Michel Therrien est un bien meilleur coach

Il n’y a pas seulement les joueurs qui peuvent s’améliorer avec les années. Les entraîneurs aussi.

Le meilleur exemple, c’est Michel Therrien. De toute évidence, il est un bien meilleur coach qu’il y a cinq ou 10 ans. Non seulement est-il plus habile pour répondre «du matin au soir» aux nombreuses questions des journalistes, mais il dirige mieux son équipe et prend de meilleures décisions derrière le banc. Les exemples sont nombreux depuis le début de la saison en cours.

Michel Therrien dirige sa barque de main de maître.

Michel Therrien dirige sa barque de main de maître.

Le Canadien n’a pas accumulé 100 points par accident avant de gagner six de ses sept premiers matchs dans les séries de la coupe Stanley.

Être entraîneur du Canadien de Montréal est un très dur métier et il est impossible de plaire à tout le monde. Parlez-en à Scotty Bowman, Claude Ruel, Jean Perron, Mario Tremblay, Claude Julien, Alain Vigneault ou Guy Carbonneau. Ils vous diront tous la même chose: «Le hockey est une religion au Québec et chacun de vos gestes est épié par des centaines de milliers d’amateurs».

Rien n’empêche qu’il faut donner à Therrien le mérite qui lui appartient. Il n’est pas parfait, mais PERSONNE ne ferait mieux que lui avec les éléments qu’il a présentement sous la main.

Il faut préciser que Michel est très bien entouré. Gérard Gallant, J.J. Daigneault, Clément Jodoin, Stéphane Waite et Scott Mellanby sont des hommes de hockey qui ont fait leurs preuves. Ils peuvent tous l’aider à prendre les bonnes décisions et à motiver les joueurs. On est loin de l’époque où Toe Blake était seul maître à bord.

Et comme si ça ne suffisait pas, Michel Therrien est mieux vêtu grâce aux bons conseils de sa belle Josée et de Pierre Allaire, de Laval. Mardi soir, il avait l’air d’un premier ministre dans son complet trois pièces!

 

The Price is right!

De retour devant leurs farouches partisans, les joueurs du Canadien ont fait exactement ce qu’ils devaient faire pour l’emporter. Appuyés par un gardien de but au sommet de son art, ils se sont donné une priorité de trois buts en route vers une victoire relativement facile de 4-2.

Si P.K. Subban et Dale Weise ont joué un rôle majeur en déjouant Tuukka Rask sur des échappées, c’est encore Carey Price qui a fait la différence avec ses arrêts-clés, spécialement en deuxième période. C’est d’abord grâce à lui si le Canadien, contre toute attente, mène 2-1 dans la série. Et c’est grâce à lui que le Tricolore peut entretenir l’espoir de gagner cette confrontation qui risque fort de se rendre à la limite. Jusqu’ici, Price a été de loin supérieur à son rival.

P.K. Subban:  sa valeur augmente de jour en jour.

P.K. Subban: sa valeur augmente de jour en jour.

L’Express du Centre Bell

  • YVAN COURNOYER, qui n’a jamais perdu contre les Bruins dans les séries de championnat, a une haute opinion du jeune MIKAËL BOURNIVAL. «Il est bon patineur, il travaille fort et ne craint pas d’aller dans le traffic, dit-il. On voit qu’il aime la game et qu’il veut faire son chemin».
  • L’ancien capitaine du Canadien note aussi que P.K. SUBBAN refile la rondelle plus rapidement à ses coéquipiers, ce qui lui évite de commettre des erreurs. C’est le métier qui entre.
  • Fier de son but contre Tuukka Rask, P.K. a déclaré aux journalistes: «Je suis le même joueur qu’il y a six ou sept ans, juste plus gros et plus fort. Je suis un gars d’équipe et je sais que je peux m’améliorer». P.K. semble avoir retenu le conseil de SERGE SAVARD: «Joue selon le pointage et selon l’horloge».
  • MARC BERGEVIN peut se taper dans les mains en ce qui concerne DALE WEISE et MIKE WEAVER, deux solides acquisitions.
  • Les joueurs des BRUINS étaient peu bavards après la partie. Ils ont été DOMINÉS en première période et ils savent qu’ils doivent mieux commencer la partie s’ils veulent gagner la série.
  • «On va les avoir, les Bruins», dit BOB FILLION du haut de ses 93 ans.
  • PIT LAFLAMME, président des Citadelles, est venu de Rouyn-Noranda pour assister au match avec son grand ami RÉJEAN HOULE.
  • GILBERT DIONNE a fait de voyage depuis Hamilton. Avant la partie, il s’est rendu à Drummondville pour être au chevet de sa mère Laurette qui est très malade.
  • ZDENO CHARA est copieusement hué chaque fois qu’il touche à la rondelle. Dans le fond, c’est un compliment!
  • Croisés dans l’ascenseur: CLÉMENT JODOIN et STÉPHANE WAITE. En voilà deux qui ont vraiment la passion du hockey.
  • GINETTE RENO: «Après 55 ans de carrière, me voici rendue à TVA Sports!»
  • Parmi les spectateurs, il y avait le chef libéral JUSTIN TRUDEAU, le docteur CLAUDE CLÉMENT, ancien médecin du Canadien, le thérapeute GAÉTAN LEFEBVRE, le jazzman JAMES GELFAND, le chanteur DENIS MIRON et le concessionnaire automobile ALAIN CHALUT (Joliette). D’autres échos dans une prochaine chronique.

Babcock épie Mantha

MIKE BABCOCK s’est rendu à Val-d’Or pour voir jouer le grand ANTHONY MANTHA et il n’a pas été déçu. «Nous n’avons jamais eu un prospect de cette taille qui soit aussi bon marqueur, a-t-il dit. Toutefois, je ne sais pas s’il pourra jouer avec les RED WINGS dès la saison prochaine».

S’il aime le jeune homme, c’est déjà bon signe.

Coup de tonnerre à Boston

Pendant un certain temps, on a cru que le Canadien, contre toute attente, rentrerait à Montréal avec une avance de 2-0, mais c’était ce que les Anglais appellent du «wishful thinking». Des voeux pieux.

Les Bruins n’abandonnent jamais et ils forment probablement l’équipe la plus dangereuse de la ligue en troisième période. Il a suffi que Dougie Hamilton réduise la marge à un seul but pour allumer le baril de poudre.

L'excellent Patrice Bergeron a joué de chance pour provoquer l'égalité en 3e période. Son tir a dévié sur Francis Bouillon avant de déjouer Carey Price.

L’excellent Patrice Bergeron a joué de chance pour provoquer l’égalité en 3e période. Son tir a dévié sur Francis Bouillon avant de déjouer Carey Price.

Patrice Bergeron a joué de chance (tir dévié accidentellement par Bouillon) pour provoquer l’égalité, puis Reilly Smith a donné la victoire à son club pendant que P.K. Subban faisait de son mieux pour se débarrasser de Brad Marchand, une vraie peste.

Trois buts en cinq minutes et demie et c’en était fait du Canadien. C’est bien sûr une défaite qui fait mal. La vérité, c’est que l’équipe de Michel Therrien peut se compter chanceuse de rentrer à la maison avec une victoire de chaque côté.

«On se fait manger la laine sur le dos, a dit Mario Tremblay avant de quitter Boston. Les Bruins ne se gênent pas pour frapper les joueurs du Canadien. Il faudra jouer de façon plus agressive si on veut gagner la série».

Excellent commentaire du Bleuet. Le Canadien ne pourra pas éliminer les Bruins en se fiant uniquement à Carey Price et à son attaque à cinq. Il faudra que tous les joueurs acceptent de «payer le prix» contre des adversaires beaucoup plus robustes. Méchant contrat!

En toute objectivité, les Bruins forment la meilleure équipe, mais les partisans du Canadien peuvent encore espérer. Aucune partie n’est gagnée à l’avance. L’ambiance sera électrique, mardi soir, au Centre Bell. Cette fois, la pression sera davantage sur les épaules des joueurs du Canadien.

Comme ils disent au bingo, ne dérangez pas vos cartes en cas d’erreur!

Léo Boivin à Milan Lucic

GATINEAU— La rivalité Canadien-Bruins n’a pas son égale dans l’histoire du hockey pour la simple et bonne raison que les deux équipes ont fait la guerre 33 fois dans les séries de la coupe Stanley.

Une rivalité comparable à celle qui existe entre les Yankees et les Red Sox ou encore entre les Celtics et les Lakers.

Règle générale, les gens de Boston haïssent le Canadien autant que les amateurs de hockey du Québec peuvent détester les méchants Bruins. Rien n’empêche que plein de Québécois aiment les Bruins et leur style de jeu. Le printemps venu, il suffit d’organiser une série entre les deux clubs pour mettre le feu aux poudres.

Je suis juste un peu trop jeune(!) pour avoir vécu la bagarre entre Maurice Richard et Hal Laycoe et l’émeute qui a suivi au Forum de Montréal au mois de mars 1955. J’ai cependant quelques souvenirs en noir et blanc des séries Boston-Montréal à la fin des années 1950.

Léo Boivin était une valeur sûr chez les Bruins de Boston durant les années 1950 et 1960.

Léo Boivin était une valeur sûr chez les Bruins de Boston durant les années 1950 et 1960.

D’un côté, il y avait le Rocket, le Gros Bill, Boom-Boom, Henri, Harvey, Moore, Plante et compagnie. De l’autre: Léo Boivin, Fern Flaman, Fleming Mackell, Vic Stasiuk, Bronco Horvath, Leo Labine, Jerry Toppazzini et j’en passe.

À l’époque, l’équipe de Toe Blake était tout simplement trop forte pour le reste de la ligue, tant et si bien que le Rocket, Béliveau et Geoffrion en ont fait voir de toutes les couleurs à Don Simmons en route vers cinq conquêtes consécutives de la coupe Stanley (un record qui ne sera jamais battu).

Fergie et Dryden

Environ 10 ans plus tard, l’équipe renouvelée du Canadien a poursuivi sa domination sur les Bruins. Je me souviens surtout d’un furieux combat entre John Ferguson et Ted Green au centre de la patinoire et du but gagnant de Jean Béliveau en deuxième période supplémentaire, l’année suivante. Sur une passe de Claude Provost, si ma mémoire est fidèle.

Au printemps 1971, les Big Bad Bruins étaient largement favoris pour gagner la coupe, mais il se sont fait jouer un vilain tour par une recrue du nom de Ken Dryden. Bobby Orr, Phil Esposito et Derek Sanderson sont s’en rappeler jusqu’à la fin de leurs jours.

Quelques années plus tard, les Bruins de Don Cherry se sont frottés au Canadien trois fois de suite. À la troisième occasion (1979), ils filaient vers la victoire dans le match décisif quand ils ont écopé d’une punition stupide pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire. Vous connaissez la fin de l’histoire: but égalisateur de Guy Lafleur et but gagnant d’Yvon Lambert.

Yvon Lambert: une journée dans sa vie et il a été plus populaire que Guy Lafleur!

Yvon Lambert: une journée dans sa vie et il a été plus populaire que Guy Lafleur!

«Une journée dans ma vie, j’ai été plus populaire que Lafleur!», répète Lambert 35 ans plus tard.

Le gros Raymond

Les Bruins ont dû attendre jusqu’en 1988 pour voir enfin la lumière au bout du tunnel. Première victoire en séries contre le Canadien en 45 ans! Un des plus beaux jours dans la vie de Raymond Bourque. Pour une fois, il pouvait passer l’été à Montréal sans avoir à expliquer l’élimination de son équipe par le Canadien.

Forts de cette victoire, Boston a battu Montréal quatre fois au début des années 1990, une chose longtemps impensable. Tous ces événements nous amènent à l’histoire plus récente de cette rivalité, du triomphe de José Théodore (2002) jusqu’à la domination des Bruins (en 2009 et 2011).

À quoi s’attendre?

Durant les derniers jours, tout le monde a mis son grain de sel concernant la prochaine série Canadien-Bruins.

Je retiens le commentaire de Bobby Dollas, ex-défenseur des Ducks d’Anaheim. «L’aspect psychologique est très important dans ce genre de série, dit-il. Pour battre Boston, le Canadien devra jouer comme les Blackhawks l’ont fait (en finale) l’an passé. Je m’attends à une grosse série de la part de Thomas Vanek car il est souvent à son mieux contre Boston. Je me risque à prédire une victoire du Canadien en six ou sept parties».

Patrice Bergeron joue le meilleur hockey de sa carrière.

Patrice Bergeron joue le meilleur hockey de sa carrière.

Jouer comme Chicago l’an passé, voilà une bonne idée. Encore faut-il avoir les chevaux des Blackhawks!

Pour avoir la moindre chance de gagner, le Canadien devra jouer de façon très disciplinée, profiter un tant soit peu de ses avantages numériques, et Carey Price devra être à la hauteur de sa réputation. Il ne faut pas perdre de vue que les Bruins ont une équipe «quasi-parfaite» et que Patrice Bergeron est au sommet de son art.

Avant d’aller plus loin, voyons ce qui se passera au TD Garden durant les prochaines heures.