Chapeau Canada!

C’est un immense effort collectif qui a permis à Team Canada de blanchir les Américains 1-0 sur la patinoire du Palais Bolchoï, vendredi.

Décidément, nous avons le numéro des États-Unis quand il est question de hockey sur glace. Comme si on aimait leur rappeler que ce sport a été inventé chez nous.

Soyez honnêtes. Combien d’entre vous auraient misé leur chemise sur une victoire par jeu blanc contre une formation aussi dangereuse? Le mérite revient à Mike Babcock, à ses adjoints, et à tous les joueurs de l’équipe, en particulier Carey Price et Patrice Bergeron.

Carey Price vient de remporter la plus grosse victoire de sa carrière.

Carey Price vient de remporter la plus grosse victoire de sa carrière.

Même s’il a été appuyé de façon magnifique, Price a été intraitable et il a donné la preuve qu’il appartient maintenant à «la crème de la crème». Quant à Bergeron, il a offert une autre démonstration de son immense talent en compagnie de Crosby et de Kunitz. À mon avis, il aurait mérité la première étoile avant Jamie Benn, auteur du seul but de la rencontre.

Dans le camp adverse, Jonathan Quick n’a absolument rien à se reprocher. Il a été battu une seule fois, sur un tir dévié qu’il n’a jamais vu venir.

Les Américains étaient favoris pour atteindre la finale, mais tout est possible dans un match éliminatoire. C’est très différent d’une série 4 de 7.

Le Canada tombe maintenant favori face à la Suède, mais l’équipe de Babcock devra fournir un autre effort du même genre pour rentrer à la maison avec la médaille d’or.

La p’tite Poulin de la Beauce

Il y avait le p’tit Poulin de Thetford-Mines, chanteur de son métier. Il y a maintenant la p’tite Poulin de Beauceville, héroïne olympique.

Marie-Philip Poulin, 22 ans, est entrée dans l’histoire du hockey féminin en marquant le but égalisateur en fin de troisième période, puis celui de la victoire en prolongation pour permettre au Canada de récolter une quatrième médaille d’or d’affilée aux Jeux olympiques.

Marie-Philip Poulin: la patineuse des grandes occasions.

Marie-Philip Poulin: la patineuse des grandes occasions.

Il y a quatre ans, la jeune Beauceronne avait aussi marqué deux buts dans le match décisif à Vancouver. C’est ce qu’on appelle avoir le sens du dramatique. Marie-Philip est une «woman player» à la Mario Lemieux!

Si le Père Gédéon était encore avec nous, il s’écrirait: «Peau d’chien que chu fier de ste p’tite fille-là!»

Bravo aussi à l’équipe de Jennifer Jones pour leur exploit en curling féminin. On a beau dire que le curling n’est pas le sport le plus excitant, il faut beaucoup de talent pour gagner 11 parties de suite contre les meilleures formations de la planète.

Jacques Lemaire craint beaucoup les Américains

Quatre ans après avoir été un des adjoints de Mike Babcock à Vancouver, Jacques Lemaire suit évidemment le tournoi olympique avec grand intérêt depuis sa résidence de la Floride.

Je viens tout juste de l’attraper au vol pour discuter d’un sport qui a été toute sa vie et qu’il connaît aussi bien, sinon mieux que quiconque. Voici en gros notre conversation:

Q.- Qu’est-ce que tu penses des chances du Canada contre les États-Unis en demi-finale?

R.- «Les Américains seront très difficiles à battre d’ici la fin de la compétition. Ils me font penser à une équipe qui a joué ensemble durant toute l’année avant de se présenter au tournoi. Dans un seul match, tout est cependant possible. Peut-être que le Canada profitera d’une couple de «breaks» pour se sauver avec la victoire. En tout cas, les Américains semblent présentement favoris pour gagner le tournoi».

Jacques Lemaire, conseiller spécial des Devils, se dit très impressionné par le jeu des Américains depuis le début du tournoi olympique.

Jacques Lemaire, conseiller spécial des Devils, se dit très impressionné par le jeu des Américains depuis le début du tournoi olympique.

Q.- Tu as travaillé avec Mike Babcock aux Jeux olympiques. Quel genre d’entraîneur est-il?

R.- «Mike est un gars très méticuleux. Il est facile à comprendre et il explique très bien la situation. Avec lui, c’est toujours noir sur blanc».

Q.- Les partisans du Canadien sont déçus parce que P.K. Subban n’a presque pas été utilisé depuis le début du tournoi. Qu’est-ce que tu en penses?

R.- «Il y a sans doute une raison si on l’a mis de côté. Quand il est à son meilleur, P.K. est tout un joueur de hockey. Il est très fort physiquement et il possède beaucoup d’énergie. Il ne lui reste qu’une seule chose à améliorer: accorder moins de chances de marquer à l’adversaire».

Q.- Comment expliquer la débandade des Russes?

R.- «Des joueurs comme Ovechkin, Malkin, Radulov et Kovalchuk sont parmi les meilleurs au monde, mais ce sont d’abord et avant tout des «scoreurs». Ils semblent avoir du mal à former une équipe. Le cas de Datsyuk est différent. C’est un joueur de centre qui excelle dans les deux sens de la patinoire».

Merci, M. Lemaire.

Victoire inquiétante du Canada contre la Lettonie

Le Canada a beau avoir tiré 57 fois en direction du filet adverse, on peut dire qu’il a battu la Lettonie «par la peau des fesses», méritant ainsi le droit d’affronter la puissante formation des États-Unis en demi-finale.

Cette victoire est plutôt inquiétante parce que les attaquants canadiens ont toutes les misères du monde à trouver le fond du filet depuis le début du tournoi. Contre les Lettons, Carey Price avait encore beaucoup de pression sur les épaules et quasiment aucune marge de manoeuvre.

Shea Weber a tranché le débat avec un puissant tir de la ligne bleue en 3e période.

Shea Weber a tranché le débat avec un puissant tir de la ligne bleue en 3e période.

Bien sûr, il faut donner au grand Kristers Gudlevskis tout le mérite qui lui appartient. Il sort d’où celui-là? Sans ses prouesses, le Canada l’aurait bien sûr emporté plus facilement.

C’est Shea Weber, avec un boulet de la ligne bleue, qui a tranché en faveur du Canada en troisième période. Pour le Canada, c’était le septième but marqué par un défenseur sur un total de 13.

Mike Babcock et ses adjoints auront maintenant quelques heures pour analyser la situation avant de se mesurer aux Américains. Si on se fie à ce qu’on a vu jusqu’ici, ça ne sera pas facile d’aller plus loin. Non, monsieur.

J’ai choisi les USA pour gagner le tournoi. Crosby et cie réussiront-ils à me faire mentir?

En bref

  • KRISTERS GUDLEVSKIS, magnanime devant le filet de la Lettonie, a été choisi en 5e ronde par le Lightning de TAMPA BAY l’an passé. Il a seulement 21 ans. Cette saison, il a porté les couleurs des Everblades de la FLORIDE (Ligue East Coast) et du Crunch de SYRACUSE (Ligue américaine). Il mesure six pieds trois pouces et pèse 190 livres.

    Kristers Gudlevsksis a été tout simplement extraordinaire devant le filet de la Lettonie.

    Kristers Gudlevsksis a été tout simplement extraordinaire devant le filet de la Lettonie.

  • Les RUSSES sont à court d’explications pour leur défaite contre la Finlande. Si vous voulez mon avis, ils étaient beaucoup plus intimidants avec VLADISLAV TRETIAK devant le filet et plusieurs vedettes de l’Armée Rouge.
  • Le CANADA a effectué 168 lancers depuis le début du tournoi et n’en a accordé que 74, mais ça ne change rien à la situation: il faut marquer plus souvent.
  • Vous êtes nombreux à réclamer la présence de P.K. SUBBAN pour le match contre les Américains. Que fera Babcock?
  • MARTIN McGUIRE commet parfois des fautes de français, mais j’aime son enthousiasme quand il décrit un match de hockey.
  • Si JOHN TAVARES est blessé sérieusement, ce sera une lourde perte pour les Islanders d’ici la fin du calendrier.