Gong Show à Ottawa

Le Canadien a-t-il besoin d’un matamore?

VALLEYFIELD— C’était la soirée des K dans le monde du sport: brasse-camarade à KANATA (incluant P.K.), Clayton KERSHAW qui se fait humilier devant ses partisans et les Royals de KANSAS City qui continuent de surprendre leurs adversaires.

À Kanata, dans un match sans signification, Chris Neil et Mark Borowiecki ont soulevé l’ire des partisans du Canadien en s’attaquant physiquement à Max Pacioretty et à P.K. Subban. Deux matamores contre deux joueurs étoiles: ça ne fait pas très sérieux. Ça fait plutôt Gong Show, si vous voulez mon avis.

P.K. Subban sera la cible de ses adversaires. Il pourrait se blesser s'il est forcé de jeter les gants.

P.K. Subban sera la cible de ses adversaires. Il pourrait se blesser s’il est forcé de jeter les gants.

Avez-vous vu Michel Therrien après la partie? Sa pression était sûrement très élevée, mais il est parvenu à contenir ses émotions devant la caméra. J’aurais aimé entendre ce qu’il avait à dire en privé!

C’est un problème vieux comme le monde. Dans une ligue qui continue de «tolérer les bagarres», il faut s’attendre à n’importe quoi. Bien sûr, la question est de savoir si le Canadien est suffisamment armé pour résister aux tentatives d’intimidation.

Ce n’est pas en embauchant un Georges Laraque ou un George Parros en fin de carrière qu’on va régler le problème. On a très bien vu qu’ils ne pouvaient pas aider la cause du Canadien. Ça prend un gars à la fois capable de patiner et de jeter les gants. Comme Chris Neil.

Est-ce que le jeune Jared Tinordi peut s’imposer dans ce rôle? Est-ce que Brandon Prust est aussi solide au bout du poing? Est-ce qu’il faut regarder ailleurs? Ce sont toutes des questions qui doivent trotter dans la tête de Marc Bergevin à l’heure actuelle.

Pour ce qui est du cuisant revers Clayton Kershaw face aux Cardinals, c’est à n’y rien comprendre. Le meilleur lanceur du baseball, souvent comparé à Sandy Koufax, a trouvé le moyen de gaspiller une avance de quatre points et il a maintenant un dossier de 1-4 dans les séries de championnat.

L’été indien

Donnez-moi un été indien qui dure deux mois et je serai le plus heureux des hommes.

Après Venise, Milby et Dufferin Heights, je me suis rendu en Outaouais pour deux rondes de golf avec fiston. Une au Château Cartier et l’autre sur les verts capricieux du club Gatineau. Début octobre, la balle voyage moins vite, mais les paysages sont à couper le souffle. Un merveilleux cocktail de rouge, de jaune, d’orange et de vert.

Pas besoin d’être riche pour être heureux. Tout ce que ça prend, c’est la santé, un vieux swing et quelques dollars en poche pour le 19e trou.

Maintenant que je suis officiellement chez les Seniors, le score me dérange moins. En tout cas, il n’y a aucun risque que je sois baptisé «Long Ball»!

Week-End Express

  • En avantage numérique, le Canadien aurait besoin d’un gros bonhomme dans le style YVON LAMBERT pour se planter les deux pieds devant le filet adverse.
  • MARTIN BRODEUR semble incapable de faire un X sur sa carrière de gardien de but.
  • GERRY FRAPPIER est le premier à le dire: RDS et TVA Sports sont engagés dans une guerre à finir pour le marché québécois de la télé sportive. En bout de ligne, la SURENCHÈRE sert très bien le Canadien et la Ligue nationale.
  • Au club de golf GATINEAU, j’ai eu le plaisir de jouer 14 trous avec GÉRALD DURAND, ancien maire de Val-des-Monts, et son épouse Lise.
  • Vous voulez mon avis sur les nouvelles coupes de 15 pouces de circonférence? C’est bon pour les clubs EXÉCUTIFS où on apprend les rudiments du jeu. Quand c’est trop facile, ce n’est plus du golf.
  • BOB KIRKWOOD: «Octobre est ma couleur favorite».
  • Pour devenir RICHE, il faut faire travailler les autres. On aurait dû me le dire avant!
  • L’achalandage est en baisse de 20% au MARCHÉ BY d’Ottawa.
  • BRONTE TAGLIANI, épouse du pilote automobile Alex Tagliani: une beauté rare.
  • ULRICK CHÉRUBIN, porté en terre à l’âge de 70 ans, était un homme aimé et respecté de tous à AMOS.

Le mot d’humour

Le repas sept services des sportifs: «Une pizza et un six-pack

Marc Bergevin: les deux pieds sur terre

C’est Bob McKenzie, un journaliste de Toronto, qui a réalisé la meilleure entrevue avec Marc Bergevin depuis le début du camp d’entraînement.

Voici en gros ce que le patron du CH avait à raconter sur les ondes de TSN:

  1. CAREY PRICE est l’épine dorsale de notre équipe. Nous misons énormément sur lui pour la prochaine saison.
  2. PETER BUDAJ a fait ses preuves comme réserviste et il faut en tenir compte, mais il n’est pas impossible que nous commencions la saison avec trois gardiens de but.
  3. Nous avons sacrifié JOSH GORGES et BRIAN GIONTA parce que nous croyons que le moment était venu de modifier le leadership et d’accorder plus de responsabilité à nos jeunes joueurs. Il n’est pas nécessaire d’avoir un «C» sur son chandail pour être un leader.
  4. Mon plan consiste à bâtir l’équipe à partir de nos CHOIX DE REPÊCHAGE. Je veux du «long terme».

    Marc Bergevin a un plan de match et il sait où il s'en va.

    Marc Bergevin a un plan de match et il sait où il s’en va.

  5. Pendant le camp, nous allons voir comment ALEX GALCHENYUK peut se défendre à la position de centre. Tu n’as jamais trop de bons joueurs à cette position.
  6. Notre but initial est de FAIRE LES SÉRIES dans une ligue très compétitive. Des équipes comme Washington, Tampa et Toronto seront meilleures que l’an passé.
  7. À la LIGNE BLEUE, c’est d’abord une question d’équilibre. Il faut réunir des joueurs capables d’exceller dans différents rôles.
  8. Il y a eu beaucoup de respect des deux côtés durant la séance d’arbitrage avec P.K. SUBBAN et son agent (Don Meehan). Je pense que P.K. a beaucoup mûri depuis que je dirige cette équipe. La pression ne lui fait pas peur, au contraire. Je sais ce qu’il peut faire pour le Canadien de Montréal.
  9. J’aime qu’on me fasse des SURPRISES. Tant mieux si certains joueurs nous forcent la main.
  10. Je souhaite que P.A. PARENTEAU fasse partie de nos six premiers attaquants. Une chose est certaine: il voulait jouer à Montréal.
  11. Nous avons surpris beaucoup de monde durant les dernières séries de championnat, mais c’est un NOUVEAU DÉPART. Tous les clubs partent sur le même pied. Nous aurons du succès si nous restons en SANTÉ.
  12. Le VESTIAIRE a longtemps été mon domicile. Maintenant, je suis un invité. Comme patron, je dois garder une certaine distance, mais je suis derrière mes joueurs à 100%.

Retour des Nordiques: portrait réaliste de Claude Bédard

Comme la majorité des Québécois, l’ex-journaliste sportif Claude Bédard souhaite le retour éventuel des Nordiques, mais il est persuadé que cela demeure une aventure périlleuse.

Dans un échange de courriels, il offre de très bons arguments que je souhaite partager avec vous. Voici donc sa lecture de la situation:

«Québec a-t-elle des chances de ravoir une équipe de la LNH? Oui. D’ailleurs, 75% des Québécois le souhaitent et, après Seattle, les joueurs suggèrent Québec comme une destination privilégiée dans le cadre d’une expansion projetée.

L'ancien journaliste Claude Bédard dresse un portrait réaliste de la situation.

L’ancien journaliste Claude Bédard dresse un portrait réaliste de la situation.

«Une équipe à Québec est-elle viable? NON. Pas avant plusieurs années, voire une génération complète, et ce pour des raisons évidentes.

«La grande région de Québec compte maintenant près de 800 000 habitants et le PIB (produit intérieur brut)  a progressé de 9% en quelques années, mais le PROFIL reste le même. Québec demeure une ville de services dans une proportion de 80% et sa main-d’oeuvre est diplômée à 84,4%. En même temps, c’est la ville qui VIEILLIT le plus rapidement au Canada et même dans la province de Québec.

«Ce phénomène cause des maux de tête aux entrepreneurs. Leur chiffre d’affaires en souffre à cause de la rareté de la main-d’oeuvre. L’immigration est plutôt mitigée dans un milieu tout blanc, totalement francophone et majoritairement de la même religion. Les immigrants descendent à Québec au compte-goutte.

Bettman n’est pas pressé

«Lorsque les Nordiques ont été vendus 75M$ (U.S.) en 1995, le président Marcel Aubut avait pris soin de mettre tous les joueurs sous contrat. Au total, la masse salariale de l’équipe s’élevait à seulement 17M$. Aujourd’hui, le plancher salarial s’élève à 53M$ et le plafond à 69M$. Ces chiffres sont appelés à progresser au rythme de la vitalité du circuit.

Marcel Aubut avait un budget d'opération de 17M$ quand il a vendu les Nordiques en 1995.

Marcel Aubut avait un budget d’opération de 17M$ quand il a vendu les Nordiques en 1995.

«On peut comprendre que Gary Bettman n’est pas pressé de bouger. Sa ligue présente un chiffre d’affaires de 4 milliards et les visées ne diminuent pas.

«Dans un amphithéâtre de 18 482 fauteuils et doté de 80 loges corporatives, il faut retenir que c’est encore LA CLASSE MOYENNE de la capitale qui soutiendra l’équipe. Les sièges sociaux et le nombre de compagnies, à Québec, n’ont pas suffisamment augmenté pour refiler la majorité de la note aux haut-salariés du secteur privé.

«Le gouvernement et la fonction publique demeurent la BASE DE L’ÉCONOMIE de la ville et les nombreux millionnaires de l’État ne feront pas la différence. Trop d’indices le prouvent présentement.

«Cette situation sera problématique pour une future équipe. Surtout quand on sait qu’actuellement le prix moyen du billet à WINNIPEG, dans un marché voisin de celui de Québec, est de 99$.

«La classe moyenne, qui représente 80% de la clientèle des Nordiques, est déjà prise à la gorge par les nombreuses saignées d’un insatiable gouvernement. Et les jeunes de 25 à 34 ans, ces vrais mordus de hockey, ceux qui rêvent du retour de la Ligue nationale à Québec, sont les mêmes qui se plaignent actuellement de l’accès quasi-impossible à la propriété. Le choix entre le HOCKEY ET LA FAMILLE sera crucial.

Des poches profondes

«Je doute qu’un flamboyant amphithéâtre de 400M$, pourtant nécessaire dans une ville comme Québec, puisse solutionner tous les problèmes entourant le retour du hockey majeur.

«La bannière de QUEBECOR flottera sur l’amphithéâtre durant les 25 prochaines années, mais le nouveau propriétaire aura besoin d’avoir les poches très profondes pour tenir le coup le temps de bâtir une équipe championne.

«La convergence de ses produits apportera beaucoup d’eau au moulin, mais il faudra aussi affronter la GUERRE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS qui remplacera celle du houblon en 1979. C’est déjà commencé.

«Bref, comme bien des gens, je souhaite le retour du hockey majeur à Québec, mais sa viabilité n’est pas garantie. Les Nordiques ont SURVÉCU pendant 16 ans à travers une politique de tordage de bras et avec des efforts surhumains de la part d’une équipe de travailleurs investis d’une foi indestructible et prêts à tout pour garder les Nordiques.

«Malgré tout ce qu’on peut penser, les 15 340 sièges du vieux Colisée n’étaient pas toujours vendus. Du rêve à la réalité, il y a un pas énorme à franchir».

Zéro capitaine: so what?

La direction du Canadien de Montréal a profité de son tournoi de golf annuel à Laval-sur-le-Lac pour annoncer que l’équipe amorcerait la prochaine campagne sans capitaine.

Malheur de malheur! Ô sacrilège! Une équipe avec une si grande tradition peut-elle vivre sans capitaine? Bien sûr que oui!

On pourra accuser Marc Bergevin et Michel Therrien de jouer à Ponce Pilate, mais je ne suis pas d’accord. J’estime plutôt qu’ils ont pris une sage décision dans les circonstances. Au lieu de confier le «C» à un joueur sans être parfaitement certains de leur choix, ils ont préféré jouer la carte de la prudence.

P.K. capitaine? À lui de prouver qu'il mérite un tel titre.

P.K. capitaine du Canadien? À lui de prouver qu’il mérite un tel honneur.

Durant les prochains mois, les quatre joueurs désignés comme assistant-capitaine (Markov, Plekanec, P.K. et Pacioretty) auront l’occasion de démontrer leur leadership. Et celui qui sortira du lot aura le privilège de succéder à Brian Gionta.

À moins que ce soit un gars comme Brendan Gallagher qui s’impose… comme le suggère José Théodore.

De toute manière, croyez-vous que l’équipe sera meilleure ou pire parce qu’elle n’aura pas de capitaine? Pour que le Canadien connaisse autant de succès que l’an passé, il faudra simplement que tout le monde pousse dans la même direction et que Carey Price (capitaine à sa manière) soit solide devant le filet.

De nombreux partisans sont déçus que P.K. Subban n’ait pas été élu immédiatement. Ce n’est pas grave. Si P.K. veut vraiment devenir capitaine du Canadien, il n’a qu’à démontrer à tout le monde, surtout à ses compagnons de jeu, qu’il a les qualités requises pour remplir une telle fonction.

De toute façon, il en aura plein les mains à tenter de justifier un contrat aussi généreux.