Coupe Memorial: un succès grandiose à Shawinigan

SHAWINIGAN– Le soleil de mai fait briller les lilas, la foule est gonflée à bloc et il règne une ambiance de carnaval à l’intérieur du Centre Bionest, un bijou d’amphithéâtre qui fait la fierté de la plus vieille concession du circuit Courteau et de toute la région de Shawinigan.

Mercredi soir, les Cataractes ont très mal entrepris la rencontre. Ils n’ont jamais été vraiment dans le coup et ils se sont inclinés devant les Sea Dogs dans un match qu’ils ne voulaient surtout pas perdre. Les 4687 spectateurs ont donc quitté les lieux déçus et résignés. Ils voudraient tellement que leurs favoris soient couronnés champions canadiens.

Heureusement, les choses changent vite dans le monde du sport. Vingt-quatre heures plus tard, les protégés d’Éric Veilleux sont revenus en force face aux Oil Kings d’Edmonton et ils auront la chance de se reprendre contre les champions en titre vendredi soir. Ils auront évidemment la foule derrière eux, mais il n’est jamais facile de disputer trois matchs en autant de soirs, même pour des jeunes de 18, 19 ou 20 ans.

Daniel Milot

Daniel Milot: son comité organisateur a dépassé toutes les attentes de la Ligue canadienne de hockey. Le tournoi de la coupe Memorial à Shawinigan est un succès sur toute la ligne.

Quoi qu’il arrive, le tournoi de la coupe Memorial est un succès grandiose au pays des Jean Chrétien, Carole Laure et Gilles et Jocelyne Bourassa. L’organisation est impeccable et la Ligue canadienne n’aurait pu choisir un meilleur endroit pour tenir sa fiesta annuelle.

«Nous avons dépassé toutes les attentes de la Ligue canadienne, disait Daniel Milot, directeur général du tournoi, lorsque je l’ai croisé sous le chapiteau V.I.P. Le jeudi midi, il  y avait 1400 personnes dans les rues de Shawinigan pour accueillir la coupe Memorial. Quelques heures plus tard, nous étions plus de 600 au gala d’ouverture. On m’a dit que c’était le plus beau banquet des 15 dernières années».

«Nos forfaits pour la semaine se sont envolés comme des petits pains chauds et 88 pour cent de nos sièges étaient vendus avant le début de la compétition. Pas moins de 150 anciens joueurs des Cataractes ont répondu à notre invitation, de même que plusieurs anciennes vedettes de la Ligue nationale, dont Guy Lafleur, Bobby Rousseau, Jean-Guy Talbot, Martin Gélinas et Yvan Cournoyer. J’aimerais souligner la contribution de nos 21 directeurs et 600 bénévoles. Je pense sincèrement que nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli».

L’EXPRESS DE SHAWINIGAN

  • Avant le match de mercredi, j’ai pu faire un brin de jasette avec l’ancien premier ministre JEAN CHRÉTIEN. Il semble en grande forme après avoir éprouvé des problèmes de santé. Le «Kid de Shawinigan» m’a parlé de sa fierté d’avoir participé à la construction d’un si BEL AMPHITHÉÂTRE dans sa ville natale. Nous avons aussi discuté de notre passion commune pour le golf et pour le club AUGUSTA NATIONAL. Enfin, il m’a fait remarquer que son fils HUBERT enseignait la plongée sous-marine aux personnes paraplégiques. Il a reçu une très belle ovation quand il a été présenté à la foule quelques minutes plus tard.

    Jean Chrétien

    Le Très Honorable Jean Chrétien partage la présidence d'honneur du tournoi de la coupe Memorial avec Geoff Molson et Guy Lafleur.

  • DANIEL MILOT, directeur général du tournoi, est un ancien joueur des BARONS du Cap-de-la-Madeleine et des PATRIOTES de Trois-Rivières. Parmi ses compagnons de jeu, il y avait le gardien de but DANY DUBÉ, un des meilleurs analyste de hockey au Canada.
  • LE CENTRE BIONEST est un mini Centre Bell, un bijou d’architecture. Tout le monde est près de l’action, l’acoustique est excellente et la galerie de presse super fonctionnelle. C’était au point de départ un projet de 15 millions, mais il en a coûté le double. Ainsi va la vie dans le monde de la construction.
  • Le vieil ARÉNA JACQUES-PLANTE, une relique des années 1930, a été vendu à un monsieur Bellerive et il sera transformé en édifice à bureaux.
  • GEOFF MOLSON, Guy Lafleur et Jean Chrétien se partagent la présidence d’honneur du tournoi.
  • Les CATARACTES ont conservé une moyenne de 3800 spectateurs en saison régulière. C’est excellent pour une région sérieusement éprouvée au point de vue économique.
  • Le comité des bénévoles est présidé par l’imposant ÉMILE CAYOUETTE.
  • DEAN BERGERON, ancien joueur des Cataractes devenu athlète paralympique, a eu droit à une longue ovation avant le début du match.
  • L’homme d’affaires ANDRÉ YOUNG, de Trois-Rivières, est responsable des relations entre les quatre équipes participantes. Il est secondé par MOOSE DUPONT et son épouse Ginette, DENIS MOREL, Jacques Laporte, Marc-André Quilocot, Jimmy Marcotte et DENIS PATENAUDE.
  • PAT DUNN Jr. profite du tournoi pour revoir ses amis de la Mauricie. Il est directeur général des Ice Rays de CORPUS CHRISTI, une équipe junior installée au Texas.
  • BOB GUINDON, ex-coéquipier de Gilbert Perreault et de Réjean Houle avec le Canadien Junior, est représentant de la compagnie de croustilles OLD DUTCH. Il assistait au match avec son patron RICK JAMES, de Cornwall. Guindon réside toujours à Saint-Jérôme.
  • BOB LORD, responsable du Grenier du Sport à Grand-Mère, passe la semaine à L’ESPACE SHAWINIGAN où on a monté un Temple de la renommée du hockey avec des dizaines de trophées et de chandails de toutes sortes, dont celui de RAYMOND BOURQUE du temps où il jouait pour les Éperviers de Sorel. Les milliers de visiteurs peuvent également participer à des jeux interactifs.
  • MARTIN GÉLINAS, natif de Shawinigan-Sud, est attendu aujourd’hui dans la ville de l’énergie. Depuis le début du tournoi, on a vu défiler les GUY LAFLEUR, Réjean Houle, Jean-Guy Talbot, Léon Rochefort, Bobby Rousseau, Yvon Lambert, Marc Bureau et André Pronovost.
  • YVAN COURNOYER sera à Shawinigan pour la clôture du tournoi, dimanche.
  • Les commerces de la 5e Avenue font des affaires d’or.
  • KEAGAN LOWE, des Oil Kings d’Edmonton, est le fils de KEVIN LOWE, ex-défenseur des Oilers et des Rangers.
  • L’ex-conseiller municipal YVES BORDELEAU s’emballe quand il est question du PARC NATIONAL DE LA MAURICIE. On peut y faire du vélo, du camping, du ski de fond, de la pêche, du canot et bien d’autres choses encore.
  • Parmi les employés du tournoi, il y a VÉRONIQUE BUISSON, Catherine Levasseur, Nancy L’Étoile, Matthew Sigouin, Yanick Desmarais, Julie Gagnon, Caroline Grondin, Mathieu Lafontaine et Guylaine Nadeau.
  • Le maire MICHEL ANGERS est un grand amateur de sport.
  • Le docteur ANDRÉ TRAHAN a regardé la partie avec FERNAND BOUCHARD, ancien responsable du tournoi de golf Michel Bergeron à Trois-Rivières.
  • D’autres échos dans une prochaine chronique.

Pointu a sa place parmi les légendes du Canadien

Honnêtement, je n’ai pas l’intention de me lancer dans une croisade semblable à celle de Ron Fournier pour le retrait du chandail d’Émile (Butch) Bouchard. Je ne crois pas que ce soit mon rôle, mais je poursuivrai mes humbles démarches pour que le nom de Guy Lapointe soit immortalisé par le Canadien de Montréal.

Le micro en main quatre ou cinq soirs par semaine, Ron a profité de sa tribune et de sa notoriété pour vanter les mérites de l’ancien capitaine jusqu’à ce que la direction du Canadien lui donne raison. Je lui dis bravo.

Guy Lapointe

Membre du fameux Big Three, Guy Lapointe a joué un rôle majeur dans six conquêtes de la coupe Stanley entre 1971 et 1979. Son chandail numéro 5 devrait flotter au plafond du Centre Bell.

J’espère seulement que Geoff Molson lira cette chronique ou que quelqu’un dans l’organisation lui en fera part. Je souhaite aussi que d’autres journalistes emboîtent le pas dans le but de corriger une injustice flagrante. Ron le premier!

À mon avis, Guy Lapointe appartient aux légendes du Canadien de Montréal et son chandail numéro 5 devrait flotter au plafond du Centre Bell au même titre que ceux de Serge Savard et de Larry Robinson, les deux autres membres du célèbre «Big Three».

Voici les raisons qui justifient un tel hommage:

  1. Guy Lapointe pouvait se distinguer dans toutes les phases du jeu et Scotty Bowman n’hésitait jamais à faire appel à ses services en fin de match, que ce soit pour aller chercher le but égalisateur ou préserver une mince avance.
  2. En plus de savoir comment stopper l’adversaire, Pointu était un champion de la contre-attaque. Il a terminé sa carrière avec 171 buts et il en a préparé plus de 450 autres. Il a également connu trois saisons consécutives de 20 buts et plus entre 1974 et 1977.
  3. Il a joué un rôle majeur dans six conquêtes de la coupe Stanley durant les années 1970.
  4. Joueur de tours indomptable, il a longtemps été le boute-en-train de l’équipe. Sa seule présence dans le vestiaire permettait à ses coéquipiers de se détendre devant les situations les plus corsées.
  5. Avec une expérience limitée, il a pris la place de Jacques Laperrière et il a contribué largement à la victoire du Canada dans la Série du siècle (1972).
  6. Ken Dryden a dit de lui qu’il était le meilleur défenseur de la ligue après Bobby Orr. «Au début et au milieu des années 1970, Pointu était le meilleur après Orr, a-t-il écrit dans son livre The Game. Il était fort, patinait comme un engin et possédait un puissant tir. Il était explosif. Il jouait avec émotion et pouvait changer rapidement l’allure du match en notre faveur. À ne niveau, il était supérieur à Larry Robinson et à Denis Potvin». Ça en dit long sur notre champion!
  7. Lapointe a été aussi efficace dans les séries de la coupe Stanley, amassant 26 buts et 44 passes en 123 parties.
  8. Il a connu une triste fin de carrière à Saint-Louis et à Boston, mais ce n’est pas là-dessus qu’il doit être jugé. Plusieurs autres grands noms ont vécu une fin de parcours difficile.
  9. Il est allé à l’école de Jean-Claude Tremblay et il n’existait pas de meilleur professeur.
  10. Il travaille comme recruteur-chef pour le Wild du Minnesota depuis l’an 2000, mais il a encore le CH tatoué sur le coeur. C’est avec humilité et fierté qu’il accepterait un tel honneur.

Ça ne suffit pas comme explications? Je pense bien que oui. Allez, M. Molson. Analysez la situation avec vos proches conseillers et corrigez cette injustice le plus vite possible.

 

Phil Goyette se souvient de son échange aux Rangers

Les funérailles de Butch Bouchard m’ont permis de renouer avec plusieurs anciens membres du Canadien, dont Phil Goyette, un joueur de centre qui a évolué dans l’ombre de Jean Béliveau et d’Henri Richard avant de connaître beaucoup de succès dans l’uniforme des Rangers de New York et des Blues de Saint-Louis.

Phil Goyette

Phil Goyette a gagné quatre coupes Stanley avec le Canadien avant d'aller jouer à New York, Saint-Louis et Buffalo. Il a été échangé aux Rangers en compagnie de Jacques Plante en 1963.

De tous les athlètes que j’ai côtoyés durant ma carrière, Phil est sûrement un des plus sympathiques. Il est toujours de bonne humeur et il a toujours des choses intéressantes à raconter.

Natif de Lachine, il a passé 16 ans dans Ligue nationale après avoir fait ses classes avec le National Junior, les Mohawks de Cincinnati et le Royal Senior. Il était reconnu pour son intelligence sur la patinoire et ses passes savantes.

«Je l’appelle «Soft Hands» parce que j’ai rarement vu un joueur de hockey avec d’aussi bonnes mains, déclare Serge Savard. Phil n’a pas toujours reçu les éloges qu’il méritait».

ÉCHANGÉ AVEC JACQUES PLANTE

Goyette était avec le Canadien depuis six ou sept ans quand il a été échangé aux Rangers de New York en compagnie de Jacques Plante et de Don Marshall en 1963. En retour de ces trois joueurs établis, le Tricolore a obtenu Gump Worsley, Dave Balon, Léon Rochefort et Len Ronson.

«C’est un échange qui a fait beaucoup de bruit parce que Jacques Plante était alors le meilleur gardien de but de la Ligue nationale, rappelle Goyette. Ça me faisait de la peine de quitter Montréal, mais cette transaction a été bonne pour la suite de ma carrière. Les Rangers m’ont accordé plus de temps de glace et j’ai pu me faufiler parmi les meilleurs de ma profession».

Goyette a connu sa meilleure campagne avec les Blues de Saint-Louis en 1969-70. Il a terminé au quatrième rang des marqueurs, derrière Bobby Orr, Phil Esposito et Stan Mikita. Il a aussi mérité le trophée Lady Bing pour son comportement exemplaire sur la patinoire.

«Ça ne donne rien de regarder en arrière et de dire que le hockey était meilleur dans mon temps, ajoute-t-il. Tout était tellement différent. Avant la première expansion, on jouait 14 fois contre chaque équipe en saison régulière et ça favorisait les rivalités. Au printemps, seulement les quatre meilleurs clubs participaient aux séries de championnat. Nous connaissions très bien chacun de nos rivaux.

«J’ai eu la chance et le bonheur de gagner quatre coupes d’affilée avec une équipe extraordinaire. En 1960, nous avons balayé nos huit parties contre Chicago et Toronto. Nous avions trois trios capables de marquer des buts, Doug Harvey à la ligne bleue et Jacques Plante devant le filet. C’était le bon temps. On gagnait tout le temps et on était comme des frères».

Les séries de championnat ne s’éternisaient pas jusqu’au mois de juin. Durant la deuxième ou la troisième semaine d’avril, on connaissait les champions. Les joueurs profitaient ensuite de quatre ou cinq mois de congé avant de reprendre le collier, parfois avec quelques livres en trop.

Goyette se rappelle d’un match contre Détroit au cours duquel il a réussi le tour du chapeau. Maurice Richard a marqué deux fois ce soir-là et on lui a décerné la première étoile. Après le match, le Rocket est allé voir Goyette pour s’excuser. Il n’avait pourtant rien à voir avec le choix des étoiles.

En 1972, Goyette est devenu le premier entraîneur des Islanders de New York. Il n’avait presque rien entre les mains et il a dû céder sa place à Earl Ingerfield au bout de quelques mois. L’année suivante, Alger Arbour a hérité du poste et il a transformé peu à peu les Islanders en équipe gagnante grâce à d’excellents choix de repêchage (Potvin, Bossy, Trottier, Nystrom, Gillies et cie).

Goyette est rentré à Montréal et il a travaillé durant de nombreuses années pour une agence douanière. Il a aussi porté les couleurs des Anciens Canadiens aux quatre coins du pays. Il aura 79 ans cet automne, mais on ne lui donnerait jamais son âge. C’est toujours un plaisir de le revoir sur un terrain de golf ou au salon des Anciens Canadiens.

Thetford-Mines gagne enfin la coupe Canam

En passant

La sixième fois était la bonne pour l’Isotermich de Thetford-Mines.

Après cinq tentatives infructueuses en finale de la Ligue nord-américaine, les protégés de Bobby Baril ont enfin gagné la coupe Canam. C’est un but de Sébastien Courcelles, à 14:03 minutes de la deuxième période de prolongation, qui a permis à l’Isotermich d’éliminer le Wild de Windsor devant plus de 1300 spectateurs au Centre Lemay.

Le Wild avait gagné les deux premières parties et se dirigeait vers la victoire dans le troisième match quand il s’est fait surprendre en toute fin de rencontre. Ce fut le point tournant de la série. L’Isotermich a finalement balayé les quatre derniers matchs pour se sauver avec la coupe. Dans l’ensemble, ce fut une excellente série entre deux équipes bien équilibrées. J’y reviendrai dans une prochaine chronique.