Talbot et son ami Scotty

Au début des années 1950, Jean-Guy Talbot a atteint accidentellement Scotty Bowman à la tête avec son bâton lors d’un match présenté au Forum de Montréal.

Talbot jouait alors pour les Reds de Trois-Rivières tandis que Scotty portait les couleurs du Canadien Junior. Le coup a été si violent qu’on a dû insérer une plaque de métal dans la tête de Bowman, ce qui a mis fin à ses espoirs (très minimes) de faire carrière au hockey.

Après l’opération, Talbot s’est rendu à l’hôpital et Scotty l’a excusé pour son geste accidentel. Toutefois, l’organisation du Canadien a ordonné à Bowman de témoigner contre son adversaire et Talbot a été suspendu pour un an. Quand il est revenu au jeu, il a aidé les Cataractes de Shawinigan à remporter le championnat de la Ligue Senior du Québec, puis il a gradué avec le Canadien où il a gagné sept coupes Stanley en 12 ans.

Scotty Bowman a de très bonnes raisons de se souvenir de Jean-Guy Talbot.

Scotty Bowman a de très bonnes raisons de se souvenir de Jean-Guy Talbot.

En 1967, le sort a voulu que Talbot soit échangé aux Blues de Saint-Louis, alors dirigés par un jeune entraîneur du nom de Scotty Bowman. Sachant très bien que Jean-Guy était le boute-en-train du Canadien, il lui a dit: «Fais exactement comme à Montréal. Mets de l’action dans le vestiaire».

Talbot l’a pris au mot. La première chose qu’il a faite a été de se rendre secrètement dans le bureau de Bowman pour couper ses bas en petits morceaux avec une paire de ciseaux. Scotty n’a pas trop rouspété, mais il lui a suggéré de s’attaquer plutôt aux autres joueurs de l’équipe.

Les Blues formaient alors une équipe d’expansion, ce qui ne les a pas empêchés d’atteindre la finale de la coupe Stanley trois fois de suite avec des vétérans comme Doug Harvey, Jacques Plante, Glenn Hall, les frères Plager, Dickie Moore et Talbot.

Les Blues ont perdu deux fois en finale contre le Canadien avant de subir le même sort contre Boston en 1970. Ils étaient négligés des parieurs, mais ils parvenaient quand même à faire la vie dure à leurs adversaires. C’est là que Bowman a gagné ses galons avant d’être embauché par Sam Pollock pour diriger le Canadien.

«Nous étions traités comme des rois par Sid Salomon, rappelle Talbot. Comme il faisait souvent très chaud dans la vieille patinoire de Saint-Louis, je suis allé le voir pour lui demander de faire installer l’air climatisé dans notre vestiaire, mais pas dans celui du club visiteur. À Noël, il a fait cadeau d’un téléviseur à chaque joueur. À Montréal, on nous donnait une dinde!»

Mon ami Talbot est intarissable et il possède une mémoire d’éléphant. Toujours un plaisir que de le revoir pour discuter de hockey.

L’Express de Québec

  • Après 42 ans, GERRY DUPLAIN, membre du club Royal Québec, a décidé de mettre fin au tournoi annuel qui porte son nom. Pendant les 22 premières années, ce tournoi était destiné exclusivement à la section féminine, puis il a été ouvert à tous les membres. L’ami Gerry se démenait corps et âme pour garnir sa table de cadeaux. Comme il dit, à l’âge de 85 ans et deux tiers, il peut se permettre de prendre un peu de repos.
  • La bonne forme demeure une priorité pour GERRY DUPLAIN. Il joue encore trois rondes de golf par semaine, presque toujours à pied. Le secret de sa longévité, et ne le dites à personne: il n’a jamais mangé de homard, n’est jamais allé aux danseuses, n’a jamais touché à la poutine et ne possède pas de ligne Internet. Un saint homme que ce Gerry!

    Marie-Michèle Gagnon: son tournoi de golf aura lieu le 6 juillet au

    Marie-Michèle Gagnon: son tournoi de golf aura lieu le 6 juillet au club Lac-Etchemin. Elle est membre de l’équipe canadienne de ski sur le cicuit de la Coupe du Monde.

  • ÉRIC SYLVAIN, directeur général du club de golf ST-MICHEL ,organise le 10e tournoi «Invitation Mixte» le 20 juillet. Le tournoi est ouvert aux meilleurs golfeurs et golfeuses de la région et on limite les inscriptions à 144. En soirée, on remet des cadeaux d’une valeur de plus de 10 000$. On s’informe au 418-884-3672 ou à «www.golfstaint-michel.com».
  • Il est encore temps de s’inscrire à l’Omnium MARIE-MICHÈLE GAGNON qui aura lieu le 6 juillet au club LAC-ETCHEMIN. Les profits vont au hockey mineur de cette municipalité, à l’équipe junior de golf, à l’équipe junior de ski alpin du Mont-Orignal et au club de soccer de Sainte-Justine. Marie-Michèle est membre de l’équipe canadienne de ski alpin sur le circuit de la Coupe du Monde. On s’inscrit au 418-625-2711.

(Sources: RÉAL LABBÉ)

L’Abitibi et moi

ROUYN-NORANDA— La première fois que j’ai mis les pieds en Abitibi, c’était à l’automne 1969, il y a bientôt 44 ans. J’étais alors un jeune journaliste assigné à la couverture du Canadien Junior. Mon Dieu que le temps passe!

Gilbert Perreault, qui patinait aussi vite que le vent, était la grande étoile d’une jeune équipe dirigée par Roger Bédard, ancien joueur des Reds de Providence. Même si nous étions en matchs pré-saison, Perreault en avait mis plein la vue aux amateurs de hockey d’Amos et de Rouyn. Je me rappelle aussi qu’un jeune gardien de but du nom de Michel Dion tentait de se tailler une place au sein du club. Il a plus tard porté les couleurs des Nordiques dans l’Association mondiale, puis il a disparu dans la brume.

Après le match à Rouyn (plusieurs années avant la fusion avec Noranda), je me suis retrouvé à la résidence de Gilles Laperrière avec Roger Bédard et Norm Connelly, alors agent Labatt en Abitibi. Les trois hommes sont vite devenus des amis pour la vie. Chaque fois que je retourne en Abitibi, je pense à cette soirée chez le grand Lap.

Gilles Laperrière (à gauche) a longtemps été Monsieur Hockey à Rouyn-Noranda. Il pose ici avec son ami Norm Connelly, de Kirkland Lake.

Gilles Laperrière (à gauche) a longtemps été Monsieur Hockey à Rouyn-Noranda. Il pose ici avec son grand ami Norm Connelly, de Kirkland Lake.

Gilles Laperrière, qui fêtera bientôt ses 80 ans, a longtemps été «Monsieur Hockey» à Rouyn-Noranda. En plus de superviser les patinoires de la ville et les ligues de toutes sortes, il était le lien direct entre le Canadien de Montréal et les patineurs du Nord-Ouest. Ex-défenseur des Citadelles de Québec, il connaissait bien Sam Pollock, Scotty Bowman, Claude Ruel et le Prof Caron. C’est ainsi qu’il a aidé plusieurs jeunes à faire carrière au hockey, dont Réjean Houle, les frères Bordeleau, Pierre Turgeon, Éric Desjardins et Stéphane Matteau.

Histoire d’amour

Avec son ami Pit Laflamme, le grand Lap aussi fondé l’École de hockey du Nord-Ouest, un camp d’été qui a connu un immense succès grâce à l’implication de nombreux joueurs de la Ligue nationale. C’est à cette époque que s’est développée mon histoire d’amour avec l’Abitibi, tant et si bien que j’en suis venu à signer une chronique pour l’hebdomadaire régional à la demande du regretté Jacques Bibeau, le même homme qui a procédé à la fusion des villes de Rouyn et de Noranda.

Je pourrais vous parler de la capitale du cuivre pendant des heures et des heures. Je suis chez-moi ici. Sans doute parce que j’y ai tissé des amitiés sincères avec des gens chaleureux et de fidèles lecteurs.

C’est ici que l’hôtelier Gilles Coutu et l’ancien sénateur Normand Grimard m’ont enseigné la chanson du chauffeur de taxi, qu’on a célébré le 500e but de Pierre Turgeon, joué au hockey dans la taverne de Ghislain Beaulieu, fait la pêche sur le lac Kanasuta, mangé de la poutine chez Morasse à 3h. du matin et bien d’autres choses encore.

Je profite de cette bréve chronique pour saluer Ghislain Beaulieu, Gerry Piette, la famille Coutu, André Renaud, Michel Lemire, Yvan Héroux, Wallace Bradley, Jean-Luc Racicot, Louis-Charles Bélanger, Jean-Guy Rivard, Norm Connelly, Réjean Houle et Bernard Duchesneau, ainsi que tous ceux et celles qui m’ont fait aimer ce coin de pays. Sans oublier Pit et le grand Lap, évidemment!

Jean-Guy, Claude et le Doc

TROIS-RIVIÈRES— La petite balle ne pénétrait pas dans la coupe aussi souvent que nous l’aurions souhaité, mais il faisait un temps béni des dieux et j’avais la chance de jouer avec trois amis de longue date: Jean-Guy Talbot, ex-défenseur du Canadien, Claude Raymond, ancien lanceur des Expos, et le docteur André Trahan, un apôtre du sport amateur en Mauricie.

Jean-Guy aura 81 ans le mois prochain, Claude en a 76 et le Doc n’est pas tellement plus jeune. Cependant, ils n’ont rien perdu de leur amour de la vie, de leur passion pour le sport  et de leur sens de l’humour.

Jean-Guy Talbot aura bientôt 81 ans, mais il n'a rien perdu de sa joie de vivre.

Jean-Guy Talbot aura bientôt 81 ans, mais il n’a rien perdu de sa joie de vivre.

«Quand je vois que le salaire moyen dans le baseball majeur est rendu à 3,2M$ par année, j’aurais bien envie de retrouver mon gant et mes souliers à crampons, de dire Frenchie. Les joueurs d’aujourd’hui peuvent se compter chanceux de gagner autant d’argent pour pratiquer leur sport favori».

Jean-Guy Talbot a joué dans la Ligue nationale pendant 17 ans et son plus haut salaire a été de 82 000$, mais il ne se plaint pas de son sort. Il a gagné sept coupes Stanley avec le Canadien avant d’être entraîneur à Denver et à New York. Il a aussi été représentant O’Keefe en Mauricie. Le fonds de pension dans anciens joueurs de LNH a été bonifié durant les dernières années et il profite d’une retraite bien méritée près du fleuve Saint-Laurent avec sa chère Pierrette.

«Nous voyageons beaucoup moins souvent, mais les enfants nous rendent visite à la maison. Il faut savoir accepter les contraintes de la vie», de dire celui qui a remplacé Butch Bouchard à la ligne bleue en 1956.

Ce que Jean-Guy n’aime pas, c’est apprendre qu’un de ses anciens coéquipiers éprouve des problèmes de santé. C’est notamment le cas de Jean Béliveau, confiné à son condo de Longueuil à la suite d’un deuxième AVC, et de Gilles Tremblay, très mal en point à cause de l’arthrite. Il y a aussi Henri Richard qui lutte contre un début d’Alzheimer et Dickie Moore qui doit vivre avec deux genoux qui le font souffrir.

«Je touche du bois, dit-il. Nous allons tous finir par y passer».

Le Doc Trahan, ancien président de la Conférence de baseball rural de la Mauricie, est encore très impliqué dans la communauté. Il préside notamment le conseil d’administration de la Fondation Claude-Mongrain, laquelle a remis plus de 200 000$ aux athlètes amateurs de la grande région de Trois-Rivières.

Le Doc a fermé son bureau à l’hôpital Cloutier, mais il poursuivra bientôt ses études en médecine sportive. Il souhaite faire le tour de la province et partager ses connaissances.

Dans une prochaine chronique, je vous offrirai les échos de mon dernier voyage au pays de Maurice Duplessis.

P.S. Bon week-end de la Saint-Jean à tous les Québécois!