Feuilles mortes et souvenirs de la Série mondiale

Maintenant que les feuilles mortes sont presque toutes dans le panier (les maudites!), je peux m’installer devant un bon café chaud et mettre un peu d’ordre dans mes notes sur le baseball.

  • Lorsqu’arrive la fin octobre, c’est un plaisir renouvelé que de surveiller la SÉRIE MONDIALE. Depuis 1957, je n’en ai pas raté une seule même si, pour toutes sortes de raisons, les matchs s’étirent parfois un peu trop tard dans la nuit. Le commissaire a promis d’y voir, mais ce n’est pas si simple avec les exigeances des réseaux de télévision et les lanceurs un peu trop prudents.
  • Toujours est-il que mes premiers héros, en noir et blanc, s’appelaient MICKEY MANTLE, Yogi Berra, Moose Skowron, Elston Howard, Tony Kubek, Bob Turley et Whitey Ford. Les Yankees des années 1950, descendants directs de Babe Ruth et de Joe DiMaggio, avaient du panache sous la gouverne de CASEY STENGEL, un personnage venu d’une autre planète. La crème de la crème. La fierté d’une métropole qui dominait alors le monde entier.

    Mickey Mantle, plus grand frappeur ambidextre de toute l'histoire du baseball.

    Mickey Mantle, plus grand frappeur ambidextre de toute l’histoire du baseball. 18 circuits en Série mondiale. Le Mick était unique!

  • Les années 1960 appartiennent indiscutablement à SANDY KOUFAX et à BOB GIBSON, deux artilleurs exceptionnels. Il y en a eu de très bons par la suite, mais ces deux-là demeurent dans une classe à part tellement ils étaient dominants. Frapper contre eux, c’était comme essayer de manger du jello avec une fourchette.
  • Avant d’aller plus loin, il ne faudrait pas passer sous silence le fameux circuit gagnant de BILL MAZEROSKI, des Pirates, dans le septième match contre les Yankees, en 1960. Ces derniers ont perdu la série après avoir battu leurs adversaires 12-0, 10-0 et 16-3. Quasiment surréel.
  • Lorsque les Orioles de Baltimore ont pris le plancher au milieu des années 1960, ils misaient sur quatre lanceurs capables de gagner 20 parties. Il y avait aussi FRANK ROBINSON dans la droite, Boog Powell au premier coussin, Paul Blair au centre, Brooks Robinson et Mark Belanger du côté gauche de l’avant-champ. Une équipe quasiment parfaite.
  • Comment oublier le «one man show» de BROOKS ROBINSON en 1970 et celui de ROBERTO CLEMENTE l’automne suivant?

    Carlton Fisk: on parle encore de son circuit dramatique dans la Série mondiale de 1975.

    Carlton Fisk: on parle encore de son circuit dramatique dans la Série mondiale de 1975.

  • Puis, on a vu arriver la BIG RED MACHINE avec Johnny Bench, Pete Rose, Little Joe Morgan, Tony Perez et Capitaine Crochet (Sparky Anderson). Un soir, ils se sont présentés au stade Jarry avec huit frappeurs de ,300. Leur série contre Boston en 1975 a probablement été la plus palpitante de toute l’histoire du baseball. Les Red Sox avaient eux aussi de joyeux personnages: LUIS TIANT, Carl Yastrzkemski, Jim Rice, Bill Lee, Fred Lynn, Carlton Fisk…
  • Les MIRACLE METS de Gil Hodges ont frappé l’imaginaire parce qu’ils étaient la première équipe d’expansion à tout balayer sur leur passage. Donn Clendenon, Tommie Agee, Ron Swoboda, Tom Seaver, Jerry Koosman et Tug McGraw, ça vous dit quelque chose? You gotta believe!

    Reggie Jackson: ses exploits à Oakland et à New York lui ont valu le sobriquet de Monsieur Octobre.

    Reggie Jackson: ses exploits à Oakland et à New York lui ont valu le sobriquet de Monsieur Octobre.

  • Les ATHLETICS d’Oakland, champions trois fois de suite, regorgaient de joueurs talentueux: REGGIE JACKSON, Sal Bando, Bert Campaneris, Catfish Hunter, Vida Blue, Gene Tenace, Joe Rudi et Rollie Fingers. Les moustachus de DICK WILLIAMS se chamaillaient dans le vestiaire, mais devenaient imbattables une fois rendus entre les lignes blanches. Ils avaient aussi un propriétaire excentrique: CHARLIE O. FINLEY.
  • À l’automne 1977, REGGIE s’est transformé en Babe Ruth et il est entré dans la légende en cognant trois circuits contre trois lanceurs différents pour permettre au Yankees d’éliminer les Dodgers. Un spectacle digne de Broadway.
  • Durant les années 1980, aucune équipe n’a vraiment dominé, mais nous avons vu arriver de nouveaux héros: GEORGE BRETT, Ozzie Smith, Kirk Gibson, Jack Morris, Dave Stewart, Orel Hershiser et j’en passe.
  • Les années 1990, après deux triomphes inattendus des Blue Jays de Toronto, appartiennent aux Yankees de JOE TORRE avec quatre grands leaders: DEREK JETER, Bernie Williams, Paul O’Neill et Mariano Rivera. Cette décennie est aussi celle des BRAVES D’ATLANTA. Grâce à un formidable trio de lanceurs (Maddux, Glavine et Smoltz), ils ont participé cinq fois à la Série mondiale, mais n’en ont gagné qu’une seule (1995). Il faut croire que les tomahawks n’étaient pas assez aiguisés.
  • En 2004, les RED SOX ont balayé les Cards pour rafler leur première Série mondiale en 86 ans, mais c’est leur incroyable remontée contre les Yankees après avoir tiré de l’arrière 0-3 qui a fait la manchette et soulevé l’Amérique. En vedette: BIG PAPI, Pedro, Schilling, Cabrera, Derek Lowe et un certain Johnny Damon.

    David Ortiz a mené les Red Sox à trois championnats depuis 2003.

    David Ortiz a mené les Red Sox à trois championnats depuis 2003.

  • Comme si ça ne suffisait pas pour guérir les plaies de leurs partisans, les Red Sox ont enlevé deux autres championnats (2007 et 2013) avec de nouveaux héros et un même leader: DAVID ORTIZ.
  • Je pourrais continuer pendant des heures, mais je m’arrête ici. Je me garde un peu d’espace pour vous parler des GIANTS.