Le lourd mandat de Tom Watson

Exception faite de Tiger Woods et de Luke Donald, les meilleurs golfeurs des États-Unis et d’Europe ont rendez-vous en Écosse cette semaine pour la 40e édition de la coupe Ryder.

Depuis le début des années 1980, soit depuis l’entrée en scène de Nick Faldo et du regretté Severiano Ballesteros, ce tournoi biannuel est devenu une des plus belles traditions dans le monde du sport. Le dimanche, lors de la présentation des 12 matchs en simple, la tension est à son maximum alors qu’une seule petite erreur peut faire la différence.

Cette fois, le tournoi sera présenté au club Gleneagles et les Européens sont largement favoris pour conserver le trophée. Non seulement ont-ils gagné sept des neuf dernières épreuves, mais ils misent sur quatre des meilleurs golfeurs de la planète en Rory McIlroy, Henrik Stenson, Sergio Garcia et Justin Rose.

Ça ne veut pas dire que les Américains son «battus d’avance». Dans ce genre de compétition, il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte et ils pourraient causer une surprise comme ils l’ont fait au Kentucky en 2008 sous la gouverne de Paul Azinger.

Chose certaine, le capitaine Tom Watson fera de son mieux pour stimuler les troupes. À 65 ans, c’est sans doute sa dernière chance de gagner un tournoi aussi prestigieux. On pourrait dire que les «stats» parlent en sa faveur puisqu’il n’a jamais perdu en coupe Ryder comme joueur (3-0-1) ou comme capitaine (1-0), mais ces chiffres ne veulent plus rien dire.

Tom Watson n'a jamais subi la défaite dans le tournoi de la coupe Ryder.

Tom Watson, capitaine de l’Équipe américaine, n’a jamais subi la défaite dans le prestigieux tournoi de la coupe Ryder.

«Nous allons à Gleneagles pour gagner et pour ramener le trophée aux États-Unis», disait-il récemment. Le contraire aurait été étonnant. Watson n’a jamais aimé jouer les deuxièmes violons.

Peu importe ce qui arrivera en fin de semaine, nous sommes assurés d’assister à un spectacle de grande qualité et Watson n’a pas à s’inquiéter pour sa place dans l’histoire du golf.

Carrière exceptionnelle

Pendant cinq ou six ans, après Nicklaus et avant Ballesteros, le rouquin de Kansas City a été le meilleur golfeur de la planète. Rien de moins. Il revendique 39 victoires sur le circuit de la PGA, dont cinq (5) dans l’Open de Grande-Bretagne, deux à Augusta et une autre à Pebble Beach dans l’Omnium des États-Unis. Il a aussi gagné une quinzaine de tournois sur le circuit des Champions et n’a jamais perdu dans un face-à-face avec Nicklaus. On parlera encore longtemps de leur duel à Turnberry en 1977.

Personne n’a oublié la performance de Watson dans le British Open en 2009. À l’âge de 59 ans, il est venu à un cheveu de l’emporter à Turnberry avant de s’incliner devant son compatriote Stewart Cink en prolongation. Il lui a fallu quelques semaines pour digérer la défaite, mais il a fini par comprendre qu’il n’avait rien à se reprocher, qu’il avait tout donné jusqu’à la fin et qu’il n’avait pas eu de veine sur son coup de fer 8 au dernier trou.

Les dieux du golf ont des raisons que la raison ne connaît pas.

Watson tient son amour du golf de son père Ray, un agent d’assurances. À Kansas City, il a appris à bien jouer peu importe les conditions climatiques. Une fois rendu sur le grand circuit, il en a appris davantage en surveillant attentivement Nicklaus et Lee Trevino, deux autres golfeurs qui détestaient la défaite.

À l’été 2015, Watson participera au British Open pour la dernière fois et fera ses adieux à ses amis Écossais sur le parcours mythique de Saint.Andrews. Il est assuré que Nicklaus sera là pour le saluer et il n’est pas impossible qu’il sorte ses bâtons pour participer à la fête.

Les deux formations

Voici l’alignement des deux équipes pour le 40e tournoi de la coupe Ryder:

ÉTATS-UNIS: Phil Mickelson, Jim Furyk, Rickie Fowler, Matt Kuchar, Bubba Watson, Keegan Bradley, Zach Johnson, Hunter Mahan, Jordan Spieth, Webb Simpson, Jimmy Walker et Patrick Reed.

EUROPE: Rory McIlroy, Henrik Stenson, Sergio Garcia, Justin Rose, Martin Kaymer, Graeme McDowell, Ian Poulter, Lee Westwood, Thomas Björn, Jamie Donaldson, Stephen Gallacher et Victor Dubuisson.

Les paris sont ouverts!