Savard croit à la relance des courses sous harnais

Du temps qu’il jouait pour le Canadien, Serge Savard se passionnait pour les courses sous harnais et il se rendait souvent à Blue Bonnets avec ses amis Guy Lapointe et John Ferguson pour parier quelques dollars.

Le joyeux trio visitait aussi les plus belles pistes en Amérique chaque fois que le Canadien profitait d’une journée de congé sur la route.

Cet amour de la race chevaline n’a jamais lâché le grand Serge. Il y a quelques années, il a connu des succès inespérés avec deux chevaux qu’il avait achetés avec un vétérinaire de Charlottetown. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait dit oui tout de suite quand on l’a approché pour devenir membre du Club Jockey du Québec, une compagnie à but non lucratif qui vise la relance de l’industrie des courses dans la Belle Province.

Serge Savard

Serge Savard supporte le Club Jockey du Québec

Le Club Jockey a été fondé au printemps 2009 et il est présidé par Tony Infilise. Parmi les membres du groupe, il y a Michel Lachance, un pilote québécois qui a connu d’immenses succès sur les pistes de courses de la région newyorkaise.

L’été dernier, le Club Jockey a réussi à présenter une vingtaine de programmes à l’hippodrome de Québec avec des bourses totalisant un million de dollars. Il y aura 10 autres programmes dans la Vieille capitale durant le mois d’avril, mais la piste fermera ensuite ses portes parce que c’est là qu’on doit construire le futur Colisée.

Afin de poursuivre ses opérations, le Club Jockey a conclu récemment une entente pour l’achat du vieil hippodrome de Trois-Rivières. On y présentera 10 programmes entre juillet et la fin septembre. L’an prochain, on prévoit pas moins de 40 soirées de courses sous harnais dans la cité de Laviolette.

«Notre objectif à moyen terme est de faire construire un petit hippodrome dans la région de Montréal, que ce soit sur la rive nord ou la rive sud, précise Savard. Il n’est pas question de bâtir un nouveau Blue Bonnets. Cette époque est révolue. Il suffirait d’un édifice pouvant accueillir entre 800 et 1000 personnes. Aujourd’hui, les gens peuvent regarder les courses sur l’Internet et faire des paris hors piste».

Le temps nous dira si le Club Jockey peut faire revivre l’industrie du trot et amble chez nous. En Ontario, le système fonctionne à merveille avec une douzaine de pistes en opération.

LE CANADIEN

D’autre part, le Sénateur n’a pas l’intention de s’immiscer dans les débats autour du Canadien ou de dire à Geoff Molson ce qu’il devrait faire pour relancer son équipe. À moins que le président du Canadien l’appelle pour lui demander son avis…

À 66 ans, il profite d’une semi-retraite bien méritée et il a rompu la majorité de ses liens à travers la Ligue nationale. S’il avait 50 ans, la situation serait peut-être différente.

Savard n’a rien contre la possibilité que Patrick Roy devienne le prochain entraîneur du Canadien. «C’est un gagnant et il affiche une grande passion pour son sport, dit-il. Toutefois, je ne sais pas jusqu’à quel point il serait intéressé à diriger le Canadien».

Le grand Serge s’est déjà dit contre l’embauche d’un entraîneur unilingue anglophone à Montréal. Depuis l’époque de Dick Irvin, Al MacNeil est le seul homme à avoir dirigé le Canadien sans pouvoir s’exprimer dans la langue de Molière.

Savard a répété plusieurs fois que le Canadien avait fait fausse route en ignorant le talent québécois. Il cite en exemple des joueurs comme Kristopher Letang, Claude Giroux et David Perron. Quand il dirigeait le Canadien, il avait quatre recruteurs à plein temps au Québec. À talent égal, il n’hésitait jamais à choisir un athlète de chez nous.

C’est une chose que Bob Gainey et Pierre Gauthier ne semble pas avoir comprise. L’ex-arbitre Denis Morel était seul à visiter les arénas du Québec et on a décidé une bonne journée qu’on n’avait plus besoin de ses services.