L’extase de la victoire et l’agonie de la défaite

20e anniversaire de la cuisante défaite de Greg Norman

AUGUSTA, Géorgie— Depuis 1934, le club Augusta National a été le théâtre des plus grands triomphes comme des défaites les plus amères.

Durant les derniers jours, on n’a pas manqué de souligner le 30e anniversaire de la victoire inattendue de Jack Nicklaus en 1986, mais on n’a presque pas fait allusion à la terrible défaite de Greg Norman aux mains de Nick Faldo, il y a 20 ans.

Ce jour-là, le Requin Blanc détenait une avance de six coups sur Faldo avant la ronde finale, mais il a commencé à connaître toutes sortes d’ennuis et son avance a fondu comme neige au soleil. Sur le deuxième neuf, étouffé par la pression, Norman a multiplié les gaffes pour jouer 78 et offrir la victoire à son rival sur un plateau d’argent.

Rarement a-t-on vu un grand champion s’écraser de la sorte. Il faut quand même accorder à Faldo tout le mérite qui lui appartient. Il a joué 67 en finale pour enlever son troisième et dernier veston vert.

Dans une récente entrevue, Norman a déclaré qu’il ne se sentait pas bien avant le dernier parcours. Quelque chose qui clochait dans son élan. Il en a parlé à son entraîneur Butch Harmon qui a tenté de le rassurer, mais sans succès.

Cette défaite suivra Norman jusque dans sa tombe, mais elle a aussi contribué à le rendre «plus humain» dans les yeux des amateurs de golf. Ce jour-là, on a compris que le malheur peut frapper tout le monde sur un terrain golf, même un joueur qui a été «numéro un mondial» pendant plus de 300 semaines consécutives.

Autres malheurs

Greg Norman n’est pas le seul à avoir connu l’agonie de la défaite à Augusta. Voici d’autres exemples:

  • En 1956, KEN VENTURI, encore dans les rangs amateurs, n’a pu faire mieux que 80 en ronde finale et il a été battu de justesse par JACK BURKE Jr.
  • En 2011, le jeune RORY McILROY se dirigeait tout droit vers la victoire, mais il a joué 80 le dimanche après-midi et il a fini au 15e rang. Le Sud-Africain CHARL SCHWARTZEL est venu de nulle part pour l’emporter.
  • En 1954, le golfeur amateur BILLY JOE PATTON, un peu trop sûr de lui, a commis un double-bogey au 13e et un bogey au 15e (deux normales 5 relativement faciles) et il a dû se contenter de la troisième place. Le lendemain, SAM SNEAD a battu Ben Hogan (70-71) dans le match éliminatoire.
  • En 1989, SCOTT HOCH a raté un petit roulé au 17e trou, puis il a perdu contre NICK FALDO en prolongation après avoir raté un autre roulé d’une couple de pieds.
  • En 1985, CURTIS STRANGE a failli gagner le tournoi après une ronde initiale de 80, mais il n’a pas été capable de maintenir une avance de trois coups avec six trous à jouer et il a dû s’incliner devant BERNHARD LANGER.
  • En 1961, trop certain de gagner, ARNOLD PALMER a commis un double-bogey au dernier trou et s’est fait battre par son ami GARY PLAYER.
  • En 1968, ROBERTO DeVICENZO a signé une carte erronée et il a dû concéder la victoire à BOB GOALBY.
  • En 1986, le grand SEVE BALLESTEROS a raté son coup de fer 4 et il a envoyé sa balle à l’eau au 15e trou. Il a ensuite commis un bogey pour ouvrir la porte à Nicklaus.
  • En 1979, ED SNEED avait trois coups d’avance avec trois trous à jouer, mais il a commis deux ou trois gaffes avant de se faire battre par FUZZY ZOELLER en prolongation.

Faits d’armes

En revanche, il y a plein de joueurs qui sont venus de l’arrière pour connaître l’extase de la victoire:

  • En 1937, BYRON NELSON a réussi un birdie et un aigle à Amen Corner pour arracher six coups à son rival RALPH GULDAHL et enlever son premier veston vert.
  • En 1978, GARY PLAYER a réussi des oiselets sur sept des 10 derniers trous pour jouer 64 et gagner le tournoi par un coup.
  • En 2005, TIGER WOODS a réussi un miracle au 16e trou avant de vaincre CHRIS DiMARCO en prolongation.
  • En 2010, PHIL MICKELSON a joué le tout pour le tout dans les aiguilles de pin et il a logé sa balle près du trou au 13e avant de se sauver avec la victoire. Le plus beau coup de fer 6 de toute sa vie.
  • En 1975, JACK NICKLAUS a calé un roulé d’une quarantaine de pieds au 16e pour «couper les jambes» de Johnny Miller et de Tom Weiskopf.
  • En 1960, ARNOLD PALMER a fini birdie-birdie pour battre Ken Venturi par un coup.
  • En 1987, LARRY MIZE a calé un coup d’approche de 140 pieds pour vaincre Greg Norman au deuxième trou supplémentaire.
  • Il y a d’autres exemples, mais je m’arrête ici.

P.S. Absence de photos. Problème technique. Mes excuses.

Une réflexion sur « L’extase de la victoire et l’agonie de la défaite »

  1. Au Masters 2016, il n’y a que 4 golfeurs sous la normale, après 54 trous. Ça doit être un record…

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