Hitchcock fait des miracles à Saint-Louis

Il sera impossible d’ignorer Ken Hitchcock quand viendra le temps de décerner le trophée Jack Adams, remis annuellement au meilleur entraîneur de la Ligue nationale.

Il faudra tenir compte de Paul MacLean qui fait de l’excellent travail à Ottawa et de John Tortorella qui a transformé les Rangers en sérieux aspirants à la coupe Stanley. On pense aussi à Dave Tippett (Phoenix), à Barry Trotz (Nashville), à Kevin Dineen (Floride) et à Dan Bylsma (Pittsburgh). Toutefois, ce que Hitchcock a accompli à Saint-Louis tient du miracle.

Les Blues étaient à la dérive lorsque Hitchcock a été embauché par Doug Armstrong et John Davidson, au début du mois de novembre. L’homme de hockey de 60 ans a si bien fait son travail que l’équipe s’est mise à gagner et n’a jamais ralenti son allure. Tant et si bien que plusieurs les considèrent comme de sérieux aspirants au championnat.

Pourtant, les Blues sont une colllection de vulgaires inconnus et le capitaine David Backes est leur seul joueur à avoir atteint le cap des 20 buts. Des gars comme Andy McDonald, T.J. Oshie, Patrick Berglund, Chris Stewart et Alexander Steen, ça vous dit quelque chose?

Chez les joueurs un peu plus connus, il y a Jason Arnott et Jamie Langenbrunner, deux vétérans qui ont connu leurs meilleurs jours. Il y a aussi le Sherbrookois David Perron qui contribue aux succès de l’équipe après avoir raté la moitié de la saison à cause d’une commotion cérébrale.

À la ligne bleue, les Blues misent sur d’autres «no-names»: Kevin Shattenkirk, Carlo Colaiacovo, Barret Jackson, Alex Pietrangelo… Non, il n’y a pas de Larry Robinson ou de Denis Potvin là-dedans!

La différence, elle se trouve devant le filet avec Jaroslav Halak, super héros du Canadien au printemps 2010, et Brian Elliott, un ex-gardien des Sénateurs qu’on a réclamé sur le marché des joueurs autonomes l’été dernier. Halak totalise 24 victoires et présente une moyenne de buts alloués de 1,81. Elliott a fait presque aussi bien avec 21 victoires et une moyenne de 1,61. Qui plus est, les deux hommes ont réussi six blanchissages chacun!

Il y a tout lieu de croire que Halak sera l’homme de confiance des Blues durant les séries de la coupe Stanley. Il est beaucoup utilisé depuis environ un mois.

Les succès des Blues prouvent encore une fois qu’on peut faire un bon bout de chemin avec des joueurs travaillants, un bon système de jeu et beaucoup de talent devant le filet.

Quant à Hitchcock, il renaît de ses cendres après avoir mangé son pain noir à Columbus. Il était reconnu comme un «dur» quand il dirigeait les Flyers et les Stars de Dallas. Peut-être a-t-il modifié son approche avec les jeunes, mais il insiste sûrement sur la discipline et le travail d’équipe. En tout cas, il a de quoi être fier de lui. Ce sera sa dixième saison de 40 victoires et sa neuvième campagne de 100 points et plus.

Il a cependant assez d’expérience pour savoir que la saison régulière et les séries de la coupe Stanley sont deux animaux très différents!