Un point sur quatre

J’étais au Centre Bell, jeudi soir. Pour vous dire la vérité, le match m’a laissé plutôt indifférent. Une partie parmi tant d’autres à l’intérieur d’un calendrier qui n’en finit plus.

Au baseball, il y a les «dog days» du mois d’août. Au hockey, il faut se taper le mois le plus froid de l’année avant d’attaquer le dernier droit.

Le Canadien n’aurait pas dû perdre cet affrontement contre les Panthers et il a amassé un seul petit point en deux soirées de travail. Qui s’en souviendra au mois d’avril?

Gerard Gallant, ancien joueur des Castors de Sherbrooke, obtient des succès inespérés à sa première saison derrière le banc des Panthers.

Gerard Gallant, ancien joueur des Castors de Sherbrooke, obtient des succès inespérés à sa première saison derrière le banc des Panthers.

Curieusement, le CH éprouve plus de difficultés contre les formations de qualité inférieure. Il faut cependant préciser que les Panthers sont une jeune équipe avec beaucoup de potentiel et que Roberto Luongo est encore un très bon gardien de but même s’il aura 36 ans avant la fin de la saison régulière.

Gerard Gallant est le premier à dire qu’il ne prévoyait pas avoir autant de succès à sa première campagne à Miami. Tant et si bien que les Panthers pourraient bien réussir un tour de force et se tailler une place dans les séries. En tout cas, ils y mettent les efforts.

Quelques échos

  • CAREY PRICE a mal paru sur le but de Steve Kampfer, mais il serait mal vu de lui adresser quelque reproche avec la saison qu’il connaît.
  • BRENDAN GALLAGHER ne se gêne pas pour foncer au filet et il en récolter les dividendes. Certains joueurs auraient avantage à l’imiter.
  • JARRED TINORDI possède un physique impressionnant, mais je me demande s’il n’aurait pas avantage à suivre des cours de BOXE.
  • JEAN-MICHEL ANCTIL a assisté à la partie avec sa fille Charlie. Il portait fièrement le chandail d’ALEX GALCHENYUK.
  • MARC BERGEVIN a soupé en compagnie de DALE TALLON, son homologue chez les Panthers. Les deux hommes ont travaillé ensemble dans l’organisation des Blackhawks.

Vendredi en vrac

  • ÉRIC DESJARDINS a été admis au Panthéon des FLYERS, jeudi soir. Une belle récompense pour le défenseur de ROUYN-NORANDA, maintenant âgé de 45 ans. À Montréal, on se souvient surtout de son tour du chapeau contre les Kings en finale de la coupe Stanley (1993). C’est cependant à PHILADELPHIE qu’il a connu ses meilleures saisons.
  • L’état de santé d’HENRI RICHARD se détériore et ça me fait de la peine.
  • JEAN-LUC BRASSARD effectue son 17e voyage au JAPON. Cette fois, il a accompagne un groupe de VOYAGES GENDRON.
  • J’aimerais voir PATRICK KANE enlever le championnat des marqueurs. Mon type de joueur.

    Jean-Luc Brassard adore skier au Japon. C'est son 17e voyage au pays du soleil levant.

    Jean-Luc Brassard adore skier au Japon. C’est son 17e voyage au pays du soleil levant.

  • Le club de golf BELOEIL aurait perdu une centaine de membres.
  • Entouré des membres de sa famille, l’ancien arbitre LUC LACHAPELLE est aux soins palliatifs à l’hôpital ROSEMONT. Il a été un des fondateurs du programme MAGH et il a joué dans les films Les Boys. Luc a été un des meilleurs officiels de la LHJMQ. On lui souhaite bon courage.
  • DUKE DOUCET a fêté ses 68 ans sur un parcours de golf de la région de SARASOTA.
  • J’ai rêvé que PKP était devevu chanteur. Un cauchemar? Non, je ne sais pas s’il chantait en français ou en anglais!
  • AU TOURNOI MOUSQUIRI: Les meilleurs joueurs du 52e tournoi Mousquiri de Richmond ont été ÉTHAN GAUTHIER (Drummondville); JÉRÉMY HAMEL et ENZO HAMEL (Val Saint-François); ALEXIS SYLVESTRE (Suroît); MATHIEU BARIL (Saint-Constant); JOEY VETRANO (Fédération de l’Est); WILLIAM VACHON (Thetford-Mines); ELIOT FOURNIER (Lotbinière); MIKAEL RATELLE (Laval-Est) et NATHAN BARIL (Richelieu).
  • SYLVIE SCHETAGNE vous propose de participer à un CARDIO-GOLF en raquettes, le 27 février, au club de golf PINEGROVE.
  • BILL GUÉRIN, pionnier de la Ligue Récession de Valleyfield, me demande de saluer RONALD COREY. Voilà, c’est fait.
  • Le diable est aux vaches à l’Hôtel de Ville de SHERBROOKE.

Le mot d’humour

Si une femme te dit «Corrige-moi si j’ai tort», ne le fais jamais. C’est un attrape-nigaud.

Cinq de suite contre Détroit!

Il n’y a pas si longtemps, il aurait été impensable que le Canadien gagne cinq parties de suite contre les Red Wings de Détroit. C’est pourtant ce qui vient de se produire et c’est un signe que le Tricolore est sur la bonne voie.

Bien servie par son Superman et par un système de jeu très discipliné, la troupe de Michel Therrien a blanchi les Wings 2-0 à l’aréna Joe Louis, lundi soir, pour s’emparer du premier rang dans la Conférence de l’Est. Moins de deux mois avant la fin du calendrier régulier, les partisans du Bleu-Blanc-Rouge ont le droit de rêver.

Tomas Plekanec a brisé l'égalité de 0-0 en fin de troisième période. C'était son 4e but gagnant de la saison.

Tomas Plekanec a brisé l’égalité de 0-0 en fin de troisième période. C’était son 4e but gagnant de la saison.

Dans un match où la victoire aurait pu aller d’un côté comme de l’autre, Carey Price (encore lui!) a fini par avoir le dernier mot sur Jimmy Howard, très solide devant le filet de l’équipe locale. Tomas Plekanec, toujours aussi fiable dans les deux sens de la patinoire, a marqué le but de la victoire sur un tir précis en fin de troisième période, puis Max Pacioretty a fermé les livres en tirant dans une cage abandonnée.

«Nous sommes de plus en plus à l’aise dans ce genre de rencontre, a dit Therrien après la partie. Le calme de Carey nous met en confiance. Vous venez d’assister à un grand match de hockey».

Le blanchissage de Price était son cinquième de la saison et le 30e de sa carrière. Il livre une lutte de tous les instants à Pekka Rinne, des Predators de Nashville, pour le titre de meilleur gardien de but de la ligue et celui de joueur par excellence.

Les échos du match

  • Le Suédois JACOB DE LA ROSE prend du galon. Therrien n’a pas hésité à lui faire confiance en fin de match. Il n’a que 19 ans, mais il possède le physique de l’emploi.
  • ANDREI MARKOV et son ami P.K. jouent leur meilleur hockey de la saison.
  • DALE WEISE a fait une très belle passe entre les patins avant que Plekanec inscrive le but gagnant.

    Le jeune Jacob de la Rose s'affirme de plus en plus dans l'uniforme du CH.

    Le jeune Jacob de la Rose s’affirme de plus en plus dans l’uniforme du CH.

  • CAREY PRICE a réussi son meilleur arrêt aux dépens de Darren Helm en première période. Il est tellement sûr de lui qu’il joue dans la tête de ses rivaux.
  • MAX PACIORETTY a maintenant un différentiel de + 29. Il a réussi un beau repli défensif contre Luke Glendening en plus de marquer son 26e but de la campagne.
  • MIKE BABCOCK, un ancien des Redmen de McGill, a le choix: continuer de GAGNER à Détroit où aller reconstruire les pauvres MAPLE LEAFS. La première option semble plus logique.
  • Au Madison Square Garden, les RANGERS sont venus de l’arrière pour battre Jaroslav Halek et les Islanders 6-5. C’était la 501e victoire d’ALAIN VIGNEAULT dans la Ligue nationale. Il a ainsi rejoint le regretté PAT BURNS. Deux buts pour le capitaine RYAN McDONAGH, un ancien du CH.
  • Le défenseur MARC MÉTHOT a obtenu le contrat qu’il désirait (presque 20M$ pour quatre ans) et il poursuivra sa carrière à Ottawa. Plusieurs équipes auraient aimé l’embaucher.
  • Les RED WINGS participeront aux séries pour une 24e année de suite. Qui dit mieux?
  • SIMON GAGNÉ annoncera bientôt sa retraite. Il aura 35 ans à la fin du mois.

Les Glorieux prennent un coup de vieux

SHERBROOKE— Environ cinq ans après la mort d’Yvon Ellyson, ami personnel et super partisan des Red Sox, j’étais de retour dans la vieille église du boulevard Alexandre pour assister aux funérailles de Claude Ruel.

En apercevant Mario Tremblay, un des «p’tits gars» à Piton, je n’ai pu m’empêcher de lui lancer: «On pourrait pas aller aux noces une fois de temps en temps?»

Mario vient de perdre son épouse (Colette). Dans les mois précédents, on a enterré Jean Béliveau, Gilles Tremblay et Carol Vadnais. Durant cet hiver de plus en plus froid, les soldats tombent comme des mouches dans le camp des Glorieux. C’était sans doute inévitable, mais personne na vu venir une telle hécatombe.

Guy Lapointe se dit secoué par les événements des derniers mois.

Guy Lapointe se dit secoué par les événements des derniers mois.

Réjean Houle, président des Anciens Canadiens, est si souvent vêtu de son complet noir qu’on le croirait à l’emploi de la maison Urgel Bourgie!

Guy Lapointe, dont le chandail flotte maintenant au plafond du Centre Bell, se dit profondément secoué par les événements des derniers mois. «Tout a commencé avec la mort de Carol (Vadnais), m’a-t-il confié pendant la messe. Lorsque je l’ai vu dans son cercueil, mes genoux ont plié. J’ai rêvé à lui pendant cinq nuits. Tous ces décès ont de quoi nous briser le coeur et nous faire réfléchir. J’aurai 67 ans le mois prochain et ça commence à me taper sur les nerfs, ces histoires-là».

Serge Savard, Guy Lafleur, Yvan Cournoyer ou Christian Bordeleau aurait dit à peu près la même chose. Le temps file à une vitesse folle et on sait très bien, comme le disait Reggiani, que personne ne repasse par sa jeunesse. Mes idoles ont maintenant 65, 70 et 75 ans. Honnêtement, ça me pue au nez!

Avant de quitter les lieux

  • Compte tenu de toutes les frites, tous les hot-dogs et hamburgers qu’il a mangés dans les arénas, CLAUDE RUEL est chanceux d’avoir vécu jusqu’à 76 ans. Il y a une vingtaine d’années, le Docteur Mulder lui a recommandé un déblocage des artères, mais il a dit NON. «Lorsque le temps sera venu, le Seigneur viendra me chercher», croyait-il. Piton était un homme profondément religieux.
  • PIERRE (Boom-Boom) MEILLEUR, ancien adjoint d’Eddy Palchak, vit maintenant à Montréal-Nord. Il a fait le voyage à Sherbrooke avec JEAN-LUC LUSSIER, Serge Savard et Jean-Louis Marinier.
  • CLAUDE RUEL était un grand amateur de musique country. Durant la messe, PATRICK PHILIBERT lui a chanté «Mille après mille», le grand succès de WILLIE LAMOTHE.
  • CHARLES MONTELPARE, l’as collectionneur de Deauville, portait fièrement son chandail du Canadien avec le numéro 4 et le nom de JEAN BÉLIVEAU.
  • RONALD COREY ne retrouvera pas ses bâtons de golf avant le mois d’avril. Au diable la Floride, il veut passer le plus de temps possible avec sa famille.
  • JULIE, la nièce de Claude Ruel: «Il était un grand-papa gâteau avec un grand coeur. Il incarnait le dépassement de soi».
  • LUC GAUTHIER, ex-défenseur des Canadiens de Sherbrooke, en est à sa septième année comme recruteur des PENGUINS.
  • FRANÇOIS (Lou) OUIMET, grand ami de Claude Ruel, joue au hockey deux fois par semaine dans la Ligue des BONS VIVANTS de Montréal-Est. Parmi ses compagnons de jeu, il y a FERNAND DUPUIS, Roger Laterreur et François Laverdure.
  • CLAUDE DUSSAULT, l’ancienne voix des courses à l’hippodrome de Sherbrooke, était content de renouer avec les Savard, Houle, Corey et cie.

 

 

Piton réunit ses p’tits gars une dernière fois

SHERBROOKE– En cette froide journée de la Saint-Valentin, nous étions plus de 200 personnes dans l’église Immaculée-Conception pour rendre un dernier hommage à Claude (Piton) Ruel, un petit homme qui avait le coeur gros comme le Forum de Montréal.

Avec les témoignages qui se succédaient tour à tour, les propos du curé Giguère et la messe proprement dite, on aurait cru que Piton voulait passer une heure de plus avec les «p’tits gars» qu’il a tant aimés avant de s’accorder le repos éternel.

Plus de 200 personnes, dont plusieurs anciens joueurs du Canadien, ont rendu un dernier hommage à Claude Ruel dans une église de Sherbrooke.

Plus de 200 personnes, dont plusieurs anciens joueurs du Canadien, ont rendu un dernier hommage à Claude Ruel dans une église de Sherbrooke.

C’est le grand Serge Savard, toujours aussi fier et imposant, qui a pris la parole au nom de ses anciens coéquipiers. «Au printemps 1968, Claude a fait la promesse d’adopter un enfant si on gagnait la coupe Stanley, a-t-il rappelé. Si on avait perdu, probablement que son fils Jean ne serait pas ici aujourd’hui. Claude a été mon patron, puis j’ai été son patron, mais nous avons surtout été de très bons amis. Je lui dis merci d’avoir été là pour nous tous. Son souvenir restera impérissable».

Les Glorieux des années 1970 étaient bien représentés dans mini-cathédrale du boulevard Alexandre: Flower, Pointu, le Roadrunner, Mario, Yvon, le Mousse, Peanut et Chris Nilan. Il y en a quatre ou cinq qui ont fait le voyage en hélicoptère avec Lafleur. Les autres ont préféré l’automobile. Il y avait aussi Ronald Corey, Patrice Brisebois et bien d’autres personnes qui ont gravité dans l’univers de Ruel.

Voici d’autres témoignages:

Le curé GERVAIS GIGUÈRE: «Claude était un ami d’enfance. Je pense qu’on peut dresser un certain parallèle entre lui et JEAN BÉLIVEAU (son idole). Les trophées et les statistiques ont leur importance, mais pas autant que les qualités humaines. Claude était un homme simple, humble et généreux avec un peu d’orgueil bien placé. Il avait une grande FOI. Il disait son chapelet chaque jour, il allait à la messe le dimanche et rendait visite aux communautés religieuses. Il était profondément un homme BON».

JEAN RUEL, fils du disparu: «Merci, les gars, d’avoir gagné la coupe en 1968! Grâce à vous, je suis devenu un de ses p’tits gars. Même s’il était souvent parti de la maison à cause de son travail, Claude a été un bon père. Il m’a enseigné à AIMER les autres, parfois même un peu trop. Il pensait toujours aux autres avant de penser à lui-même. Il avait aussi beaucoup de respect pour les PARTISANS du Canadien. Il nous répétait que c’était grâce à eux si nous faisions une si belle vie. Quand il s’asseoyait devant la télé pour regarder une partie de hockey, de baseball ou de football ou même un film de JOHN WAYNE, il leur disait toujours quoi faire!»

PIERRE MONDOU: «Comme recruteur, j’ai voyagé avec lui pendant 17 ou 18 ans. Il était notre mentor. Il n’était pas docteur en hockey, mais il avait du feeling et un très bon jugement. Durant les années 1970, il formait le duo parfait avec SCOTTY BOWMAN. C’est lui qui s’occupait de l’enseignement parce que Scotty ne nous parlait presque pas. Il a été extraordinaire avec les jeunes joueurs du Canadien».

STÉPHANE PILOTTE, recruteur des Ducks d’Anaheim: «J’étais avec Claude durant la dernière journée de sa vie. Nous avons souvent voyagé ensemble et il y a un tas d’histoires que je ne peux pas vous raconter, par respect pour lui. Il souhaitait rester dans L’OMBRE, mais il avait encore la passion du hockey. Il doit avoir vu plus de 150 parties cet hiver. Il analysait le travail de tous les joueurs sans exception, souvent jusqu’à minuit le soir, et il avait toujours le bon conseil. Il voulait aider les jeunes à réussir».

Chris Nilan n'oubliera jamais les conseils et les encouragements de Claude Ruel. Il a été profondément touché par sa mort.

Chris Nilan n’oubliera jamais les conseils et les encouragements de Claude Ruel. Il a été profondément touché par sa mort.

CHRIS NILAN, le Yankee Boy à Piton: «Je n’oublierai jamais ce que Claude a fait pour moi. Il ne me regardait pas juste comme un batailleur. Il croyait tellement en moi qu’il m’a aidé à connaître une saison de 21 buts».

RICHARD DUVAL, son neveu: «Il était tellement passionné et il aimait tellement le Canadien. Claude était un homme généreux et un rassembleur. Il m’a souvent parlé de ses exploits au baseball durant sa jeunesse. Il en a frappé des circuits par-dessus le cinéma Rex!»

JULIEN DUPONT, ancien joueur des Cataractes de Shawinigan: «J’étais souvent avec lui. J’ai dû insister pour qu’il assiste aux funérailles de Jean Béliveau. Il était un «loner», un homme profondément religieux».

SERGE GRÉGOIRE, de Sherbrooke: «J’ai été son coéquipier dans la catégorie bantam au début des années 1950. On jouait pour l’équipe du Marché Jacques. Claude était tout un joueur de hockey. Il possédait un excellent coup de patin et un puissant lancer. Je suis certain qu’il aurait joué dans la Ligue nationale s’il n’avait pas perdu un oeil accidentellement à Belleville, Ontario. Au baseball, il avait assez de talent pour être invité au camp des recrues des Indians de Cleveland».

FRANÇOIS (Lou) OUIMET, de la Ligue des Bons Vivants à Montréal-Est: «Nous étions souvent avec Claude à l’Hippo-Club de Boucherville. Il adorait les courses sous harnais et discuter de hockey avec ses amis. Il n’a jamais digéré d’avoir été mis de côté par la direction du Canadien à la fin des années 1990. Ça lui a brisé le coeur».

P.S. Victoire de 2-1 contre les Maple Leafs en tirs de barrage. Rien pour écrire à sa mère! Bon dimanche.