P.K. me tape sur les nerfs. Pas vous?

D’entrée de jeu, je dois vous dire que je ne connais pas P.K. Subban personnellement et que je n’ai aucun préjugé à son endroit.

Je trouve même amusant qu’un joueur de couleur soit si populaire auprès des partisans du Canadien. Il faut dire que c’est ici que Jackie Robinson a fait ses débuts dans le baseball professionnel avant de devenir une grande vedette à Brooklyn. Dans le contexte actuel, après avoir vu l’équipe terminer en 15e place, on applaudirait volontiers un patineur chinois pourvu qu’il soit capable d’aider la cause du Canadien.

Je me permets seulement de faire confiance à mon jugement pour tenter d’analyser une autre bataille d’argent entre un athlète et ses patrons.

P.K. Subban tente de brûler les étapes.

P.K. Subban tente de brûler les étapes. «Nobody is bigger than the game».

De toute évidence, le jeune homme a une très haute opinion de lui-même. Tellement qu’il n’hésite pas à se comparer à Drew Doughty, jeune défenseur étoile des Kings de Los Angeles. Évidemment, il voudrait toucher un salaire équivalent à celui de Doughty. «Bring me the cash et que ça saute!»

Ce n’est pas un défaut en soi que d’avoir une grande estime de soi-même, sauf qu’il faut avoir fait ses preuves avant d’exiger la lune. Personne ne doute que P.K. ait le potentiel pour devenir un excellent défenseur, mais il a encore des croûtes à manger avant d’appartenir à l’élite de la Ligue nationale. Sur la glace et dans le vestiaire.

Si l’athlète de Toronto a vraiment une bonne tête sur les épaules (plusieurs semblent en douter), il acceptera le contrat transitoire que lui propose Marc Bergevin, comme l’ont fait Carey Price et Max Pacioretty avant lui, et il se présentera à Montréal le plus vite possible avant de bousiller sa saison et celle de son équipe.

Pour Marc Bergevin et l’organisation du Canadien, c’est une question de principe. À partir de maintenant, on ne veut laisser personne «brûler les étapes» en ce qui concerne la masse salariale. On veut faire les choses correctement et être honnête envers tout le monde.

S’il est vrai que Don Meehan a conseillé à son client d’accepter le contrat de deux ans proposé par le Canadien, je me demande ce qu’il attend pour apposer sa signature. P.K. n’a pas à s’inquiéter. Premièrement, il gagnera trois ou quatre fois plus d’argent que l’an passé. Deuxièmement, s’il est aussi bon qu’il le croit, il ne tardera pas à toucher le gros lot.

S’il décide de rentrer au bercail, je lui conseille de conserver son enthousiasme, de se présenter avec une attitude positive et de faire tout en son possible pour devenir un «bon joueur d’équipe». C’est le seul chemin à suivre pour un joueur qui se respecte et qui respecte son sport.

Tout ce qui traîne se salit. Si P.K. décide de jouer trop longtemps au fin finaud, il risque de se retrouver sous d’autres cieux. À moins que ce soit ce qu’il désire?

Mon cher P.K., nobody is bigger than the game!

C’est sur la patinoire qu’on aurait eu besoin du Gros Bill!

Le retour de Jean Béliveau au Centre Bell n’a pas suffi et le Canadien a perdu son match inaugural contre Toronto. C’est sur la patinoire qu’on aurait eu besoin d’un joueur comme le Gros Bill!

Voilà un match que Marc Bergevin et Michel Therrien auraient bien voulu gagner, mais il faut rendre à César ce qui appartient à César. Honnêtement, les Leafs méritaient la victoire. Dans l’ensemble, ils ont beaucoup mieux joué que le Canadien.

Voici ce que je retiens de cette soirée:

  • La pénalité de TOMAS PLEKANEC pour conduite antisportive a joué un rôle important dans le résultat final. Les Leafs en ont profité pour se donner une avance de deux buts et le Canadien a ensuite été forcé de jouer du hockey de rattrapage.

    Dion Phaneuf est à son mieux quand il joue à l'intérieur de ses moyens.

    Dion Phaneuf est à son mieux quand il joue à l’intérieur de ses moyens.

  • Le capitaine DION PHANEUF s’est montré imposant à la ligne bleue pour les visiteurs. Quand il joue à l’intérieur de ses moyens et n’essaye pas de trop en faire, il devient très utile à son équipe.
  • JEAN BÉLIVEAU s’est présenté au Centre Bell en compagnie de son épouse, de sa fille Hélène et de son gendre Robert Perreault. Le Grand Jean est très heureux d’être encore parmi nous, mais il se fatigue facilement. Il est rentré à la maison après la première période.
  • Les joueurs des Leafs ne se sont pas gênés pour bousculer ANDREI MARKOV. Le temps nous dira si le défenseur de 34 ans est encore capable d’être dominant dans cette ligue.
  • HENRI RICHARD fait du «sang de cochon» quand on lui parle des exigences salariales de P.K. SUBBAN.
  • La galerie de presse était remplie à craquer. Plusieurs journalistes se sont informés de l’état de santé MARIO BRISEBOIS et de RICHARD GARNEAU, encore hospitalisés. Brisebois prend du mieux, mais Garneau est encore aux soins intensifs.
  • De retour de Floride où il a joué du très mauvais golf, MICHEL BERGERON se dit emballé par le jeune ALEX GALCHENYUK. «Il faut le garder à Montréal, dit-il. Le kid va jouer dans la Ligue nationale pendant 20 ans». Galchenyuk a joué 13 minutes à son premier match dans la LNH.
  • GREGORY CHARLES a interprété l’hymne national avec brio.
  • MONIQUE DÉPATIE, retraitée de la Brasserie Molson, est maintenant membre à vie des Anciens Canadiens. Elle a assisté au match avec son amie ÉLISE DESCHAMPS.
  • ÉLISE BÉLIVEAU devra subir une opération à la hanche à la fin février. C’est le docteur Tanzer qui s’occupe d’elle.
  • VINCENT DAMPHOUSSE était accompagné de ses fils Denver et Bo et de la belle Valérie.
  • MICHEL THERRIEN est le premier à dire qu’il faudra travailler sur l’exécution des jeux et les unités spéciales.
  • ANDRÉ SAVARD est encore à l’emploi des Penguins de Pittsburgh.
  • BRANDON PRUST a bien paru dans son premier combat de boxe de la saison.
  • Tout le monde souhaite bonne chance à SCOTT GOMEZ à San Jose. Ici, il était devenu «persona non grata».
  • DICKIE MOORE travaille encore sept jours sur sept à son commerce de Ville Saint-Laurent.
  • En quittant le Centre Bell, j’ai appris la mort de STAN MUSIAL, un des plus grands joueurs de baseball de son époque. «Stan The Man» était considéré comme un dieu à Saint-Louis. Il avait 92 ans et souffrait de la maladie d’Alzheimer. Sa mort est survenue quelques heures après celle d’EARL WEAVER, ex-gérant des Orioles de Baltimore.

Le Canadien: une équipe porteuse d’espoir?

Sortez clairons et trompettes, alertez les pompiers et faites sonner tous les clochers du Québec! La vie reprend samedi soir au Centre Bell alors que l’équipe la plus auréolée de l’histoire du hockey amorce une nouvelle étape de son existence face à une formation tout aussi prestigieuse qui n’a pas gagné la coupe Stanley depuis 45 ans.

Après un lock-out de quatre mois qui a fait rager autant les joueurs que les amateurs, le Canadien retrouve enfin ses fidèles partisans et on ne doute pas un seul instant qu’il y aura de l’électricité dans l’air avant même que les deux équipes ne sautent sur la patinoire. Le hockey à Montréal, faut-il le répéter, n’est pas un sport, mais une religion qui rejoint toutes les couches de la société.

Malgré les déboires des dernières années, le CH demeure aussi populaire.

Malgré les déboires des dernières années, le CH demeure aussi populaire.

Durant les 15 ou 20 dernières années, le Canadien a raflé beaucoup plus de concours de marketing que de championnats. En fait, les Glorieux n’ont gagné que deux petites coupes Stanley depuis le départ de Ken Dryden, Jacques Lemaire et Scotty Bowman, au printemps 1979. Pour les gens de mon âge, c’est difficile à croire. C’est pourtant la triste réalité.

Avec le temps, le Canadien est devenu une équipe comme tant d’autres. Il a même glissé dans les bas-fonds de la Ligue nationale, une chose longtemps impensable, mais la flamme demeure bien vivante dans le coeur des partisans.

Malgré les déboires des dernières années, on a réussi une belle chose: rajeunir la clientèle et faire de chaque match un happening. Gagne ou perd, on parle du Canadien huit jours par semaine.

Une place dans les séries?

«Porteur d’espoir», tel est le nouveau slogan du Bleu Blanc Rouge. En effet, il y a lieu d’espérer depuis qu’on a décidé de confier l’équipe à Marc Bergevin et à Michel Therrien, mais ça va prendre plus qu’un slogan et de beaux discours pour gravir les échelons.

Ça va surtout prendre des athlètes qui ont du talent et du coeur au ventre. Des gars qui ont le CH étampé sur la poitrine, qui veulent suivre les traces de Howie Morenz, des frères Richard, du Gros Bill, de Boom-Boom et de Flower. Des joueurs qui comprennent la tradition du Canadien et l’importance de l’équipe dans la communauté. Ces joueurs-là existent-ils encore?

Le Canadien nous revient sensiblement avec la même formation que l’an passé, plus l’addition de Brandon Prust, Colby Armstrong et Francis Bouillon. Sans oublier la soustraction de Scott Gomez. Ce n’est pas le Pérou. Si on se fie à l’opinion de la majorité des experts, l’équipe aura grand mal à se tailler une place dans les séries. Même que Mario Tremblay les voit au 10e rang.

On s’entend généralement pour dire que Boston, Pittsburgh, les Rangers, Washington et Philadelphie sont les cinq meilleurs clubs de l’Association de l’Est. Après, c’est le «free for all».

Dans un calendrier écourté de 48 parties, il y aura sans doute des surprises de taille, des pleurs et des grincements de dents. Pour que le Canadien tienne son bout dans la course aux séries, il devra mettre tous ses oeufs dans le même panier. Voici quelques conditions à respecter:

  1. Michel Therrien devra obtenir le support de ses vétérans et faire respecter son plan de match à la lettre.
  2. Carey Price devra rester en santé et faire preuve d’une meilleure concentration, soir après soir.
  3. Brian Gionta, Andrei Markov, Tomas Plekanec, Rene Bourque et Tomas Kaberle devront en donner davantage.
  4. Lars Eller devra poursuivre son ascension.
  5. Le trio Cole-Desharnais-Pacioretty devra produire au même rythme.
  6. Les unités spéciales devront être plus efficaces.
  7. On devra agir avec prudence avec Alex Galchenyuk, plus bel espoir de l’organisation.
  8. Il faudra que P.K Subban soit satisfait de son contrat, qu’il se moule à l’équipe et se défonce chaque fois qu’il saute sur la patinoire.

Méchant contrat!

Jean Béliveau sera présent au match d’ouverture

À moins d’un impondérable, Jean Béliveau, plus grand capitaine de l’histoire des Glorieux, participera aux cérémonies soulignant le match d’ouverture du Canadien, samedi soir, au Centre Bell.

M. Béliveau se remet d’un deuxième accident vasculaire-cérébral à sa résidence de Longueuil. Comme il a encore des ennuis avec son équilibre, il n’est pas question qu’il s’aventure sur la patinoire, mais il lui fera plaisir de revoir plusieurs de ses anciens coéquipiers, dont Henri Richard et Serge Savard.

Jean Béliveau assistera au match d'ouverture du Canadien au Centre Bell.

Jean Béliveau assistera au match d’ouverture du Canadien, samedi soir, au Centre Bell.

On peut supposer que Guy Lafleur et Yvan Cournoyer, deux autres ambassadeurs du Canadien, seront également de la fête.

Serge Savard a subi le remplacement du genou droit à l’hôpital de Saint-Eustache il y a une dizaine de jours. C’est encore souffrant, mais il se sent suffisamment bien pour se rendre au Centre Bell et souhaiter bonne chance à Marc Bergevin, l’homme qu’il a recommandé à Geoff Molson pour prendre la relève de Pierre Gauthier.

Il y aura donc beaucoup d’émotion dans l’air avant le début du match Canadien-Maple Leafs.