Mad Dog Vachon était un showman extraordinaire

Après avoir livré des centaines de combats aux quatre coins du globe, Maurice (Mad Dog) Vachon est mort tout doucement dans son sommeil à sa résidence du Nebraska. Il avait 84 ans.

Membre du Panthéon des sports du Québec, Mad Dog a marqué l’histoire de la lutte professionnelle parce qu’il était douée d’une force herculéenne et qu’il était un showman extraordinaire. Dans le rôle du «méchant», il avait le don de soulever la foule. On peut dire sans se tromper qu’il a marqué son sport autant que les Lou Thesz, Don Leo Jonathan, Wladek Kowalski, Édouard Carpentier, Johnny Rougeau et Yvon Robert.

Maurice (Mad Dog) Vachon a livré des centaines de combats aux quatre coins de la planète. Comment oublier ses mimiques?

Maurice (Mad Dog) Vachon a livré des centaines de combats aux quatre coins de la planète. Comment oublier ses mimiques?

Quand il arrivait à Drummondville, Chicoutimi ou Val-d’Or, Mad Dog se précipitait au poste de radio local et ne se gênait pas pour enguirlander les villageois. Quelques heures plus tard, il faisait salle comble avec son spectacle de lutte.

Il serait trop long de raconter toute sa carrière. Rappelons seulement que son combat contre Killer Kowalski a attiré presque 30 000 personnes au parc Jarry en 1973. Il a aussi attiré des foules considérables un peu partout à travers le monde et il jouissait d’une grande popularité aux États-Unis, particulièrement dans la région du Minnesota où il a livré des combats mémorables à Verne Gagne.

C’est le promoteur Don Owens qui lui a donné le surnom de Mad Dog au début des années 1960 parce qu’il trouvait qu’il avait l’air d’un chien enragé.

Pour gagner sa vie, Vachon a aussi été «bouncer» dans les clubs de nuit de Montréal avec Fernand Payette, Jacques Rougeau père et quelques autres. Quand il décidait de mettre un client à la porte, ça ne traînait pas!

En 1987, Vachon a été frappé par un chauffard ivre pendant qu’il prenait sa marche quelque part en Iowa. Victime de multiples fractures, il a éventuellement subi l’amputation de la jambe droite. Il n’a jamais été le même par la suite.

Je me souviens de certaines soirées au Centre Paul-Sauvé. Une fois le programme de lutte terminé, Mad Dog venait nous rejoindre dans une salle adjacente pour raconter ses aventures. Il était à la fois drôle et très humain.

Son tout dernier combat a eu lieu à Paul-Sauvé en 1986. Après la bataille, il a été chaudement applaudi et il a dit à la foule: «J’ai tout fait en 40 ans pour me faire haïr, mais je pense avoir échoué».

Natif de Ville-Émard, deuxième d’une famille de 13 enfants, il était profondément ému le soir de son intronisation au Panthéon des sports du Québec. C’était l’apothéose d’une belle carrière sur la scène internationale. Mad Dog vivait au Nebraska, mais une partie de son coeur est toujours restée au Québec.