Ramener la ligne rouge?

Je me souviens très bien que Gilbert Perreault a été un des premiers joueurs à suggérer l’abolition de la ligne rouge afin d’améliorer le spectacle dans la Ligue nationale.

L’idée a fait son chemin, tant et si bien que la ligne rouge a finalement été éliminée après le lock-out de 2004. Les entraîneurs ont cependant fini par trouver d’autres moyens pour mettre les bâtons dans les roues de l’adversaire, tant et si bien que les pointages ne sont pas plus élevés que par le passé. Il faut aussi dire que les gardiens de but sont excellents et qu’ils sont avantagés par un équipement beaucoup plus sophistiqué.

Bobby Orr est parmi ceux qui pensent qu'il faudrait ramener la ligne rouge.

Bobby Orr est parmi ceux qui pensent qu’il faudrait ramener la ligne rouge.

La tactique est donc devenue la même pour tout le monde: obstruer la vue du gardien et sauter sur les retours de lancer. Sans avoir de statistiques précises à ce sujet, j’oserais dire que 90% des buts sont marqués à cinq ou 10 pieds du filet.

Quoi qu’il en soit, les joueurs sont plus gros et plus rapides que jamais et on n’a jamais été témoins d’autant de commotions cérébrales. Certains, comme Bobby Orr, pensent qu’il faudrait ramener la ligne rouge pour ralentir de jeu et éviter les blessures sérieuses.

En entrevue à RDS, l’ex-défenseur des Bruins disait à peu près ceci: «Les blessures n’ont jamais été aussi nombreuses. Je pense que le hockey est devenu un sport dangereux à cause du physique des joueurs et de la vitesse d’exécution. Vous remarquerez que c’est au centre de la patinoire que surviennent la majorité des commotions cérébrales. Si on ramenait la ligne rouge, on pourrait ralentir le jeu et éviter ce genre de collisions».

Reste à voir si le comité des règlements se penchera sur la question. L’opinion du meilleur joueur de tous les temps devrait normalement porter à réflexion.

La coupe

Dans un hôtel de Jupiter (Floride), Bobby Orr a répondu avec enthousiasme aux questions de Jacques Demers et de Stéphane Langdau. Voici ses meilleures déclarations:

  • «Je suis fier de tous les trophées que j’ai gagnés, mais il n’y a pas de plus forte sensation que de gagner la COUPE STANLEY. Je n’oublierai jamais la première fois (10 mai 1970) où j’ai fait le tour de la patinoire avec JOHNNY BUCYK et les autres joueurs des Bruins».
  • «Les JEUNES ne devraient jamais jouer au hockey 12 mois par année. Ils auraient avantage à pratiquer d’autres sports et à vivre de nouvelles expériences».
  • «À cause d’une blessure à un genou, je n’ai pas pu jouer dans la SÉRIE DU SIÈCLE, mais je me suis repris lors du premier tournoi de la COUPE CANADA, quatre ans plus tard. Je me doutais que ma carrière tirait à sa fin (il patinait alors sur une seule jambe), mais n’est pas ce tournoi qui a mis fin à ma carrière. Le mal était déjà fait. Nous étions très forts à la ligne bleue avec le Big Three et Denis Potvin. C’était facile de jouer avec d’aussi bons coéquipiers».

    Larry Robinson, Guy Lapointe et Serge Savard ont été les coéquipiers de Bobby Orr à l'automne 1976.

    Larry Robinson, Guy Lapointe et Serge Savard ont été les coéquipiers de Bobby Orr à l’automne 1976.

  • «ALAN EAGLESON a fait mal à de nombreux joueurs de hockey, moi le premier. Je ne voulais pas en parler dans mon livre, mais on m’a poussé à le faire. Je croyais qu’Eagleson était un ami sincère, mais je me suis trompé. J’ai aussi ma part de culpabilité en ce sens que j’aurais dû porter une plus grande attention à mes finances. C’est le conseil que je donne aux jeunes: «Surveillez vos affaires. C’est votre argent».
  • «Les ENTRAÎNEURS devraient toujours encourager les joueurs et les pousser à atteindre leur plein potentiel. Certains sont trop durs envers les joueurs. Ce n’est pas la bonne manière de diriger une équipe».
  • «Je souhaite qu’on se rappelle de moi comme d’un joueur qui offrait toujours sa PLEINE MESURE. Je n’avais pas besoin d’écouter la radio ou de lire les journaux pour savoir si j’avais bien joué ou non».
  • «Au total, j’ai dû subir 18, 19 ou 20 opérations aux genoux».
  • «MILT SCHMIDT a réussi un coup de maître quand il a obtenu Phil Esposito, Fred Stanfield et Ken Hodge dans une transaction avec les Blackhawks à la fin des années 1960. Nous avions déjà quelques bons joueurs, mais cet échange a transformé l’équipe».
  • «Je suis très fier du jeune AARON EKBLAD, des Panthers de Miami (un de ses protégés). Je savais qu’il était bon, mais pas tant que ça. Il connaîtra une longue carrière dans la Ligue nationale».