Léo Boivin à Milan Lucic

GATINEAU— La rivalité Canadien-Bruins n’a pas son égale dans l’histoire du hockey pour la simple et bonne raison que les deux équipes ont fait la guerre 33 fois dans les séries de la coupe Stanley.

Une rivalité comparable à celle qui existe entre les Yankees et les Red Sox ou encore entre les Celtics et les Lakers.

Règle générale, les gens de Boston haïssent le Canadien autant que les amateurs de hockey du Québec peuvent détester les méchants Bruins. Rien n’empêche que plein de Québécois aiment les Bruins et leur style de jeu. Le printemps venu, il suffit d’organiser une série entre les deux clubs pour mettre le feu aux poudres.

Je suis juste un peu trop jeune(!) pour avoir vécu la bagarre entre Maurice Richard et Hal Laycoe et l’émeute qui a suivi au Forum de Montréal au mois de mars 1955. J’ai cependant quelques souvenirs en noir et blanc des séries Boston-Montréal à la fin des années 1950.

Léo Boivin était une valeur sûr chez les Bruins de Boston durant les années 1950 et 1960.

Léo Boivin était une valeur sûr chez les Bruins de Boston durant les années 1950 et 1960.

D’un côté, il y avait le Rocket, le Gros Bill, Boom-Boom, Henri, Harvey, Moore, Plante et compagnie. De l’autre: Léo Boivin, Fern Flaman, Fleming Mackell, Vic Stasiuk, Bronco Horvath, Leo Labine, Jerry Toppazzini et j’en passe.

À l’époque, l’équipe de Toe Blake était tout simplement trop forte pour le reste de la ligue, tant et si bien que le Rocket, Béliveau et Geoffrion en ont fait voir de toutes les couleurs à Don Simmons en route vers cinq conquêtes consécutives de la coupe Stanley (un record qui ne sera jamais battu).

Fergie et Dryden

Environ 10 ans plus tard, l’équipe renouvelée du Canadien a poursuivi sa domination sur les Bruins. Je me souviens surtout d’un furieux combat entre John Ferguson et Ted Green au centre de la patinoire et du but gagnant de Jean Béliveau en deuxième période supplémentaire, l’année suivante. Sur une passe de Claude Provost, si ma mémoire est fidèle.

Au printemps 1971, les Big Bad Bruins étaient largement favoris pour gagner la coupe, mais il se sont fait jouer un vilain tour par une recrue du nom de Ken Dryden. Bobby Orr, Phil Esposito et Derek Sanderson sont s’en rappeler jusqu’à la fin de leurs jours.

Quelques années plus tard, les Bruins de Don Cherry se sont frottés au Canadien trois fois de suite. À la troisième occasion (1979), ils filaient vers la victoire dans le match décisif quand ils ont écopé d’une punition stupide pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire. Vous connaissez la fin de l’histoire: but égalisateur de Guy Lafleur et but gagnant d’Yvon Lambert.

Yvon Lambert: une journée dans sa vie et il a été plus populaire que Guy Lafleur!

Yvon Lambert: une journée dans sa vie et il a été plus populaire que Guy Lafleur!

«Une journée dans ma vie, j’ai été plus populaire que Lafleur!», répète Lambert 35 ans plus tard.

Le gros Raymond

Les Bruins ont dû attendre jusqu’en 1988 pour voir enfin la lumière au bout du tunnel. Première victoire en séries contre le Canadien en 45 ans! Un des plus beaux jours dans la vie de Raymond Bourque. Pour une fois, il pouvait passer l’été à Montréal sans avoir à expliquer l’élimination de son équipe par le Canadien.

Forts de cette victoire, Boston a battu Montréal quatre fois au début des années 1990, une chose longtemps impensable. Tous ces événements nous amènent à l’histoire plus récente de cette rivalité, du triomphe de José Théodore (2002) jusqu’à la domination des Bruins (en 2009 et 2011).

À quoi s’attendre?

Durant les derniers jours, tout le monde a mis son grain de sel concernant la prochaine série Canadien-Bruins.

Je retiens le commentaire de Bobby Dollas, ex-défenseur des Ducks d’Anaheim. «L’aspect psychologique est très important dans ce genre de série, dit-il. Pour battre Boston, le Canadien devra jouer comme les Blackhawks l’ont fait (en finale) l’an passé. Je m’attends à une grosse série de la part de Thomas Vanek car il est souvent à son mieux contre Boston. Je me risque à prédire une victoire du Canadien en six ou sept parties».

Patrice Bergeron joue le meilleur hockey de sa carrière.

Patrice Bergeron joue le meilleur hockey de sa carrière.

Jouer comme Chicago l’an passé, voilà une bonne idée. Encore faut-il avoir les chevaux des Blackhawks!

Pour avoir la moindre chance de gagner, le Canadien devra jouer de façon très disciplinée, profiter un tant soit peu de ses avantages numériques, et Carey Price devra être à la hauteur de sa réputation. Il ne faut pas perdre de vue que les Bruins ont une équipe «quasi-parfaite» et que Patrice Bergeron est au sommet de son art.

Avant d’aller plus loin, voyons ce qui se passera au TD Garden durant les prochaines heures.

 

 

 

 

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