Un grand soir dans la vie de Ronald Corey

Il en a coulé sous les ponts depuis l’époque où Ronald Corey quittait le quartier Hochelaga-Maisonneuve et sautait dans un tramway pour aller voir jouer ses idoles Maurice Richard et Doug Harvey dans le vieux Forum de Montréal.

Lundi soir, l’ami Ronald sera intronisé au Panthéon des sports du Québec en compagnie de sept autres personnes: Luc Robitaille, Jacques Villeneuve, Éric Lucas, les jumelles Würtele, Jamie Salé et David Pelletier. C’est un honneur qu’il n’a pas volé.

Après avoir travaillé comme journaliste au Dimanche-Matin et comme réalisateur à Radio-Canada, il a fait son entrée dans le monde des affaires chez Lebeau vitres d’auto et à la Brasserie Carling-O’Keefe où il est devenu un des responsables du dossier des Nordiques.

En 1982, Corey a réalisé un rêve quand il a été nommé président du club de hockey Canadien. Il s’est rapidement mis à la tâche et s’est engagné à «redonner l’équipe aux partisans», une mission qu’il a remplie avec brio.

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Ronald Corey sera intronisé au Panthéon des sports du Québec, lundi soir, au Delta centre-ville. C’est un honneur bien mérité pour l’ancien président du Canadien.

Il a pris sa meilleure décision le jour où il a sorti Serge Savard de Winnipeg pour en faire son directeur général. Les deux hommes ont formé un duo du tonnerre durant une douzaine d’années. Ils ont participé directement à deux conquêtes de la coupe Stanley. Ils ont aussi vu leur équipe perdre en finale contre Calgary en 1989. À chaque année, l’équipe était dans la course aux grands honneurs.

On dit souvent que toute bonne chose a une fin. En octobre 1995, Ronald et Serge ont vécu un divorce douloureux qui a provoqué la chute de l’équipe sur une trop longue période. Corey a finalement été remercié de ses services en mai 1999.

Au début des années 1990, «mon oncle Ronald» s’est attaqué au dossier le plus important de sa carrière: la construction d’un nouvel amphithéâtre au centre-ville de Montréal. Dans l’ensemble, il peut dire mission accomplie. Avec l’appui de la Brasserie Molson, il a réussi à faire bâtir un édifice ultra-moderne sans aucune subvention gouvernementale.

Le stade n’est pas parfait à cause de l’étroitesse des corridors. On s’ennuie aussi de la promenade qui séparait la patinoire des premières rangées, mais le Centre Bell demeure une superbe réalisation.

Ronald Corey a aussi répondu à une demande de Maurice Richard en créant le salon des Anciens Canadiens. Dès son arrivée en poste, il a accordé une attention particulière aux joueurs qui ont bâti la tradition d’excellence du Tricolore. Plus tard, sous l’insistance de Tom Lapointe, il a convaincu les autorités de la ligue de créer un trophée en mémoire du Rocket. Ce trophée est remis annuellement au meilleur buteur de la ligue.

Il faut aussi rappeler les cérémonies qui ont marqué le 75e anniversaire du Canadien, la fermeture du Forum et l’ouverture officielle de ce qui était alors le Centre Molson. Du travail bien fait par une équipe compétente et un président vigilant.

Passionné de golf

Lundi soir, Corey sera également honoré pour sa contribution au monde du golf. Passionné de ce sport depuis l’époque où Damien Gauthier était le professionnel en titre au club Municipal de Montréal, il a eu l’occasion de jouer un peu partout à travers le monde, y compris au très sélect Augusta National. Il a aussi été président du prestigieux club Laval-sur-le-Lac où il a supervisé la construction d’un pavillon de toute beauté.

Depuis trois ans, il préside l’Omnium de Montréal, un tournoi qui réunit les meilleurs joueurs du circuit des Champions.

À sa façon, Ronald Corey a marqué l’histoire du sport à Montréal. Son élection au Panthéon des sports du Québec ne fait que le confirmer. Bravo!