Els arrache le trophée à son ami Adam Scott

L’Australien Adam Scott avait une main sur le trophée avant d’amorcer la ronde finale du British Open. À 32 ans, son heure de gloire semblait finalement arrivée.

Après avoir vu ses concurrents trébucher à gauche et à droite à cause du vent qui balayait le parcours du club Royal Lytham, le dauphin de Greg Norman n’avait qu’à jouer de façon conservatrice pour gagner son premier tournoi majeur.

Ernie Els

Le grand Ernie Els est venu de nulle part pour coiffer son ami Adam Scott au fil d’arrivée. C’était la quatrième victoire de sa carrière dans les tournois majeurs.

Toutefois, il se produit parfois des choses étranges sur les parcours d’Écosse et d’Angleterre. Ernie Els, que personne ne voyait venir dans le rétroviseur, s’est mis à jouer comme il le faisait il y a huit ou dix ans et il a complété sa journée de travail avec un formidable birdie au 18e trou pour un pointage de 68. En l’espace de quelques minutes, le portrait venait de changer complètement.

Apparemment en plein contrôle de ses émotions, Scott a trouvé le moyen de commettre des bogeys sur les quatre derniers trous, offrant ainsi la victoire à son ami Ernie sur un plateau d’argent.

«Je n’ai pas eu la vie facile durant les dernières années, a dit Els avant d’accepter la Claret Jug. Ma famille et mes commanditaires m’ont aidé à poursuivre ma carrière. Je suis évidemment très heureux de ce quatrième titre majeur, mais je sympathise avec Adam du fond du coeur. Il est tellement un bon joueur et une bonne personne».

Els revendique maintenant quatre victoires dans les tournois majeurs: deux à l’Open de Grande-Bretagne et deux autres à l’Omnium des Etats-Unis.

Sous le choc, complètement dévasté, Scott a balbutié: «Je suis déçu et j’ai du mal à croire ce qui m’arrive. J’ai tellement bien joué durant toute la semaine. C’est ça, le golf».

TIGER DÉÇOIT ENCORE

En quête de sa 15e victoire dans les tournois majeurs, Tiger Woods a déçu encore une fois ses millions de partisans. Il a commis un désastreux triple-bogey au 6e trou après avoir expédié sa balle dans un des 206 bunkers du Royal Lytham. Il a tenté de se racheter par la suite, mais il était trop tard. Trois bogeys de suite entre le 13e et le 15e trou ont mis fin à ses espoirs. Il a terminé sa journée avec un 73.

Au cas où vous ne le sauriez pas encore, Woods n’est jamais venu de l’arrière pour gagner un tournoi du Grand Chelem.

C’est jusqu’ici une année à oublier pour Tiger dans les tournois majeurs. Il n’a pu faire mieux qu’une 20e place à Augusta et une 41e place à l’Omnium des Etats-Unis. Le désir de vaincre est encore là, mais il n’affiche pas la régularité qui en a fait le golfeur numéro un de la planète pendant une bonne douzaine d’années. On se demande aussi si son genou gauche est parfaitement guéri.

Graeme McDowell en est un autre qui aspirait aux grands honneurs, mais il s’est tiré dans le pied avec un misérable coup de bois 3 sur le deuxième neuf et n’a pu faire mieux que 75.

Au 19e trou

  • La victoire d’Ernie Els n’est pas sans nous rappeler celle de PADRAIG HARRINGTON à Carnoustie en 2007. Le golfeur irlandais avait alors effacé un déficit de six coups avant de battre SERGIO GARCIA en prolongation. On pense aussi à la victoire de PAUL LAWRIE au même endroit en 1999. À 10 coups de la tête avant la dernière ronde, Lawrie avait profité de l’effondrement du Français JEAN VAN DE VELDE au 18e trou pour se sauver avec le trophée.
  • Dans son discours sur le vert du 18e trou, Els a remercié tout le monde et son père. Il a même eu quelques bons mots pour NELSON MANDELA qui a fait de l’Afrique du Sud un meilleur pays.
  • BIG EASY aura 43 ans à la mi-octobre. Il est marié depuis 1998 et père de deux enfants. Son talent pour le golf ne date pas d’hier. À l’âge de 14 ans, il a battu PHIL MICKELSON à San Diego pour enlever le championnat mondial junior.
  • Depuis la victoire de Woods à Torrey Pines en 2008, SEIZE GOLFEURS DIFFÉRENTS ont gagné les tournois majeurs.
  • ERNIE ELS est vraiment à l’aise sur les allées du club Royal Lytham & St.Annes. Il avait terminé deuxième en 1996 et troisième en 2001.
  • MARK CALCAVECCHIA, récent vainqueur de l’Omnium de Montréal à la Vallée du Richelieu, a mérité une égalité en 9e place en jouant la normale (280). Excellent pour un golfeur de 52 ans.
  • TOM WATSON, 62 ans, a fini loin de la tête, mais il a quand même participé aux rondes du week-end. C’est pas mal mieux que PHIL MICKELSON ou Paul Casey.