Rory McIlroy: nouveau dieu du golf

Pendant que le rideau tombait sur les Jeux olympiques de Londres, le très talentueux Rory McIlroy offrait une performance époustouflante sur les rives de la Caroline du Sud pour enlever les honneurs du 94e championnat de la PGA par une marge record de huit coups.

C’est une chose quasiment impensable sur un parcours aussi exigeant que celui de Kiawah Island.

McIlroy a pour ainsi dire «détruit» ses adversaires avec des bombes en plein centre de l’allée, des coups de fer très précis et un putter absolument magique. En ronde finale, il n’a eu besoin que de 24 coups roulés, un chiffre inimaginable dans un tournoi de cette envergure.

Rory McIlroy

Le jeune Irlandais Rory McIlroy a gagné le 94e championnat de la PGA avec une facilité déconcertante. Le talent lui sort par les oreilles et on n’a pas fini d’entendre parler de lui.

Le golfeur d’Irlande du Nord, âgé de seulement 23 ans, devenait ainsi le plus jeune joueur après Jack Nicklaus à gagner deux tournois du Grand Chelem. L’an passé, il avait triomphé par une marge identique à l’Omnium des Etats-Unis.

«Je suis à court de mots, a dit McIlroy en acceptant le trophée Wannamaker. J’ai joué du golf inspiré durant toute la semaine, mais je n’ai jamais imaginé que je pourrais triompher aussi facilement. Aujourd’hui, mon putting était exceptionnel».

Au micro de CBS, Nick Faldo a ajouté: «Rory McIlroy est le nouveau roi du golf. À 23 ans, il se moque de ses rivaux comme le faisait Tiger Woods au faîte de sa carrière. Ce jeune homme est très spécial. Je pense qu’on peut déjà associer son nom à ceux de Jack Nicklaus, Seve Ballesteros et Tiger Woods».

La victoire de McIlroy est d’autant plus étonnante qu’on a peu entendu parler de lui durant les derniers mois. Il a même raté la coupure dans certains tournois. Il a terminé 40e au Masters, n’a pu se classer pour les deux dernières rondes de l’Omnium des Etats-Unis et n’a pu faire mieux qu’une 60e place au British Open. On l’a accusé de consacrer trop de temps à sa blonde (Caroline Wozniacki) et de prendre les choses à la légère après avoir connu la gloire aussi rapidement.

Dimanche, Rory a fait taire tous ses dénigreurs. Il a joué comme lui seul est capable de le faire et il a prouvé au monde entier qu’il avait tous les atouts pour devenir le nouveau dieu du golf.

DOMINATION IRLANDAISE

  • La victoire de McIlroy est la SEPTIÈME par un golfeur irlandais dans un tournoi majeur depuis 2007. PADRAIG HARRINGTON a gagné trois fois, McIlroy deux fois, Graeme McDowell et Darren Clarke une fois chacun. C’est tout à fait exceptionnel quand on considère que L’IRLANDE est un petit pays de quatre millions d’habitants.
  • IAN POULTER a travaillé fort dans l’espoir de remporter la victoire. Il a réussi six birdies dans les sept premiers trous. De son propre aveu, il a manqué d’essence sur le deuxième neuf. Tout vêtu de blanc, on a osé le comparer à un vendeur de CRÈME GLACÉE, mais j’échangerais volontiers mon élan pour le sien!
  • Le rondelet CARL PETTERSSON a bien joué durant toute la semaine et il aurait terminé le tournoi en deuxième place s’il n’avait pas encaissé une pénalité de deux coups au début de la ronde finale. Il a été puni parce qu’une feuille a bougé pendant qu’il faisait son élan arrière (règlement stupide)Il ne s’est pas laissé déranger par cette mésaventure et il a continué de jouer avec aplomb.
  • TIGER WOODS a connu un autre week-end décevant dans un tournoi majeur. Il manque de régularité sur ses coups de départ et son jeu SUR LES VERTS n’a rien à voir avec ce qu’il nous a habitués à voir. «J’étais trop relaxe samedi, a-t-il raconté. Ce n’est pas mon style de jeu. Il faut que je sois intense pour l’emporter». Tiger n’a pas gagné un tournoi majeur depuis l’été 2008. Dans son cas, c’est une éternité. Il doit commencer à se poser de sérieuses questions.
  • Samedi, RORY McILROY a réussi à sauver la normale après que sa balle soit restée coincée dans un arbre. C’était sans doute un bon présage pour la suite des choses.
  • LEE WESTWOOD a congédié son entraîneur PETE COWEN. Il espère obtenir de meilleurs résultats avec un nouveau coach. À 39 ans, il n’a plus de temps à perdre.
  • Sept des 10 derniers tournois majeurs ont été gagnés par des EUROPÉENS.
  • D’autres échos dans une prochaine chronique.