Le Canadien derrière la boule numéro 8

Tous ceux et celles qui ont déjà joué au billard savent qu’il n’y a rien de pire que d’aboutir derrière la boule numéro 8.

C’est en plein là que le Canadien se retrouve après avoir subi une deuxième défaite contre les Rangers sur la patinoire du Centre Bell.

Sans Carey Price, il faudra maintenant gagner quatre parties sur cinq pour atteindre la finale de la coupe Stanley. Une commande probablement trop lourde contre une formation expérimentée qui a le vent dans les voiles.

Le défenseur Ryan McDonagh, un ancien du Canadien, joue le meilleur hockey de sa carrière. Il n'a pas encore 25 ans.

Le défenseur Ryan McDonagh, un ancien du Canadien, joue le meilleur hockey de sa carrière. Il n’a pas encore 25 ans.

Les hommes de Michel Therrien ont mieux joué dans l’ensemble, mais ils ont manqué d’opportunisme et de discipline et se sont butés à un gardien de but au sommet de son art. Henrik Lundqvist était visiblement «dans sa bulle» et il a stoppé 40 des 41 rondelles dirigées vers lui.

À l’autre bout de la patinoire, le jeune Dustin Tokarski s’est bien défendu dans les circonstances et ne peut être tenu responsable de la défaite du Canadien. Il était impuissant sur les trois buts des visiteurs.

En direct du Centre Bell

  • Le premier ministre STEPHEN HARPER a assisté au match en compagnie du sénateur JACQUES DEMERS et du ministre DENIS LEBEL, ex-hockeyeur au Lac Saint-Jean. Avant la partie, il a discuté avec le commissaire GARY BETTMAN, de même qu’avec quelques anciens joueurs du Canadien, dont RÉJEAN HOULE, Guy Carbonneau, Sergio Momesso et Stéphane Quintal. M. Harper se passionne pour le hockey et il a récemment écrit un LIVRE sur notre sport national. Il y avait plein d’agents pour assurer sa sécurité.
  • Selon Momesso, le Canadien devra jouer de façon plus INTELLIGENTE et écoper de moins de mauvaises punitions s’il veut battre les Rangers.

    Grand amateur de hockey, Stephen Harper a assisté au match Canadien-Rangers en compagnie de Jacques Demers et de Denis Lebel.

    Grand amateur de hockey, Stephen Harper a assisté au match Canadien-Rangers en compagnie de Jacques Demers et de Denis Lebel.

  • Le défenseur RYAN McDONAGH joue le meilleur hockey de sa carrière. Comment BOB GAINEY a-t-il pu sacrifier un tel joueur pour obtenir SCOTT GOMEZ? McDonagh aura 25 ans le mois prochain.
  • Dans leurs cinq dernières parties (5-0), les RANGERS ont marqué 20 buts et n’en ont alloué que 6. Ils comptent sur plusieurs vétérans et savent quoi faire pour FERMER LA PORTE à l’adversaire quand ils sont en avance.
  • On peut se demander si le Canadien n’a pas gagné SA coupe Stanley en éliminant les Bruins.
  • Les deux équipes profiteront de deux journées de CONGÉ avant le prochain match au Madison Square Garden.
  • GINETTE RENO a maintenant une fiche de 4-3. Ça se gâte, son affaire!
  • CHRIS KREIDER a été hué par les partisans du Canadien, mais pas outre-mesure.
  • Il y avait 280 journalistes sur la galerie de presse. DONALD BEAUCHAMP et ses adjoints font de leur mieux pour accomoder tout le monde.
  • D’autres échos dans une prochaine chronique.

 

 

Possible de battre les Rangers sans Price?

Le silence entourant la blessure à Carey Price faisait craindre le pire.

Lundi matin, Michel Therrien a confirmé que son joueur vedette allait rater la balance de la série contre les Rangers. Méchant coup de jarnac!

Blessé à la jambe droite, Carey Price ratera la balance de la série contre les Rangers.

Blessé à la jambe droite, Carey Price ratera la balance de la série contre les Rangers.

Pas besoin d’être expert en hockey pour savoir que le Canadien ne forme pas la même équipe sans Carey Price. C’est exactement comme si les Rangers perdaient les services d’Henrik Lundqvist, comme si les Blackhawks étaient privés de Corey Crawford ou les Kings de Jonathan Quick.

On peut aussi penser au Lightning de Tamp Bay qui a dû affronter le Canadien sans Ben Bishop.

Michel Therrien devra maintenant se tourner vers Peter Budaj ou Dustin Tokarski pour défendre la cage du Canadien. De la façon dont il a répondu à la question, on peut s’attendre à ce que Tokarski soit son choix.

On ne sait jamais ce qu’un réserviste peut faire. Il peut sauter sur l’occasion pour sortir de l’ombre et se faire un nom ou s’écraser lamentablement.

Therrien devra aussi demander à ses joueurs de fournir un effort additionnel pour empêcher les Rangers de se balader trop allègrement dans le territoire du Canadien.

C’est beaucoup demander si on se fie à ce qu’on a vu dans le premier match. Les Rangers ont alors affiché beaucoup de rapidité pour surprendre les défenseurs du Tricolore à plusieurs occasions.

On peut s’imaginer que le jeune Chris Kreider, un produit de Boston College, sera copieusement hué chaque fois qu’il touchera à la rondelle. C’est lui qui a blessé Price en glissant vers lui sans ralentir sa course. Il n’a sûrement pas fait exprès pour blesser son rival, mais ce n’est pas la première fois qu’il entre en contact avec le gardien adverse.

 

Le 30 contre le 31

Vous ne pensiez quand même pas que Michel Therrien et Alain Vigneault allaient se lancer des tomates avant le début de la série? Comme prévu, ils ont préféré se lancer des fleurs avant que Ginette saute sur la patinoire pour chanter a capella.

Les deux hommes sont des amis de longue date, des entraîneurs de carrière issus du circuit Courteau. Ils ont un autre point en commun, soit celui d’avoir dirigé tour à tour le Canadien de Montréal. Pendant deux semaines, deviendront-ils de véritables ennemis?

Vous ne pensez pas qu'Alain Vigneault aimerait guider les Rangers à la victoire contre son ancienne équipe?

Vous ne pensez pas qu’Alain Vigneault aimerait guider les Rangers à la victoire contre son ancienne équipe?

C’est à se demander si le niveau d’intensité sera aussi élevé que lors de la série Canadien-Boston même s’il suffit parfois d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres.

Au Québec, la majorité des amateurs de hockey détestent les Bruins à s’en confesser, mais cette haine viscérale n’existe pas dans le cas des Rangers. On regarde cette équipe d’un oeil très différent, peut-être à cause de l’admiration qu’on a éprouvée dans le passé pour des joueurs comme Rodrigue Gilbert, Camille Henry, Jean Ratelle et Gump Worsley.

Il faut aussi se rappeler que des légendes comme Doug Harvey, Howie Morenz, Jacques Plante, Bernard Geoffrion et Guy Lafleur ont porté les couleurs des deux équipes. Worsley aussi, de même que Phil Goyette, Don Marhall, Jean-Guy Gendron, Lucien Deblois et Léon Rochefort (j’en oublie sûrement d’autres).

Si je me fie à ce que j’entends à gauche et à droite, cette série sera essentiellement une lutte à finir entre le 30 et le 31. Entre Henrik Lundqvist et Carey Price. Et semble-t-il que Price aura le dernier mot parce Lundqvist n’est pas à son mieux contre le Canadien. Ça reste à voir.

Price a bloqué 55 des 56 dernières rondelles lancées par les joueurs des Bruins, mais Lundqvist a été tout aussi solide contre les Penguins, repoussant 102 des 105 tirs dirigés vers lui dans les trois dernières parties. Le grand Suédois a l’habitide d’être à son mieux quand ça compte. Quant à Price, il est étonnant que ne lui ait pas encore construit un monument devant le Centre Bell!

Le mot d’ordre sera le même dans les deux camps: bloquer la vue du gardien. Selon des études très poussées, tu ne peux pas bloquer ce que tu ne vois pas!

Mon seul souhait: qu’on assiste à une série endiablée avec plein de rebondissements. Et tant mieux si le Canadien passe en finale.

Pauvre Boudreau

Lorsque je me suis installé devant la télé pour regarder le dernier match entre les Ducks et les Kings, c’était déjà 4-0 pour les visiteurs. Les carottes étaient cuites pour la troupe de Bruce Boudreau.

Gagnants de la coupe Stanley il y a deux ans, les Kings sont à leur mieux lorsqu’ils sont acculés au mur. Ils viennent de le démontrer contre San Jose et contre Anaheim. Leur noyau est excellent et ils ont confiance en leurs moyens.

Teemu Selanne a joué son dernier match dans la LNH. Il aurait souhaité une fin plus heureuse.

Teemu Selanne a joué son dernier match dans la LNH. Il aurait naturellement souhaité une fin plus heureuse.

«En première période, on aurait dit des hommes contre des enfants, a admis Boudreau. Les Kings ont joué comme des champions et nous n’avons pas su comment répondre».

Boudreau a maintenant un dossier de 1-5 dans les septèmes matchs.

À noter que c’était la dernière présence de Teemu Selanne dans la Ligue nationale et peut-être aussi de Saku Koivu (39 ans). L’ancien capitaine du Tricolore se donne quelques semaines pour y réfléchir.

La série Kings-Blackhawks s’annonce palpitante au possible. L’équipe qui l’emportera sera favorite pour gagner la coupe.

Savard: «P.K. me rappelle Chelios et Patrick Roy»

«On ne donnait pas cher de la peau du Canadien après le cinquième match à Boston. Pourtant, l’équipe a réussi à se relever et à gagner la série. Bravo!», déclare Serge Savard.

L’ancien patron du Canadien a regardé les derniers matchs à son condo d’Hilton Head avec son associé Mario Messier. Comme tout le monde, il a applaudit le travail de Carey Price, mais il note que le retour en force de Max Pacioretty a bien servi la cause du CH.

Serge Savard applaudit la victoire du Canadien contre Boston. Peut-on espérer une répétition de 1993? «Une série à la fois», répond-il.

Serge Savard applaudit la victoire du Canadien contre Boston. Peut-on espérer une répétition de 1993? «Une série à la fois», répond-il.

«Price a été excellent, mais je trouve qu’on accorde généralement trop d’importance au travail du gardien de but, ajoute-t-il. Il faut la contribution de tout le monde pour gagner une série. On dit souvent qu’on a été chanceux en 1971 parce qu’on avait Ken Dryden devant le filet. C’est vrai, mais Dryden n’a pas compté un seul but le soir où nous avons effacé un déficit de 5-1 pour battre les Bruins».

Cela dit, le Sénateur n’enlève absolument rien au mérite de Price qui se comporte actuellement comme un certain Patrick Roy en 1986 et en 1993.

P.K. s’ajuste

Bien sûr, Savard n’a que de bons mots pour P.K. Subban, un jeune homme appelé à connaître une grande carrière à Montréal. Il y a longtemps qu’il s’est rangé dans son camp et chaque fois qu’il le rencontre, il ne manque pas de l’encourager.

«Je ne comprends toujours pas qu’il ait été mis de côté à Sotchi après avoir gagné le trophée Norris, dit-il. On l’a accusé d’être un joueur à haut risque. Pourtant, il a été parfait contre les Bruins. Il a apporté les ajustements nécessaires et n’a couru aucun risque inutile.

«P.K. est fier de porter le chandail du Canadien. Il me fait penser à Chris Chelios et à Patrick Roy. C’est le genre de joueur qui essaye tout le temps, qui ne saute jamais son tour».

Est-ce qu’on est en train de revivre le miracle de 1993? «Une série à la fois, répond Savard. Il y a de bons clubs qui viennent de sauter, mais ça se joue sur la patinoire».

Il est à noter que les Rangers sont dirigés par Alain Vigneault, son ancien protégé à l’Ile-du-Prince-Édouard. «Alain est un excellent entraîneur», conclut-il.