Bouillon

    Francis Bouillon, du Canadien, participera au tournoi de golf de Stéphane Fiset, jeudi, à Victoriaville. Parmi les invités, il y aura aussi Matthew Lombardi, Alexandre Daigle, Claude Savoie et Carl Mallette.

  • BELLE VISITE À VICTORIAVILLE: FRANCIS BOUILLON, du Canadien, et MATTHEW LOMBARDI, des Maple Leafs, participeront au tournoi de golf de l’ex-gardien de but STÉPHANE FISET demain (jeudi) à Victoriaville. ALEXANDRE DAIGLE, Carl Mallette et Claude Savoie, trois anciennes vedettes des Tigres, ont aussi confirmé leur présence. La journée sera parrainée par ALEXANDRE et ANTOINE TARDIF et les profits seront remis à la Fondation 2AT.
  • ÉRIC VANDAL, originaire du Lac Saint-Jean, en est déjà à sa huitième année comme propriétaire du GOLF DU BOISÉ à Lachenaie. Qualité-prix, il s’agit d’un des meilleurs clubs de la province.
  • Ron Martineau

    Ron Martineau, ex-employé des Expos, a profité du tournoi de golf Bernard Trottier pour renouer avec son ancien patron Richard Morency. Maintenant chez Loto-Québec, Richard occupe la présidence de la Ligue de hockey Junior AAA depuis de nombreuses années.

  • VIVE LE QUÉBEC LIBRE! Il y a 45 ans, le Général DE GAULLE prononcait ces paroles célèbres depuis le balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal. Comme quoi les choses ne changent pas facilement dans le monde de la politique!

LE MOT D’HUMOUR

Une fois mort, pourquoi se faire incinérer? Voyons donc. On naît d’une étincelle d’amour, puis on devient la flamme de nos parents. On se fait ensuite chauffer les fesses jusqu’à l’adolescence. Dans la vingtaine, on pète le feu, puis on bûche jusqu’à 65 ans. À 75 ans, on est brûlé. À 80, on se ramasse au foyer et à 90, on s’éteint. C’est pas suffisant. Faudrait se faire incinérer en plus?

Jean-Pierre Roy: le grand aventurier du baseball

Mardi, un peu après l’heure du midi, j’ai passé un coup de fil à Jean-Pierre Roy pour lui souhaiter bonne fête à l’occasion de son 92e anniversaire de naissance. Ce n’était rien pour me sentir rajeunir!

L’ancien lanceur étoile des Royaux de Montréal est établi en Floride avec sa belle Jane depuis déjà une vingtaine d’années et ne reviendra sans doute jamais au Canada. Il désire profiter des quelques années qu’il lui reste (espère-t-il) sous la surveillance d’un médecin en qui il a pleinement confiance. Malgré son amour du Québec, «Jay-Pee» a toujours été plus heureux sous les chauds rayons du soleil que les deux pieds dans la neige.

Jean-Pierre Roy

Jean-Pierre Roy a marqué l'histoire du baseball à Montréal. Maintenant âgé de 92 ans, il profite de ses vieux jours sous le ciel de la Floride.

«Ma santé va beaucoup mieux et je me considère très chanceux, dit-il. J’ai été victime de deux cancers (colon et prostate), mais j’ai réussi à m’en sortir. Je me sens merveilleusement bien. Cependant, je dois réduire considérablement mes activités. Après tout, je n’ai plus 25 ans!

«Lorsque je pense à mon beau-frère Lionel Duval, immobilisé par la maladie de Parkinson, je me trouve doublement chanceux».

J’ai connu Jean-Pierre à l’époque où nous étions attachés à la couverture des Expos, lui à la télé et moi pour un certain journal. Ce que nous avons pu nous amuser aux quatre coins de l’Amérique et plus spécialement à Chicago où les Expos disputaient leurs matchs en matinée. Nos deux restaurants préférés étaient le Victor Hugo et l’Italian Village. Avec Jean-Paul Sarault dans les parages, nous quittions rarement les lieux avant la fermeture.

Nous avons eu d’autres soirées mémorables pendant les camps d’entraînement en Floride et lors de nombreux tournois de golf au Québec. Jean-Pierre adorait la vie. Un petit verre derrière la cravate, il nous interprétait avec ferveur les chansons qu’il avait apprises du temps où il jouait au Mexique, à Cuba et sur la Côte du Pacifique. Un parfait crooner!

Vers la fin de la conversation, Jean-Pierre s’est informé d’André Bessette, ex-lanceur des Alouettes de Sherbrooke, et de Jeannine Ellyson, veuve du regretté Yvon Ellyson. Il m’a aussi demandé de saluer ses amis aux quatre coins de la province.

CARRIÈRE MOUVEMENTÉE

Ancien étudiant au Collège L’Assomption, Roy a vécu son heure de gloire quand il a remporté 25 victoires dans l’uniforme des Royaux de Montréal en 1945. Il était alors aussi populaire que Maurice Richard ou le lutteur Yvon Robert, ce qui n’est pas peu dire.

L’année suivante, il a été le coéquipier de Jackie Robinson durant quelques mois, puis il a pris la route du Mexique et de la Californie. Il a aussi passé un été chez les Canadiens de Saint-Jean avec ses copains Stan Bréard, Roland Gladu et Paul Martin. Le préposé aux bâtons était un certain Claude Raymond.

Jackie Robinson

Jackie Robinson a été le coéquipier de Jean-Pierre Roy chez les Royaux de Montréal en 1946. À cause de sa force de caractère, Robinson était le choix de Banch Rickey, des Dodgers de Brooklyn, pour faire tomber la barrière raciale.

Jean-Pierre possédait un bras de caoutchouc, tant et si bien qu’il a lancé deux parties le même jour pour les Royaux. Il en a gagné une et perdu l’autre. Si on avait besoin de lui en relève, il était toujours prêt à grimper sur la butte. Il misait sur une excellente courbe pour appuyer sa balle rapide. Il n’était cependant pas un modèle de discipline à l’extérieur du losange et c’est sans doute ce qui explique son bref séjour dans l’organisation des Dodgers.

Il faut dire que les occasions étaient belles du temps où il jouait sous les ordres de Bill Rigney à Hollywood. Un soir, il a été vu en train de chanter dans un club de nuit et on l’a invité à poursuivre sa carrière en Alabama, ce qu’il a évidemment refusé net, frette sec.

«J’étais bon lanceur, mais j’étais d’abord un aventurier, avoue-t-il. Le baseball m’a permis de connaître les plus grands noms du sport et du show business. J’ai côtoyé Leo Durocher et lancé contre le grand Joe DiMaggio. Je remercie le ciel pour tous ces merveilleux souvenirs».

Après sa carrière de lanceur, il a été croupier et agent immobilier à Las Vegas durant 10 ou 12 ans. Il était fou de joie le jour où John McHale, ancien rival chez les Bisons de Buffalo, lui a offert de rentrer à Montréal pour agir comme analyste à la radio et à la télévision. Raymond Lebrun et le regretté Guy Ferron ont été ses professeurs. Il a aussi travaillé avec Camille Dubé et Pierre Dufault.

Un soir, dans un moment d’égarement, il nous a dit que le vent était immobile. Je me sers encore de sa phrase sur les parcours de golf.

Une autre fois, pris de court, il nous a appris que le drapeau papal flottait au fond du champ centre! On en rit encore.

Roy était mieux connu que la majorité des joueurs des Expos. Parmi ses favoris, il y avait Gary Carter, Rusty Staub et Bill Stoneman. Plusieurs années après sa retraite du micro, on lui demandait s’il voyageait encore avec les Expos.

À la fin des années 1980, Jean-Pierre l’a échappé belle dans un accident de la route survenu dans la région de Joliette. Il a été sauvé par son coussin gonflable, mais son ami «Ti-Lou Duranceau» a été moins chanceux et il est mort sur le coup.

Ainsi donc, le rideau tombe lentement sur une vie drôlement bien remplie. Peu de gens ont vécu aussi longtemps et aussi intensément. Bravo «Jay-Pee» et sois heureux sous le ciel de la Floride!

Mariano Rivera: carrière terminée?

Mariano Rivera, meilleur releveur de toute l’histoire du baseball, s’est blessé très sérieusement au genou droit jeudi soir et sa carrière est probablement terminée.

Le lanceur de 42 ans s’amusait à capter des ballons durant la séance d’exercice des Yankees à Kansas City lorsqu’il a perdu pied. Son genou a donné violemment contre la piste d’avertissement et il a fallu le sortir du terrain sur un brancard.

Mariano Rivera

Mariano Rivera se tord de douleur après que son genou droit eut heurté violemment la piste d'avertissement à Kansas City. Sa saison est terminée et sa carrière ne tient plus qu'à un fil.

Il a été transporté dans un hôpital de Kansas City où on a vite constaté la gravité de la blessure. Il sera examiné par d’autres médecins à son retour à New York, mais sa saison est définitivement terminée.

Rivera détient la marque absolue de 608 sauvetages en saison régulière et ses statistiques dans les séries de championnat sont tout simplement renversantes. Avec sa balle rapide quasiment intouchable, il a aidé les Yankees à gagner cinq Séries mondiales depuis 1996.

«Nous allons nous ennuyer de Mariano, a dit le capitaine Derek Jeter. Tu ne remplaces par un joueur de son calibre».

Également sous le choc, Alex Rodriguez a déclaré: «Mo est tellement important pour toute l’équipe et pas seulement sur le terrain. Toutefois, nous sommes les Yankees de New York et personne ne va s’appitoyer sur notre sort».

Pour l’instant, c’est David Robertson qui prendra la place de Rivera en courte relève.