Fournier voit Brisebois dans sa soupe

De retour d’un voyage de golf au Mexique où il a bien failli manquer de balles, Ron Fournier en est un autre qui a très hâte de voir ce que Geoff Molson va faire pour relancer son équipe dans la bonne direction.

Julien Brisebois

Julien Brisebois est-il l'homme de la situation?

Le populaire animateur de «Bonsoir les sportifs» est persuadé que la cause du Canadien est loin d’être perdue et qu’il y a moyen d’en faire une équipe très compétitive avec l’ajout de quatre ou cinq bons joueurs.

«Le noyau de l’équipe n’est pas vilain, dit-il. Il suffirait de trouver le gros joueur de centre tant recherché, un autre Erik Cole pour évoluer sur le deuxième trio, un défenseur vraiment robuste et un bon joueur de troisième ou de quatrième trio. On pourrait alors rivaliser avec les puissances de la ligue. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais le Canadien ne manque pas d’argent et il y a moyen de changer la situation rapidement si on prend les bonnes décisions».

Comme la majorité des amateurs, Fournier est d’avis que Pierre Gauthier a fait son temps, qu’il a commis trop d’erreurs et qu’il doit laisser sa place à un homme plus compétent. Il a déjà trouvé son successeur: Julien Brisebois, le bras droit de Steve Yzerman chez le Lightning de Tampa Bay.

«Julien Brisebois est le meilleur homme pour remplir cette fonction à Montréal, dit «Ron Ron Ron». Je dirais même qu’il est le seul présentement. Il a fait ses classes dans l’organisation du Canadien, il a négocié de très gros contrats et il connaît la convention collective par coeur. Si une équipe lui offre le poste de directeur général, je suis convaincu que Steve Yzerman ne l’empêchera pas de partir et d’améliorer son sort».

Brisebois est-il parti pour mieux revenir? On le saura d’ici peu de temps.

 

CH éliminé: 6e fois en 13 ans

Les Canadiens de Montréal

Les Canadiens de Montréal

Le Canadien a été éliminé officiellement des séries de championnat samedi soir à Philadelphie. Ce n’était bien sûr qu’une formalité, mais ça fait toujours drôle de voir le Tricolore se faire sortir de la course avant que le premier cri «Play Ball» ne se fasse entendre dans les stades de baseball.

On devrait commencer à s’y faire car c’est la sixième fois depuis la saison 1998-99 que nos anciens «Glorieux» ratent la grande danse printanière. Vous allez me dire que c’est un peu mieux qu’à Toronto où les Maple Leafs n’ont pas pris part aux séries depuis 2004, mais ce n’est guère plus réjouissant. C’est ce qu’on appelle une bien mince consolation.

Vos favoris ont subi 47 défaites cette saison: 34 en temps réglementaire, quatre en prolongation et neuf en tirs de barrage. Il s’agit d’un record absolu. En 2000-2001, le Canadien avait subi 46 revers, dont six en prolongation. Les tirs de barrage n’existaient pas à cette époque.

Qui plus est, le Canadien n’a atteint la finale de conférence qu’une seule fois depuis sa dernière conquête de la coupe Stanley au printemps 1993. Cela s’est produit en 2010 grâce aux exploits miraculeux de Jaroslav Halak face aux Penguins de Pittsburgh et aux Capitals de Washington.

Halak a éventuellement été échangé aux Blues de Saint-Louis pour donner toute la place à Carey Price. En retour de ses services, Pierre Gauthier a obtenu Lars Eller, un jeune joueur de centre au futur incertain.

En général, le Canadien patauge dans la médiocrité depuis bientôt 20 ans. Geoff Molson, qui a payé environ 600 millions pour cette grande institution québécoise, devra prendre le taureau par les cornes et mettre tout en oeuvre pour redonner la fierté à l’équipe et à ses partisans. On lui souhaite bonne chance!

 

Lafleur voit Patrick comme directeur général

Dans la vaste campagne de North Hatley, le chant des ruisseaux et les cris des corneilles annoncent le retour du printemps. Rien de mieux qu’une longue marche dans la nature pour se nettoyer les poumons et se rafraîchir les idées.

Lorsque le soleil s’est mis à tomber sur la montagne d’Orford, j’ai sauté dans ma bagnole et je me suis rendu à l’aréna de Magog pour assister au match entre les Anciens Canadiens et les célébrités locales. En fait, j’avais plus envie de discuter de hockey avec de vieilles connaissances.

Pendant qu’Erik Cole marquait les trois buts les plus rapides de sa carrière, il a été beaucoup question des malheurs du Canadien, de Geoff Molson, de Vincent Damphousse et de Patrick Roy dans le vestiaire des visiteurs.

Richard Sévigny et Gilbert Delorme ont dit souhaiter que M. Molson donne une grand coup de balai sur la patinoire et au deuxième étage tandis que Guy Carbonneau, prêt à retourner dans le feu de l’action si jamais on lui fait signe, a exprimé le voeu qu’on ne nous arrive pas avec un nouveau plan quinquennal.

Comme tous les partisans du Canadien, Carbo n’a pas aimé ce qu’il a vu cet hiver. Ça lui fait mal de voir son ancien club s’enliser dans les bas-fonds de la LNH.

Jean-Guy Rancourt, qui fête 40 ans de journalisme dans la région de Magog-Orford, a failli échapper son calepin de notes lorsque Guy Lafleur lui a confié qu’il verrait davantage Patrick Roy dans le rôle de directeur général.

«Il a acquis assez d’expérience pour tirer les ficelles, a dit Flower. Patrick est un gagnant, un homme fier, et il sait très bien ce que veulent les partisans du Canadien. Il est capable d’en mener large et je crois sincèrement qu’il serait plus utile comme directeur général».

Curieusement, Lafleur n’est pas convaincu que Roy soit le candidat idéal pour succéder à Randy Cunneyworth derrière le banc, mais il précise que c’est une question de feeling.

Pourtant, Roy a confié à des proches qu’il préférait le métier d’entraîneur et qu’il se trouvait trop jeune, à 46 ans, pour devenir directeur général d’une équipe de la Ligue nationale. Ce qui est absolument certain, c’est qu’il a beaucoup de passion et de caractère. Il amènerait une énergie nouvelle derrière le banc. Il lui arrive d’être arrogant et de sauter les plombs, mais il ne laisse personne indifférent.

Si jamais on lui confie la tâche de diriger le Canadien, ça va brasser dans la cabane! Il faudra lui trouver un adjoint capable de le calmer à l’occasion. En tout cas, cette histoire n’a pas fini de faire jaser.

Demain, je vous offrirai les échos de mon passage à Magog.

 

Sors le balai, mon Geoff!

Si Geoff Molson écoute le moindrement les doléances de milliers de partisans du Canadien et de plusieurs anciens joueurs, il n’aura d’autre choix que de faire le grand ménage dans son organisation durant les prochaines semaines.

«Il y a plusieurs facteurs qui expliquent les déboires du Canadien cette saison, mais je pense sérieusement que le temps est venu de donner un grand coup de balai, déclare l’ex-gardien de but Richard Sévigny. Ça prend un renouveau total au sein de l’organisation. Il faut se donner une nouvelle philosophie d’entreprise et s’en tenir au nouveau plan de match.

Richard Sévigny

Richard Sévigny en compagnie d'un jeune admirateur

«Je crois qu’il faut faire comme au début des années 1980 quand on a congédié les frères Grundman, le Prof Caron, Bob Berry et d’autres membres de l’organisation. Ça prend un grand coup de barre pour redresser la situation et ramener la fierté au sein de l’équipe. Si on pouvait embaucher deux ou trois francophones en même temps, des gars qui ont le Canadien à coeur, ça serait encore mieux».

C’est une opinion que partage Gilbert Delorme, un autre ancien porte-couleurs de la Flanelle. «Ça prend du sang neuf sur la glace comme au deuxième étage, dit-il. Certains soirs, ça fait terriblement pitié. Il y a un seul trio qui fonctionne (celui de Cole, Desharnais et Pacioretty) et Tomas Plekanec est laissé trop souvent à lui-même. À la ligne bleue, Subban, Emelin et Gorges sont les seules valeurs sûres. Markov a du mal à pivoter depuis son retour au jeu et je me demande si sa carrière n’est pas en danger. Je n’hésiterais pas à l’échanger demain matin pour un jeune défenseur avec du potentiel.

«En attaque, ça nous prend absolument un deuxième Érik Cole pour faire tourner la machine. Jusqu’à date, René Bourque est très décevant. On veut voir des gars qui ont le CH tatoué sur le coeur. Toutefois, j’ai bien peur que nous devrons nous armer de patience. Ça va prendre deux ou trois ans pour renverser la vapeur».

TOUS DISPONIBLES

Guy Carbonneau, qui a mené le Canadien à une saison de 104 points en 2007-2008, s’attend lui aussi à des changements importants durant les prochaines semaines.

«C’est un secret de polichinelle, dit-il. Nous sommes tous disponibles pour prendre la relève. Il n’est jamais facile d’avoir du succès dans une ligue aussi compétitive. Avec des budgets de 50 ou 60 millions, toutes les équipes veulent gagner. Montréal est un marché exigeant, mais si t’aimes ça, tu peux réaliser de grandes choses».

Sous le couvert de l’anonymat, un autre ancien joueur du Canadien a déclaré: «Ils ont un bijou de 600 millions entre les mains, mais l’équipe est dirigée par des midgets. Bob Gainey a été un très bon joueur, mais il a détruit le Canadien par ses mauvaises décisions. Ça prend un grand coup de balai et ça presse!»