Coriaces, les Orioles!

PAPINEAUVILLE, Québec— Jeudi soir, je me suis tapé un autre marathon de baseball après une visite à Guy Beaulieu au club de golf Le Sorcier, dans la campagne de Gatineau.

Après avoir vu Jason Werth donner la victoire aux Nationals de Washington et forcer la présentation d’un cinquième match, je me suis installé confortablement pour surveiller le duel entre Baltimore et les Yankees.

Un excellent match de baseball où la victoire aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. Il a fallu attendre 13 manches avant de voir J.J. Hardy clore le débat avec un long double dans la gauche. Le jeune Manny Machado avait mis la table en s’offrant lui aussi un double contre le huitième artilleur des Yankees.

Les Orioles ont la couenne dure et ils livrent toute une bataille aux Yankees. J’ai hâte de voir comment ils vont se débrouiller face à C.C. Sabathia dans le match décisif.

En marge des séries

  • JUSTIN VERLANDER a été magistral dans ses deux sorties face aux Athletics d’Oakland. Il n’a donné que des miettes à ses rivaux et il a passé 22 frappeurs dans la mitaine. Des performances à la BOB GIBSON.
  • Le rendement d’ALEX RODRIGUEZ est pathétique. À ses 34 dernières présences au bâton dans les séries de championnat, il n’a obtenu que quatre petits coups sûrs. De plus, A-Rod n’a frappé aucun circuit à ses 73 dernières apparitions. Et le gars gagne plus de 20 millions par année. Une vraie joke!
  • CURTIS GRANDERSON en est un autre qui traverse une léthargie chez les Yankees et ROBINSON CANO ne fait guère mieux.
  • Le jeune joueur de troisième but MANNY MACHADO, des Orioles, a tout un avenir devant lui.
  • Les GIANTS de San Francisco ont réussi un exploit en balayant les Reds à Cincinnati après avoir perdu les deux premières parties à domicile. Le chef de file est le receveur BUSTER POSEY, auteur d’un grand chelem dans le match décisif.
  • Je reprends la route. À plus tard.

Joe Girardi ne l’a jamais eu facile

Avec son style effacé et ses commentaires prudents, Joe Girardi est peut-être le gérant le moins flamboyant des Yankees depuis l’époque de Ralph Houk. Il ne critique jamais ses joueurs publiquement et tente toujours de voir le côté positif des choses.

Les journalistes de New York ont parfois voulu lui faire la vie dure en le comparant à l’impétueux Billy Martin ou encore à Joe Torre, son prédécesseur. On l’accuse d’être drabe et de n’avoir gagné qu’une seule Série mondiale (2009) depuis qu’il dirige l’équipe la plus auréolée de toute l’histoire du baseball.

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Joe Girardi, un type effacé, fait de l’excellent travail depuis qu’il a succédé à Joe Torre comme gérant des Yankees de New York.

Pourtant, Girardi fait de l’excellent travail depuis qu’il a succédé à Torre et les chiffres sont là pour le prouver. En cinq saisons, il a accumulé 479 victoires contre seulement 331 défaites.

Dans le Big Apple, les succès en saison régulière ne veulent rien dire ou si peu. Le gérant est d’abord jugé en fonction du rendement de l’équipe durant les séries de championnat. La pression est constante et il faut savoir vivre avec. Père de trois enfants, Girardi est un type très religieux, sa femme aussi. Cela semble l’aider à garder les choses en perspective.

Cette saison, les Yankees possédaient une avance de 10 matchs en tête de leur section à la mi-juillet, mais la superbe remontée des Orioles de Baltimore les a forcés à batailler jusqu’à la fin du calendrier pour finir en tête. Ils doivent maintenant composer avec ces mêmes Orioles en première ronde des séries.

Une balle de Bob Bailey

Girardi à grandi à East Peoria, une petite ville de l’Illinois, et il a dû trimer dur pour atteindre les majeures. Il n’avait pas beaucoup de talent au bâton, mais il est devenu si bon receveur qu’il a tenu son bout dans les grandes ligues pendant 15 ans avec quatre équipes différentes. C’est même lui qui a enseigné le métier à Jorge Posada chez les Yankees. Il l’a si bien fait que ce dernier a fini par lui chiper son emploi!

Quelques années plus tard, Girardi était devenu gérant des Yankees et il a eu une décision difficile à prendre: clouer Posada sur le banc pour confier le poste de receveur au Québécois Russell Martin. Ainsi va la vie dans le monde du sport professionnel.

Il y a une autre journée que Girardi n’oubliera jamais. C’était en 1974 au stade Busch de Saint-Louis où les Expos de Gene Mauch étaient les visiteurs. Avant la fin de la septième manche, le voltigeur Bob Bailey s’est plié à la demande du gamin dans les estrades du champ gauche et il a lancé une balle en sa direction, mais il l’a échappée sur le terrain.

Bailey a alors eu la générosité de la récupérer pour la lui remettre en mains propres en lui disant: «Fiston, si tu veux avoir une balle, il faut que tu apprennes à la capter». Le jeune Girardi a si bien capté le message qu’il est devenu receveur numéro un dans les majeures.

Congédié par Loria

Vous l’avez sans doute oublié, mais Girardi a fait ses débuts comme gérant chez les Marlins de Miami. Son excellent travail lui a valu le titre de gérant de l’année dans la Ligue nationale, mais il ne faisait pas bon ménage avec le propriétaire Jeffrey Loria. Ce dernier lui a donc montré la porte même s’il n’avait rien à lui reprocher. Dix-huit mois plus tard, Girardi était récupéré par les Yankees.

Il faut savoir que Loria est le même type qui a endormi les partisans des Expos avec de fausses promesses avant de foutre le camp en Floride avec la bénédiction du commissaire Bud Selig.

Avec l’aide du «New Yorker», voilà pour la petite histoire de Joe Girardi. Tant mieux si elle vous aide à mieux comprendre ce personnage effacé qui dirige l’équipe la plus célèbre des Etats-Unis d’Amérique.

Tito est de retour

Après une saison désastreuse au cours de laquelle ils n’ont remporté que 68 victoires, les Indians de Cleveland n’ont pas hésité à embaucher Terry Francona pour diriger leur équipe en 2013. La nouvelle sera confirmée lors d’une conférence de presse, lundi.

L’ex-receveur Sandy Alomar Jr. était le seul autre candidat. On lui a offert de rester dans l’organisation comme entraîneur adjoint.

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Terry Francona, un ancien voltigeur des Expos, relèvera un nouveau défi comme gérant des Indians de Cleveland. Il a mené les Red Sox de Boston à deux conquêtes de la Série mondiale en 2004 et 2007.

Francona connaît très bien l’organisation des Indians. Il a travaillé comme conseiller pour cette équipe après son congédiement comme gérant des Phillies au début des années 2000. Tito est aussi un ami du président Mark Shapiro et du directeur général Chris Antonetti.

Francona s’amène à Cleveland avec une fiche gagnante: 1029 victoires et 915 défaites. Il a conduit les Red Sox à deux conquêtes de la Série mondiale avant de perdre le contrôle de son vestiaire à l’été 2011. Il aura beaucoup de pain sur la planche avec une équipe au passé peu reluisant.

Les Indians n’ont pas gagné la Série mondiale depuis 1948 (ils étaient alors dirigés par Lou Boudreau) et n’y ont pas participé depuis le milieu des années 1990. Ils avaient alors été battus par les Braves d’Atlanta.

Début des séries

  • L’excellent JUSTIN VERLANDER a passé 11 frappeurs dans la mitaine et les Tigers ont battu les Athletics 3-1 dans le premier match des séries de championnat. Quand il est à son mieux, Verlander est dur à battre.
  • Les Tigers se présenteront à Oakland avec une avance de 2-0. Ils misent sur deux colosses pour «fermer la porte» à l’adversaire: JOAQUIN BENOIT et JOSE VALVERDE, deux artilleurs originaires de la République Dominicaine. Valverde a préservé 35 victoires cette saison.
  • Le joueur de deuxième but BRANDON PHILLIPS a été la grande vedette des REDS de Cincinnati dans le premier match à San Francisco. Il a fait compter trois points et il a été brillant en défense dans un gain de 5-2. BEN CHAPMAN a étouffé la menace des Giants en fin de 9e manche.

L’effondrement des Rangers: quelle catastrophe!

Rarement a-t-on vu une équipe de baseball s’écrouler comme viennent de le faire les Rangers du Texas.

Après avoir passé 178 jours en tête de leur section, les protégés de Ron Washington ont perdu neuf de leur 13 dernières parties, ont laissé filer leur championnat de division, puis se sont fait battre par les Orioles de Baltimore dans le match suicide.

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Josh Hamilton, bientôt joueur autonome, a probablement joué son dernier match dans l’uniforme des Rangers du Texas.

Le président Nolan Ryan avait le visage long en assistant à la déroute de son équipe. C’est une autre gifle à encaisser après deux défaites cruelles en Série mondiale (en 2010 et 2011). On peut donc s’attendre à des changements chez les Rangers durant les prochaines semaines.

Le voltigeur Josh Hamilton, qui est devenu le bouc émissaire des déboires de son équipe, se retrouvera sans doute sous d’autres cieux. On prévoit aussi le congédiement du gérant Ron Washington.

En gagnant ce match sans lendemain à Arlington, les Orioles ont mérité le droit d’affronter les Yankees en première ronde des séries. Il y aura une ambiance incroyable au stade Camden Yards dimanche. Les Orioles, qui jouent du baseball inspiré sous la gouverne de Buck Showalter, n’ont pas participé aux séries de championnat depuis 15 ans.

Dans la Ligue nationale, les Braves d’Atlanta ont eu aussi gâché leur saison en une seule journée. Ils ont commis trois erreurs dans un revers de 6-3 face aux Cards de Saint-Louis. À noter que c’était le dernier match de Chipper Jones dans l’uniforme des Braves après une brillante carrière de 19 saisons avec la même équipe.

Les séries de championnat débutent aujourd’hui et on peut s’attendre à toutes sortes de rebondissements.

Les Athletics d’Oakland, qui ont arraché le titre de leur section grâce à un ralliement incroyable, se frotteront aux puissants Tigers de Détroit.

Les Cards de Saint-Louis, vainqueurs de la dernière Série mondiale, se mesureront aux étonnants Nationals de Washington. Enfin, les Giants de San Francisco ont rendez-vous avec les Reds de Cincinnati dans un autre duel de titans.

Bon baseball à tous!