Les Glorieux prennent un coup de vieux

SHERBROOKE— Environ cinq ans après la mort d’Yvon Ellyson, ami personnel et super partisan des Red Sox, j’étais de retour dans la vieille église du boulevard Alexandre pour assister aux funérailles de Claude Ruel.

En apercevant Mario Tremblay, un des «p’tits gars» à Piton, je n’ai pu m’empêcher de lui lancer: «On pourrait pas aller aux noces une fois de temps en temps?»

Mario vient de perdre son épouse (Colette). Dans les mois précédents, on a enterré Jean Béliveau, Gilles Tremblay et Carol Vadnais. Durant cet hiver de plus en plus froid, les soldats tombent comme des mouches dans le camp des Glorieux. C’était sans doute inévitable, mais personne na vu venir une telle hécatombe.

Guy Lapointe se dit secoué par les événements des derniers mois.

Guy Lapointe se dit secoué par les événements des derniers mois.

Réjean Houle, président des Anciens Canadiens, est si souvent vêtu de son complet noir qu’on le croirait à l’emploi de la maison Urgel Bourgie!

Guy Lapointe, dont le chandail flotte maintenant au plafond du Centre Bell, se dit profondément secoué par les événements des derniers mois. «Tout a commencé avec la mort de Carol (Vadnais), m’a-t-il confié pendant la messe. Lorsque je l’ai vu dans son cercueil, mes genoux ont plié. J’ai rêvé à lui pendant cinq nuits. Tous ces décès ont de quoi nous briser le coeur et nous faire réfléchir. J’aurai 67 ans le mois prochain et ça commence à me taper sur les nerfs, ces histoires-là».

Serge Savard, Guy Lafleur, Yvan Cournoyer ou Christian Bordeleau aurait dit à peu près la même chose. Le temps file à une vitesse folle et on sait très bien, comme le disait Reggiani, que personne ne repasse par sa jeunesse. Mes idoles ont maintenant 65, 70 et 75 ans. Honnêtement, ça me pue au nez!

Avant de quitter les lieux

  • Compte tenu de toutes les frites, tous les hot-dogs et hamburgers qu’il a mangés dans les arénas, CLAUDE RUEL est chanceux d’avoir vécu jusqu’à 76 ans. Il y a une vingtaine d’années, le Docteur Mulder lui a recommandé un déblocage des artères, mais il a dit NON. «Lorsque le temps sera venu, le Seigneur viendra me chercher», croyait-il. Piton était un homme profondément religieux.
  • PIERRE (Boom-Boom) MEILLEUR, ancien adjoint d’Eddy Palchak, vit maintenant à Montréal-Nord. Il a fait le voyage à Sherbrooke avec JEAN-LUC LUSSIER, Serge Savard et Jean-Louis Marinier.
  • CLAUDE RUEL était un grand amateur de musique country. Durant la messe, PATRICK PHILIBERT lui a chanté «Mille après mille», le grand succès de WILLIE LAMOTHE.
  • CHARLES MONTELPARE, l’as collectionneur de Deauville, portait fièrement son chandail du Canadien avec le numéro 4 et le nom de JEAN BÉLIVEAU.
  • RONALD COREY ne retrouvera pas ses bâtons de golf avant le mois d’avril. Au diable la Floride, il veut passer le plus de temps possible avec sa famille.
  • JULIE, la nièce de Claude Ruel: «Il était un grand-papa gâteau avec un grand coeur. Il incarnait le dépassement de soi».
  • LUC GAUTHIER, ex-défenseur des Canadiens de Sherbrooke, en est à sa septième année comme recruteur des PENGUINS.
  • FRANÇOIS (Lou) OUIMET, grand ami de Claude Ruel, joue au hockey deux fois par semaine dans la Ligue des BONS VIVANTS de Montréal-Est. Parmi ses compagnons de jeu, il y a FERNAND DUPUIS, Roger Laterreur et François Laverdure.
  • CLAUDE DUSSAULT, l’ancienne voix des courses à l’hippodrome de Sherbrooke, était content de renouer avec les Savard, Houle, Corey et cie.

 

 

Piton réunit ses p’tits gars une dernière fois

SHERBROOKE– En cette froide journée de la Saint-Valentin, nous étions plus de 200 personnes dans l’église Immaculée-Conception pour rendre un dernier hommage à Claude (Piton) Ruel, un petit homme qui avait le coeur gros comme le Forum de Montréal.

Avec les témoignages qui se succédaient tour à tour, les propos du curé Giguère et la messe proprement dite, on aurait cru que Piton voulait passer une heure de plus avec les «p’tits gars» qu’il a tant aimés avant de s’accorder le repos éternel.

Plus de 200 personnes, dont plusieurs anciens joueurs du Canadien, ont rendu un dernier hommage à Claude Ruel dans une église de Sherbrooke.

Plus de 200 personnes, dont plusieurs anciens joueurs du Canadien, ont rendu un dernier hommage à Claude Ruel dans une église de Sherbrooke.

C’est le grand Serge Savard, toujours aussi fier et imposant, qui a pris la parole au nom de ses anciens coéquipiers. «Au printemps 1968, Claude a fait la promesse d’adopter un enfant si on gagnait la coupe Stanley, a-t-il rappelé. Si on avait perdu, probablement que son fils Jean ne serait pas ici aujourd’hui. Claude a été mon patron, puis j’ai été son patron, mais nous avons surtout été de très bons amis. Je lui dis merci d’avoir été là pour nous tous. Son souvenir restera impérissable».

Les Glorieux des années 1970 étaient bien représentés dans mini-cathédrale du boulevard Alexandre: Flower, Pointu, le Roadrunner, Mario, Yvon, le Mousse, Peanut et Chris Nilan. Il y en a quatre ou cinq qui ont fait le voyage en hélicoptère avec Lafleur. Les autres ont préféré l’automobile. Il y avait aussi Ronald Corey, Patrice Brisebois et bien d’autres personnes qui ont gravité dans l’univers de Ruel.

Voici d’autres témoignages:

Le curé GERVAIS GIGUÈRE: «Claude était un ami d’enfance. Je pense qu’on peut dresser un certain parallèle entre lui et JEAN BÉLIVEAU (son idole). Les trophées et les statistiques ont leur importance, mais pas autant que les qualités humaines. Claude était un homme simple, humble et généreux avec un peu d’orgueil bien placé. Il avait une grande FOI. Il disait son chapelet chaque jour, il allait à la messe le dimanche et rendait visite aux communautés religieuses. Il était profondément un homme BON».

JEAN RUEL, fils du disparu: «Merci, les gars, d’avoir gagné la coupe en 1968! Grâce à vous, je suis devenu un de ses p’tits gars. Même s’il était souvent parti de la maison à cause de son travail, Claude a été un bon père. Il m’a enseigné à AIMER les autres, parfois même un peu trop. Il pensait toujours aux autres avant de penser à lui-même. Il avait aussi beaucoup de respect pour les PARTISANS du Canadien. Il nous répétait que c’était grâce à eux si nous faisions une si belle vie. Quand il s’asseoyait devant la télé pour regarder une partie de hockey, de baseball ou de football ou même un film de JOHN WAYNE, il leur disait toujours quoi faire!»

PIERRE MONDOU: «Comme recruteur, j’ai voyagé avec lui pendant 17 ou 18 ans. Il était notre mentor. Il n’était pas docteur en hockey, mais il avait du feeling et un très bon jugement. Durant les années 1970, il formait le duo parfait avec SCOTTY BOWMAN. C’est lui qui s’occupait de l’enseignement parce que Scotty ne nous parlait presque pas. Il a été extraordinaire avec les jeunes joueurs du Canadien».

STÉPHANE PILOTTE, recruteur des Ducks d’Anaheim: «J’étais avec Claude durant la dernière journée de sa vie. Nous avons souvent voyagé ensemble et il y a un tas d’histoires que je ne peux pas vous raconter, par respect pour lui. Il souhaitait rester dans L’OMBRE, mais il avait encore la passion du hockey. Il doit avoir vu plus de 150 parties cet hiver. Il analysait le travail de tous les joueurs sans exception, souvent jusqu’à minuit le soir, et il avait toujours le bon conseil. Il voulait aider les jeunes à réussir».

Chris Nilan n'oubliera jamais les conseils et les encouragements de Claude Ruel. Il a été profondément touché par sa mort.

Chris Nilan n’oubliera jamais les conseils et les encouragements de Claude Ruel. Il a été profondément touché par sa mort.

CHRIS NILAN, le Yankee Boy à Piton: «Je n’oublierai jamais ce que Claude a fait pour moi. Il ne me regardait pas juste comme un batailleur. Il croyait tellement en moi qu’il m’a aidé à connaître une saison de 21 buts».

RICHARD DUVAL, son neveu: «Il était tellement passionné et il aimait tellement le Canadien. Claude était un homme généreux et un rassembleur. Il m’a souvent parlé de ses exploits au baseball durant sa jeunesse. Il en a frappé des circuits par-dessus le cinéma Rex!»

JULIEN DUPONT, ancien joueur des Cataractes de Shawinigan: «J’étais souvent avec lui. J’ai dû insister pour qu’il assiste aux funérailles de Jean Béliveau. Il était un «loner», un homme profondément religieux».

SERGE GRÉGOIRE, de Sherbrooke: «J’ai été son coéquipier dans la catégorie bantam au début des années 1950. On jouait pour l’équipe du Marché Jacques. Claude était tout un joueur de hockey. Il possédait un excellent coup de patin et un puissant lancer. Je suis certain qu’il aurait joué dans la Ligue nationale s’il n’avait pas perdu un oeil accidentellement à Belleville, Ontario. Au baseball, il avait assez de talent pour être invité au camp des recrues des Indians de Cleveland».

FRANÇOIS (Lou) OUIMET, de la Ligue des Bons Vivants à Montréal-Est: «Nous étions souvent avec Claude à l’Hippo-Club de Boucherville. Il adorait les courses sous harnais et discuter de hockey avec ses amis. Il n’a jamais digéré d’avoir été mis de côté par la direction du Canadien à la fin des années 1990. Ça lui a brisé le coeur».

P.S. Victoire de 2-1 contre les Maple Leafs en tirs de barrage. Rien pour écrire à sa mère! Bon dimanche.

 

 

 

 

 

Les anniversaires du lundi 16 février

En passant

  • JOHN McENROE, l’enfant terrible du tennis, 56 ans.
  • LANNY McDONALD, ancien joueur étoile des Flames et des Maple Leafs, 62 ans.
  • ANDRÉ SAINT-LAURENT, ancien joueur des Kings, 62 ans.
  • DUKE DOUCET, ambassadeur du club Summerlea, 68 ans.

    André Saint-Laurent

    André Saint-Laurent a connu une saison de 31 buts avec les Red Wings. Il a aussi joué pour Pittsburgh, les Kings et les Islanders.

  • ANDY VAN HELLEMOND, ancien arbitre de la LNH, 67 ans.
  • MARCEL DION, ambassadeur du club de golf LongChamp, 71 ans.
  • BARRY FOOTE, ancien receveur des Expos, 63 ans.
  • ROBERT LABELLE, président d’Importations Activin, 64 ans.
  • GILLES GIRARD, Ton amour a changé ma vie, 73 ans.
  • SAM SAINT-LAURENT, ex-gardien de but des Red Wings, 56 ans.
  • MARTINE SARAULT, fille du regretté Jean-Paul Sarault.
  • DARCY ROTA, ancien des Blackhawks, 62 ans.
  • STEVE BOIVIN, policier de la SQ-Estrie, 47 ans.
  • TERRY CROWLEY, ex-voltigeur des Orioles, 68 ans.
  • JOHN CIARELLI, sportif de Montréal, 43 ans.
  • GUILLAUME ROBERT, de Boisbriand, 35 ans.
  • ONORINO ZANAGA, des Jeunes Sportifs Hochelaga.

Snedeker ira à Augusta

Brandt Snedeker, un des meilleurs jeunes vétérans de la PGA, a retranché 22 coups à la normale et il a commis un seul bogey durant toute la semaine en route vers sa deuxième victoire dans le décor paradisiaque de Pebble Beach.

Brandt Snedeker a gagné le tournoi de Pebble Beach avec une dernière ronde de 67. Il a devancé Nick Watney par trois coups.

Brandt Snedeker a gagné le tournoi de Pebble Beach avec une dernière ronde de 67. Il a devancé Nick Watney par trois coups.

«Je n’ai rien fait d’exceptionnel aujourd’hui, mais j’ai bien géré ma partie et mon fer droit a bien répondu lorsque c’était nécessaire, a-t-il déclaré à Peter Kostas en quittant le 18e vert. Cette victoire m’enlève une tonne de pression pour les épaules. Je serai invité au tournoi des Maîtres et à d’autres événements majeurs. Je ne pourrais pas être plus heureux. J’adore jouer à Augusta».

Après une première ronde de 64, Snedeker a répliqué avec trois cartes de 67. C’est ce qu’on appelle être très régulier. Il a reçu le trophée et le chèque des mains de Clint Eastwood, le cowboy le plus célèbre depuis les beaux jours de Gene Autry, Roy Rogers et John Wayne.

Le tournoi de Pebble Beach a été fondé par le chanteur Bing Crosby à la fin des années 1930 et il existe dans sa forme actuelle (Pro-Am de quatre jours) depuis 1958.

Enfin, notons que le jeune Jordan Spieth a signé une entente à long terme avec la compagnie AT&T, commanditaire du tournoi de Pebble Beach. Spieth est considéré comme une grande vedette en devenir.