Giants formidables et Tigers lamentables

Le trio de Ryan Vogelsong, Tim Lincecum et Sergio Romo a été sans pitié pour les frappeurs des Tigers, samedi soir, et les étonnants Giants de San Francisco ne sont plus qu’à une victoire de balayer les honneurs de la Série mondiale.

Avant le début de la série, les Tigers semblaient favoris à cause de leurs lanceurs partants et de leur puissance au bâton, mais ils sont en train de se faire donner toute une leçon de baseball par les champions de la Ligue nationale.

En plus de briller au monticule, les joueurs de Bruce Bochy excellent en défense et sont très opportunistes au bâton. C’est encore la meilleure recette pour gagner.

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Le longiline Tim Lincecum a encore une fois été brillant en courte relève et les Giants ne sont plus qu’à une victoire de balayer la Série mondiale.

En blanchissant les Tigers deux fois de suite, les Giants ont réussi un exploit qui n’avait pas été accompli en Série mondiale depuis 1966. Les Orioles de Baltimore avaient alors gagné les trois dernières parties par jeu blanc pour balayer Sandy Koufax et les Dodgers.

Les trois blanchissages des Orioles avaient été réussis par Jim Palmer, Wally Bunker et Dave McNally.

Les partisans des Tigers ont grelotté durant toute la soirée et ils semblaient découragés lorsque le match a pris fin. Il faut savoir que jamais une équipe n’a effacé un déficit de 0-3 pour gagner la Série mondiale. Les Red Sox ont réussi ce fait d’armes contre les Yankees en 2004, mais c’était durant la série de championnat de la Ligue américaine.

Les échos de la série

  • TIM LINCECUM, deux fois vainqueur du trophée Cy Young, est extraordinaire en relève. Il n’a donné qu’un point en 13 manches depuis le début des séries. «Je ne considère pas mon rôle comme une démotion, dit-il. Je veux juste aider mon équipe à gagner». BRUCE BOCHY est enchanté du travail effectué par Lincecum, mais il jure qu’il sera de retour dans la rotation des lanceurs partants la saison prochaine.
  • Les Tigers ont eu leurs chances de marquer des points, mais ils ont échoué à chaque occasion. Ils ont frappé deux fois dans des doubles-jeux et ils ont failli à la tâche avec trois hommes sur les buts et un seul retrait, en fin de cinquième manche. QUINTIN BERRY, tout simplement misérable, a alors fendu l’air sur trois prises, puis MIGUEL CABRERA, gagnant de la Triple Couronne, a été retiré sur une faible chandelle à l’arrêt-court.
  • Tous les frappeurs des Tigers en arrachent, mais le rendement du gros PRINCE FIELDER est particulièrement lamentable. Il semble crouler sous la pression.
  • ANIBAL SANCHEZ a très bien lancé dans la défaite. Il a connu une seule mauvaise manche, la deuxième. Un triple de GREGOR BLANCO et un simple de BRANDON CRAWFORD ont alors produit les deux points des visiteurs. Sanchez a réussi huit retraits au bâton en sept manches de travail. Il deviendra joueur autonome après la Série mondiale.
  • Le légendaire AL KALINE a été invité à lancer la première balle. L’ancien voltigeur de droite des Tigers est un monsieur avec un grand M.
  • L’aventure de RYAN VOGELSONG n’est pas banale. L’athlète de 35 ans a lancé au Japon et pour  plusieurs équipes des ligues mineures avant de connaître son heure de gloire.
  • Le voltigeur de gauche GREGOR BLANCO a réussi un très beau catch aux dépens de JOHNNY PERALTA en fin de 8e manche. Ça nous a rappelé l’exploit de SANDY AMOROS, des Dodgers, durant les années 1950.
  • MATT CAIN sera au monticule pour les Giants dimanche soir. Son opposant sera MAX SCHERZER.
  • Si vous avez choisi les Tigers pour gagner la série, dépêchez-vous d’allumer des lampions!

Ron Ron Ron et la Série mondiale

Jeudi soir, j’ai pris quelques heures pour regarder la Série mondiale avec mon ami Mimo dans le meilleur resto italien du nord de la métropole.

Pour tout vous dire, c’est au 9090 du boulevard Saint-Laurent, mais là n’est pas la question.

J’étais confiant de voir les Tigers sortir leurs griffes pour niveler la série, mais ils n’ont réussi que deux petits coups sûrs dans toute la soirée et ils s’en retournent à Détroit avec un déficit de 0-2. Au cas où vous ne le sauriez pas, l’équipe qui gagne les deux premières parties de la Série mondiale l’emporte dans une proportion de 79 pour cent. Si j’étais dans les souliers de Jim Leyland, je serais plutôt inquiet. «Jimmy Boy» avait d’ailleurs l’air très songeur dans l’abri des Tigers pendant que le barbu Sergio Romo s’occupait de fermer les livres.

pablo

Le rondelet Pablo Sandoval a donné le ton à la série en frappant trois circuits dans le premier match. Les Giants ont ensuite blanchi les Tigers pour prendre une avance de 2-0. La série se transporte à Détroit samedi soir.

Les Giants ont le vent dans les voiles et la chance leur sourit. Il suffit de penser à cette balle qui s’est immobilisée le long de la ligne du troisième but.

Pourtant, Claude Raymond m’avait bien expliqué que les Tigers étaient nettement supérieurs à tous les niveaux et qu’ils allaient battre les Giants assez facilement. Comme quoi il ne faut jurer de rien dans le merveilleux monde du sport.

Je peux très bien me tromper, mais j’ai l’impression que cette série va se rendre à la limite. À condition, bien sûr, que les Tigers se mettent au boulot dès samedi soir.

Toujours est-il que je suis rentré à la maison en écoutant l’émission de Ron Fournier sur les ondes de 98,5 FM.

Habituellement calme et jovial, l’ami Ron avait l’air complètement déboussolé, pour ne pas dire en «beau joualvert». Après avoir logé quelques appels à ses «contacts» à travers la Ligue nationale, il se dit passablement inquiet pour la suite des choses. Même qu’il s’inquiète pour nos patineurs millionnaires.

Les négociations entre Gary Bettman et Donald Fehr ressemblent à un cha-cha-cha impliquant deux mauvais danseurs: un pas en avant et deux ou trois en-arrière. Le calendrier de 82 matchs est à l’eau et personne ne voit la lumière au bout du tunnel. Il semble impossible de se partager 3,3 milliards de dollars à l’amiable. Trop compliqué!

Pas besoin de vous dire que la majorité des amateurs en ont ras-le-bol. Il y en a même un qui a téléphoné à «Ron Ron Ron» pour lui dire: «Pourquoi s’en faire avec le lock-out? Ils joueront bien quand ils voudront. À Montréal, de toute façon, on a un club de deux de pique!»

Ajoutez la commission Charbonneau, le maire Vaillancourt et la corruption érigée en système. La cour est pleine!

50 ans de souvenirs de la Série mondiale

Je vous ai déjà raconté que les séries de championnat du baseball majeur avaient le vilain défaut de s’éterniser jusqu’à minuit et même 1h. du matin, mais ça n’empêche pas les mordus (comme moi) de rester collés devant le téléviseur. Comme l’a si bien dit un vieux sage, tu ne peux pas empêcher un coeur d’aimer!

Quoi qu’on en dise, le baseball demeure un merveilleux spectacle, encore plus au temps des feuilles mortes. Avant le premier match de la série Giants-Tigers, j’ai fouillé dans mes souvenirs des «World Series» et j’ai trouvé 30 raisons d’aimer tant ce sport et cette période de l’année:

  1. Les circuits de Mickey Mantle, de Reggie Jackson et de Big Papi.
  2. Les balles de feu de Sandy Koufax, de Bob Gibson et de Don Gullett.
  3. Sparky Anderson et la Big Red Machine (Rose, Morgan, Bench et Perez).
  4. Tom Seaver, Jerry Koosman et les Miracle Mets.
  5. Le duo parfait: Brooks et Frank Robinson.

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    Impossible de parler des Séries mondiales sans nommer Sandy Koufax, l’ex-fameux lanceur des Dodgers de Los Angeles. En 1963, à son premier match contre les puissants Yankees, il s’est permis de passer 15 frappeurs dans la mitaine.

  6. Les grimaces de Billy Martin, Tommy Lasorda, Earl Weaver et Yogi Berra.
  7. Les pirouettes d’Ozzie Smith, le magicien au gant doré.
  8. Les Yankees de la fin des années 1990 avec Joe Torre, Derek Jeter, Bernie Williams, Paul O’Neill et Jim Leyritz.
  9. Le formidable trio de Greg Maddux, Tom Glavine et John Smoltz.
  10. Le catch de Willie Mays contre Vic Wertz et celui de Joe Rudi aux dépens de Johnny Bench.
  11. Les trois victoires de Lew Burdette en 1957, puis celles de Bob Gibson et de Mickey Lolich (1967-68).
  12. Le spectacle éblouissant offert par Roberto Clemente en 1971.
  13. Dick Williams et sa bande de moustachus: Catfish, Blue Moon, Rollie, Vida Blue, Campaneris, Bando, Reggie et compagnie.
  14. Tug McGraw et son slogan «You gotta believe».
  15. Les bijoux royaux de George Brett et de Bret Saberhagen.
  16. Les prouesses de Paul Blair et de Cesar Geronimo au champ centre.
  17. La captivante série de 1975 avec Luis Tiant, Bill Lee, Bernie Carbo, Joe Morgan, Dwight Evans, Fred Lynn et j’en passe.
  18. Don Larsen qui saute dans les bras de Yogi après sa partie parfaite.
  19. Willie Stargell et la famille des Pirates (1979).
  20. Les coups de canon de Barry Bonds dans une cause perdante (2002).
  21. Bob Turley, Moose Skowron, Tony Kubek, Joe Pepitone, Gil McDougald et Elston Howard.
  22. La balle glissante (et quasiment intouchable) de Mariano Rivera.
  23. Capitaine Crochet (Sparky Anderson).

    sparky

    Sparky Anderson a gagné trois Séries mondiales. Deux comme gérant de la Big Red Machine (1975-76)et une autre à la barre des Tigers de Détroit (1984).

  24. Les  coups de théâtre de Bill Mazeroski, Carlton Fisk, Kirk Gibson et Joe Carter.
  25. Le balayage des Dodgers contre les Yankees en 1963 et leur cuisante défaite contre Baltimore trois ans plus tard.
  26. Le Yankee Stadium, Fenway Park, Busch Stadium et Chavez Ravine.
  27. Le duo Curt Schilling-Randy Johnson chez les DiamondBacks.
  28. Les balles tombantes d’Andy Pettite.
  29. Les légendes de Babe Ruth, Joe DiMaggio, Stan Musial, Joe Medwick, Lou Boudreau et Dizzie Dean.
  30. Le catch de Bobby Richardson aux dépens de Willie McCovey et le jeu-clé de Roger Maris au champ droit.

P.S. Vous en avez d’autres? Faites-moi signe.

Série mondiale Détroit-San Francisco

Les Giants de San Francisco affronteront les Tigers de Détroit en Série mondiale.

Les protégés de Bruce Bochy ont mérité cet honneur en écrasant les Cards de Saint-Louis 9-0 dans le match décisif, lundi soir, au stade AT&T. Ils complétaient ainsi une remontée spectaculaire après avoir tiré de l’arrière 1-3 dans la série.

Les Giants, champions en 2010, ne baissent jamais les bras. Ils ont aussi effacé un déficit de deux parties pour battre Cincinnati en première ronde.

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Marco Scutaro, des Giants, a mérité le titre de joueur par excellence de la série de championnat de la Ligue nationale. Il aura maintenant le plaisir d’affronter les Tigers de Détroit en Série mondiale.

Dans le dernier match, c’est une poussée de cinq points en fin de troisième manche qui a fait la différence. Tirant de l’arrière 7-0, les champions en titre n’étaient plus dans le coup.

La rencontre s’est terminée sous une pluie battante, mais tout le monde voulait en finir au plus vite. C’est le joueur de deuxième but Marco Scutaro, joueur par excellence de la série, qui a effectué le dernier retrait en captant un faible ballon frappé par Carlos Beltran. On a ensuite assisté à une grande séance de réjouissances, tant sur le losange que dans les gradins.

La Série mondiale débutera mercredi soir à San Francisco. L’excellent Justin Verlander sera au monticule pour les visiteurs. Il a triomphé à ses sept derniers départs et n’a donné que des miettes à ses opposants. Son adversaire au monticule sera Barry Zito, l’homme qui a changé l’allure de la série contre les Cards avec un solide performance dans le cinquième match.

Bien reposés après avoir balayé les Yankees, les Tigers semblent favoris pour gagner la Série mondiale, mais ils affronteront une équipe qui n’abandonne jamais. Ça promet. On s’en reparle dans une prochaine chronique.