Ron Ron Ron et la Série mondiale

Jeudi soir, j’ai pris quelques heures pour regarder la Série mondiale avec mon ami Mimo dans le meilleur resto italien du nord de la métropole.

Pour tout vous dire, c’est au 9090 du boulevard Saint-Laurent, mais là n’est pas la question.

J’étais confiant de voir les Tigers sortir leurs griffes pour niveler la série, mais ils n’ont réussi que deux petits coups sûrs dans toute la soirée et ils s’en retournent à Détroit avec un déficit de 0-2. Au cas où vous ne le sauriez pas, l’équipe qui gagne les deux premières parties de la Série mondiale l’emporte dans une proportion de 79 pour cent. Si j’étais dans les souliers de Jim Leyland, je serais plutôt inquiet. «Jimmy Boy» avait d’ailleurs l’air très songeur dans l’abri des Tigers pendant que le barbu Sergio Romo s’occupait de fermer les livres.

pablo

Le rondelet Pablo Sandoval a donné le ton à la série en frappant trois circuits dans le premier match. Les Giants ont ensuite blanchi les Tigers pour prendre une avance de 2-0. La série se transporte à Détroit samedi soir.

Les Giants ont le vent dans les voiles et la chance leur sourit. Il suffit de penser à cette balle qui s’est immobilisée le long de la ligne du troisième but.

Pourtant, Claude Raymond m’avait bien expliqué que les Tigers étaient nettement supérieurs à tous les niveaux et qu’ils allaient battre les Giants assez facilement. Comme quoi il ne faut jurer de rien dans le merveilleux monde du sport.

Je peux très bien me tromper, mais j’ai l’impression que cette série va se rendre à la limite. À condition, bien sûr, que les Tigers se mettent au boulot dès samedi soir.

Toujours est-il que je suis rentré à la maison en écoutant l’émission de Ron Fournier sur les ondes de 98,5 FM.

Habituellement calme et jovial, l’ami Ron avait l’air complètement déboussolé, pour ne pas dire en «beau joualvert». Après avoir logé quelques appels à ses «contacts» à travers la Ligue nationale, il se dit passablement inquiet pour la suite des choses. Même qu’il s’inquiète pour nos patineurs millionnaires.

Les négociations entre Gary Bettman et Donald Fehr ressemblent à un cha-cha-cha impliquant deux mauvais danseurs: un pas en avant et deux ou trois en-arrière. Le calendrier de 82 matchs est à l’eau et personne ne voit la lumière au bout du tunnel. Il semble impossible de se partager 3,3 milliards de dollars à l’amiable. Trop compliqué!

Pas besoin de vous dire que la majorité des amateurs en ont ras-le-bol. Il y en a même un qui a téléphoné à «Ron Ron Ron» pour lui dire: «Pourquoi s’en faire avec le lock-out? Ils joueront bien quand ils voudront. À Montréal, de toute façon, on a un club de deux de pique!»

Ajoutez la commission Charbonneau, le maire Vaillancourt et la corruption érigée en système. La cour est pleine!