CH mur à mur

LONGUEUIL— Petit arrêt dans un resto de Longueuil avant de prendre la route du Centre Bell pour le match d’ouverture du Bleu Blanc Rouge.

Avant même la présentation des joueurs, les cérémonies d’ouverture et la première mise au jeu, le Canadien envahit les ondes de tous les postes de radio et de télévision. C’est la folie furieuse, comme si on était sur le point d’assister au septième match de la série finale.

Le CH est plus populaire que jamais malgré ses insuccès des 20 dernières années.

Le CH est plus populaire que jamais malgré ses insuccès des 20 dernières années.

Le Canadien a gagné seulement deux petites coupes Stanley depuis 1979 (sous le régime de Serge Savard), mais il est plus populaire que jamais si on se fie à ce qu’on entend un peu partout. Comme si cette province avait besoin d’un exutoir pour les scandales politiques, la commission Charbonneau, les embouteillages et quoi encore.

En tout cas, ce ne sont pas les gérants d’estrades qui font défaut! Tout le monde a son mot à dire sur une équipe qui devra travailler extrêmement fort pour se tailler une place dans les séries.

Bon match et bonne saison de hockey!

Trop beau pour parler hockey, mais…

VICTORIAVILLE– Si vous voulez mon avis, il fait trop beau pour analyser les forces et les faiblesses du Canadien ou de toute autre équipe de hockey. On aura tout l’hiver pour se creuser les méninges.

Quelques heures avant le match inaugural au Centre Bell, voici quand même un «portrait» de ce que nous réserve la saison 2013-1014:

1- CAREY PRICE, toujours le même, sera le point de mire chez le Canadien. C’est par lui que ça passe ou que ça casse. Il a un nouveau professeur et de bonnes intentions. Cela dit, il ne gagnera pas les matchs à lui tout seul. Il faudra que tout le monde mette la main à la pâte. Si P.K. et Galchenyuk continuent de progresser rapidement, MICHEL THERRIEN dormira plus facilement. Il ne faut pas s’attendre à des miracles de DANIEL BRIÈRE, mais il pourrait nous surprendre.

John Tortorella débarque à Vancouver avec des gants blancs et une nouvelle attitude.

John Tortorella débarque à Vancouver avec des gants blancs et une nouvelle attitude.

2- On a hâte de voir si JOHN TORTORELLA sera plus gentil avec les journalistes. Il arrive à Vancouver avec des gants blancs et une nouvelle attitude. Sa mission première: relancer la carrière de ROBERTO LUONGO et motiver les frères Sedin.

3- MARC-ANDRÉ FLEURY est-il capable de regagner la confiance de ses coéquipiers et de la direction des Penguins? C’est loin d’être sûr. L’athlète de Sorel a tout un défi entre les mains.

4- Les RED WINGS de Mike Babcock feront-ils la pluie et le beau temps dans l’Association de l’Est? Ils prennent de l’âge, mais ils ont beaucoup de talent et savent comment gagner. Qui préférez-vous aller voir jouer? Les Red Wings ou les Jets de Winnipeg?

5- Le vieux TIM THOMAS va s’ennuyer de sa mère (et de Boston) devant le filet des Panthers. À 39 ans, on ne prend pas une année sabbatique avant d’aller jouer pour une équipe de deuxième acabit.

6- SID THE KID est-il remis de ses commotions à 100 pour cent? La Ligue nationale a besoin d’un joueur comme lui pour vendre son produit. Il faut donc souhaiter que les matamores le laissent tranquille.

La Ligue nationale a besoin de Sidney Crosby pour vendre son produit.

La Ligue nationale a besoin de Sidney Crosby pour vendre son produit.

7- Les BLACKHAWKS, si bons soient-ils, voudront-ils se défoncer pour viser une troisième coupe Stanley en cinq ans? Le talent est là. S’agit de savoir si la volonté y sera.

8- BRAD RICHARDS, fustigé par Tortorella le printemps dernier, va-t-il rebondir sous la gouverne d’ALAIN VIGNEAULT?

9- VINCENT LECAVALIER, un autre ancien de l’Océanic, est-il prêt à «payer le prix» pour relancer sa carrière? C’est ce que souhaitent les Flyers.

10- MIKE RIBEIRO deviendra-t-il la coqueluche des amateurs de hockey de l’Arizona?

11- DANIEL ALFREDSSON est parti presque en larmes, mais les partisans des Sénateurs peuvent maintenant applaudir le RYAN EXPRESS. L’ancien joueur des Ducks d’Anaheim devrait former un trio du tonnerre avec ERIK KARLSSON et JASON SPEZZA.

12- JONATHAN BERNIER ou JAMES REIMER? D’une façon ou de l’autre, les Maple Leafs demeurent une équipe fragile.

13- Sans Iginla et Kiprusoff, BOB HARTLEY aura besoin de pilules pour les maux d’estomac. Il a aussi un nouveau patron (Brian Burke) peu reconnu pour sa patience.

14- LOUI ERIKSSON sera probablement plus utile aux Bruins que TYLER SEGUIN ne le sera aux Stars de Dallas.

15- ADAM OATES est-il capable de motiver ALEX OVECHKIN et d’en faire un joueur complet?

Voilà. C’est tout pour l’instant.

Denis Brodeur n’avait que des amis

Denis Brodeur, qui vient de mourir à l’âge de 82 ans, a été non seulement un excellent photographe, mais aussi un bon père de famille et un parfait gentilhomme. Je ne lui connaissais aucun ennemi.

J’ai connu Denis à l’époque où il travaillait pour le Montréal-Matin. Son compétiteur direct était André (Toto) Gingras, mais les deux hommes se vouaient un grand respect. Il était toujours de bon conseil pour les jeunes photographes qui tentaient de suivre ses traces.

Denis Brodeur, ex-gardien de but de l'équipe olympique du Canada, en compagnie de son fils Martin, joueur étoile des Devils du New Jersey.

Denis Brodeur, ex-gardien de but de l’équipe olympique du Canada, en compagnie de son fils Martin, joueur étoile des Devils du New Jersey.

Denis avait le grand avantage d’avoir été joueur de hockey et de baseball dans les rangs professionnels. Ça l’a aidé à prendre les meilleures photos dans le feu de l’action. Son talent était reconnu partout au Canada, dans plusieurs villes de la LNH et même en Europe. Grâce à sa lentille, il a collaboré à de nombreux ouvrages sur le monde du sport.

Il y a quelques années, Denis a vendu sa collection de photos de hockey à Ligue nationale pour la jolie somme de 350 000$ U.S.

Je ne sais pas combien de fois je me suis assis avec lui dans la salle de presse pour discuter de sport, de sa carrière de gardien de but et de joueur d’arrêt-court et, bien sûr, de son fils Martin dont il était si fier. Fin observateur, il avait toujours des choses intéressantes à raconter.

«Denis s’est souvent servi de moi comme modèle pour ses photos de baseball, se rappelle Claude Raymond. Il avait le tour avec les athlètes. Il comprenait le jeu et il était toujours respectueux. Vers la fin de ma carrière, j’ai corrigé mon élan après avoir consulté une de ses photos. Denis Brodeur était un monsieur avec un grand M».

Tous les témoignages à son endroit depuis l’annonce de sa mort démontrent qu’il a été un grand champion de la photographie sportive. Qu’il repose en paix.

Une heure chez le Grand Jean

Depuis leur magnifique condo du 20e étage, à deux pas du métro Longueuil, Jean Béliveau et Élise Couture, sa fidèle compagne des soixante dernières années, ont une vue imprenable sur le Stade olympique, le pont Jacques-Cartier, le vieux port et le centre ville de Montréal. À couper le souffle!
Durant le mois de juillet, Élise et le Grand Jean n’ont qu’à s’installer dans le salon pour regarder les plus beaux feux d’artifices du monde entier. S’ils ont longtemps hésité avant de quitter leur maison de la rue Victoria, ils sont maintenant très heureux dans leur nouvel habitat.
«La nuit, lorsque j’ai du mal à dormir, je m’écrase dans le fauteuil et je lis un bon livre devant les lumières de la ville», dit l’ancien capitaine des Glorieux.
Jean Béliveau a fêté récemment ses 82 ans. Il n’a pas autant d’énergie qu’il le voudrait, mais il se considère chanceux de ne pas avoir succombé à son deuxième accident vasculaire cérébral ou encore d’être d’être resté paralysé. «Ça va moins vite qu’avant, mais ça va», dit-il en souriant.

Jean Béliveau a mené le Candien à 10 conquêtes

Jean Béliveau a mené le Candien à 10 conquêtes de la coupe Stanley en 18 ans. Qui dit mieux?

Récemment, il a dû renoncer à son permis de conduire. Ça n’a pas été facile, mais il n’est pas du genre à se plaindre de son sort. Il comprend qu’il serait trop risqué de s’aventurer sur la route dans sa condition actuelle. La vieillesse, c’est une foule de petites choses.

DES SOUVENIRS PLEIN LA TÊTE

L’ancien joueur étoile du Canadien, 10 fois champion de la coupe Stanley, est encore sollicité de toutes parts, mais il est maintenant obligé de refuser la majorité des demandes qu’on lui fait. Il doit d’abord se préoccuper de sa santé. Avant, il ne disait presque jamais non.
Il ne se déplace plus pour participer à des séances d’autographes ou à des levées de fonds. Il répond cependant à son volumineux courrier avec l’aide de sa fille Hélène. Elle se tape le tri avant de lui présenter les demandes les plus pressantes.
Pendant plus d’une heure, l’autre matin, nous avons discuté de hockey, de baseball et de bien d’autres choses. Malgré ses deux ACV, la mémoire du Grand Jean est intacte. Des souvenirs, il en a plein la tête.
Il rit de bon coeur quand il pense à ses belles années avec les As de Québec. L’équipe était dirigée par Punch Imlach, le même homme qui a mené les Maple Leafs de Toronto à quatre conquêtes de la coupe Stanley durant les années 1960. Parmi ses compagnons de jeu, il y avait Ludger Tremblay, frère de Gilles, Claude Robert et l’inimitable Marcel Bonin, un personnage comme il ne s’en fait plus.
Une fois par exemple, Bonin s’est présenté dans le vestiaire des As déguisé en chasseur et il a demandé à Imlach de procéder rapidement parce qu’il voulait aller tuer son chevreuil!
Entre Québec et les Béliveau, il existe une histoire d’amour qui ne mourra jamais.
À 22 ans, le «Gros Bill» a finalement décidé que le moment était venu de quitter la Vieille capitale pour tenter sa chance dans la grande ligue. C’était le début d’une longue et belle aventure.
«Quand nous avons gagné cinq coupes de suite à la fin des années 1950, nous avions un jeu de puissance extraordinaire, rappelle-t-il. À gauche, il y avait Bert Olmstead ou Dickie Moore. J’étais au centre et Maurice (Richard) à droite. Derrière nous, il y avait Doug Harvey et Boom-Boom. C’était pas si mal comme power play!»
Ce jeu de puissance était tellement dévastateur qu’un de ces soirs, Béliveau a marqué trois buts en 44 secondes contre l’excellent Terry Sawchuk. C’en était trop. La Ligue nationale a alors décidé que le joueur pris en défaut pouvait quitter le banc des punitions dès qu’un premier but était marqué.
La discussion reprendra lorsque nous nous reverrons au Centre Bell pour un match du Canadien. Si sa santé le lui permet, le Grand Jean se propose d’assister à une vingtaine de parties durant la prochaine campagne. Évidemment, il souhaite tout le succès possible à Marc Bergevin et à Michel Therrien.