Bryson DeChambeau: attitude de champion

AUGUSTA, Géorgie— Si on oublie le dernier trou où il a commis un triple-bogey, le jeune Bryson DeChambeau a été le meilleur golfeur dans des conditions très difficiles, vendredi après-midi. Pour un golfeur qui n’a pas encore quitté les rangs amateurs, il s’agit d’un exploit remarquable.

Non seulement DeChambeau possède-t-il un talent exceptionnel pour frapper une balle de golf, mais il est tout aussi impressionnant lorsqu’il se présente devant les journalistes pour étaler ses états d’âme. Il s’exprime très bien, connaît son affaire et ne manque surtout pas de confiance en lui.

Bryson DeChambeau: un jeune homme qui fait jaser à Augusta.

Bryson DeChambeau: un jeune homme qui fait jaser à Augusta.

En gros, il a dit: «J’ai été erratique avec mon bois-1 au dernier trou, mais ce n’est pas la fin du monde. Je suis fier de ma journée dans l’ensemble et je crois encore en mes chances de victoire. Je devrai cependant améliorer mon jeu sur les normales 5 et mieux me servir de mon wedge».

Après avoir été couronné champion de la NCAA et avoir enlevé le championnat amateur des États-Unis, DeChambeau a eu l’intelligence de jouer cinq tournois chez les pros tout en conservant son statut amateur. Il a aussi joué 12 rondes de pratique à Augusta avant de participer au Masters. Il ne se fait pas mieux comme préparation pour un golfeur de 22 ans.

«J’aime beaucoup l’attitude de ce jeune homme, a déclaré Colin Montgomerie sur les ondes de Golf Channel. Il a commis un triple-bogey au dernier trou et ne s’est jamais plaint de son sort. Au contraire, il a promis de revenir plus fort. C’est-là l’attitude d’un champion».

Encouragé par McIlroy

«Bryson n’a peur de rien et je m’attends à ce qu’il joue très bien en fin de semaine», a ajouté Jordan Spieth, son compagnon de jeu durant les deux premières rondes.

Rory McIlroy a joué à deux reprises avec DeChambeau durant les derniers mois. Une fois à Abu Dhabi et une autre fois à Bay Hill. Après coup, il lui a dit: «Si tu continues de jouer comme ça, je vais te revoir très souvent».

Le jeune Californien ne pouvait pas recevoir de plus beau compliment de la part de McIlroy. «Il a été très gentil de me dire ça. Je l’apprécie beaucoup et ça me sert de motivation».

Le tournoi des Maîtres n’a jamais été gagné par un golfeur amateur même si c’était le voeu le plus cher de Bobby Jones. Billy Joe Patton et Ken Venturi ont failli réussir l’exploit durant les années 1950, mais ils ont «manqué de jus» dans le dernier droit.

Sous les grands pins

  • Pas moins de 10 anciens champions ont raté la coupure. En plus de PHIL MICKELSON, il y a Tom Watson, Charl Schwartzel, Trevor Immelman, Mike Weir, Mark O’Meara, Sandy Lyle, Vijay Singh, Zach Johnson et IAN WOOSNAM. Ce dernier en était à sa dernière participation.
  • Parmi les autres absents en fin de semaine: GRAEME McDOWELL, Ernie Els, Rickie Fowler, Darren Clarke et Jason Dufner. «J’ai une relation AMOUR-HAINE avec Augusta, a dit McDowell. Je tenterai de faire mieux la prochaine fois».
  • JORDAN SPIETH (2) et RORY McILROY (2) ont gagné quatre des six derniers tournois majeurs.
  • BERNHARD LANGER, Davis Love et Larry Mize sont les trois «vieux renards» qui ont réussi à éviter la coupure. Langer a 58 ans, Mize 57 et Love 51.
  • TOM WATSON a beaucoup apprécié les ovations de la foule. «Je m’ennuierai de ce tournoi, mais le temps est venu de faire place aux jeunes, a-t-il dit. Je ne frappe plus assez loin pour rivaliser avec eux. Cependant, je continuerai de jouer chez les Seniors tant et aussi longtemps que je pourrait tenir mon bout». Il a 66 ans.
  • Comme des milliers d’autres, je me suis levé pour applaudir chaleureusement Watson quand il a grimpé l’allée du 14e trou. Il sera toujours un de mes favoris.
  • Tous les fers de BRYSON DeCHAMBEAU sont de la même longueur, soit la longueur d’un fer 7. Il porte aussi une jolie casquette à la BEN HOGAN. Moi aussi, mais avec moins de succès!
  • À cause des VENTS qui atteignaient parfois 35 milles à l’heure, les magiciens de la PGA ont conservé une moyenne de 75 coups par ronde, vendredi.
  • La coupe Molson à GALCHENYUK et la coupe Jacques-Beauchamp à Ti-Paul Byron. C’est mieux que rien!
  • Selon un de mes espions, GUY ÉMOND est de nouveau hospitalisé à LE GARDEUR.
  • À plus.

Rory aux trousses de Jordan Spieth

Encore plein de surprises à Augusta

AUGUSTA, Géorgie— À cause du vent, Jordan Spieth a vécu sa première ronde au-dessus de la normale à Augusta et il détient un seul coup d’avance sur Rory McIlroy à mi-chemin du 80e tournoi des Maîtres.

Après avoir réussi deux birdies en début de match, Spieth a vu le ciel lui tomber sur la tête. Il a commis un double-bogey et quatre bogeys pour un total de 74. Quant à McIlroy, il a sauvé sa journée avec trois oiselets entre le 13e et le 16e trou. Il est maintenant en excellente position pour tenter d’enlever la quatrième manche du Grand Chelem. McIlroy amorcera la troisième ronde en compagnie de Spieth et on devrait assister à tout un spectacle.

«À cause du vent, les conditions de jeu était très difficiles aujourd’hui et ça pourrait bien être le cas en fin de semaine, a dit Spieth en conférence de presse. On se croirait au U.S. Open avec la vitesse des verts. C’est parfois impossible de frapper la balle près du fanion. Il y a encore plusieurs joueurs qui peuvent gagner ce tournoi. Rory n’est pas un ami personnel parce qu’il a cinq ou six ans de plus que moi, mais j’ai pour lui le plus grand respect. J’ai hâte de jouer avec lui».

Bryson DeChambeau était à un seul coup de la tête avant de commettre un triple-bogey au 18e trou.

Bryson DeChambeau était à un seul coup de la tête avant de commettre un triple-bogey au 18e trou.

DeChambeau impressionne

Le jeune Bryson DeChambeau, champion amateur des États-Unis, était au plus fort de la course jusqu’à ce qu’il commette un affreux triple-bogey au dernier trou. Il amorcera la troisième ronde à quatre coups des meneurs. Il a quand même impressionné la galerie par son jeu en général. À noter que le Masters n’a jamais été gagné par un golfeur amateur.

«Je savais que j’étais capable de jouer dans ce tournoi, a dit DeChambeau, un jeune homme très sûr de ses moyens. J’ai raté mon coup de départ au dernier trou, mais ce n’est pas la fin du monde. Je suis à seulement quatre coups de la tête et je crois encore en mes chances de victoire. Je devrai cependant mieux jouer sur les normales 5. Je vis une expérience extraordinaire. Il faut seulement que je reste patient et que je garde la balle en jeu. Je ne suis pas nerveux du tout. Si tout va bien, j’aurai un week-end du tonnerre».

Comme l’impression que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Bryson DeChambeau.

Tom Watson, à sa 43e et dernière participation au tournoi, a manqué d’essence et il n’a pu faire mieux que 78 pour un total de 152. Il a quand même été applaudi tout au long de la journée. Les gens savent reconnaître un «grand champion».

Phil Mickelson s’est sorti du tournoi avec un affreux 79. À 45 ans, il devient difficile de tenir tête aux jeunes loups…

Enfin, notons la belle performance de l’Allemand Bernhard Langer. À 58 ans, il a réussi a joué 72 et 73 pour un total de 145. Il est donc à cinq coups du meneur.

Le roi est rendu vieux

On ne croyait pas vivre assez vieux pour voir cela, mais le légendaire ARNOLD PALMER, fort comme un cheval, éprouve maintenant de sérieux problèmes d’ÉQUILIBRE. C’est pour cela qu’il s’est abstenu de frapper la première balle, jeudi matin.

Arnold Palmer: c'est lui qui a fait du Masters le tournoi qu'il est aujourd'hui.

Arnold Palmer: c’est lui qui a fait du Masters le tournoi qu’il est aujourd’hui.

NICK PRICE, ex-numéro un mondial, lui a rendu un bel hommage en ces termes: «C’est lui qui a fait du Masters le tournoi qu’il est aujourd’hui. Il est arrivé en même temps que la TÉLÉVISION et il était le gars parfait pour ce nouveau médium. C’est son style de jeu et son MAGNÉTISME qui ont rendu le golf si populaire. Il était ami avec le président des États-Unis (Dwight Eisenhower), avec BOB HOPE, Jackie Gleason et plusieurs autres vedettes. Tous les regards étaient tournés vers lui. Je n’enlève rien à JACK NICKLAUS et à Gary Player, mais c’est Arnie qui a révolutionné le golf».

Quarante ans après Palmer, c’est le jeune TIGER WOODS qui a soulevé l’enthousiasme et créé une nouvelle génération de golfeurs. Qui sera le prochain roi?

Sous les grands pins

  • On va bâtir un nouveau CENTRE DE PRESSE pour le prochain tournoi. Cela permettra aux spectateurs d’avoir plus d’espace pour circuler. Les journalistes ne sont pas inquiets. Ils seront encore traités comme des ROIS.
  • RICKIE FOWLER: «Ce n’était pas dans mes plans de jouer 80 pour l’ouverture du 80e tournoi des Maîtres». Fowler a joué 73 en deuxième parcours, mais c’était trop peu trop tard. Ernie Els a aussi fait amende honorable avec un 73, mais il ne sera pas là en fin de semaine.
  • Parmi les 89 inscrits, il y avait 14 nouveaux pros, 16 anciens champions et six golfeurs amateurs. Tout ce beau monde provenait de 23 pays!
  • À plus.

Els: problème majeur

AUGUSTA, Géorgie— On a beaucoup parlé du 66 de Jordan Spieth, des déboires de Rickie Fowler (80), Jason Day et Adam Scott après la première ronde du Masters, mais encore plus des «six coups roulés» d’Ernie Els sur une distance de «trois pieds ou moins» au premier trou.

Dans toute l’histoire de ce tournoi, on ne se souvient pas d’une telle mésaventure. Pour une raison qu’il ignore lui-même, le grand Ernie était incapable de faire reculer son fer droit pour frapper la balle. Sans doute un problème neurologique ou psychologique.

Ernie Els était malheureux comme les pierres quand il a quitté le parcours, jeudi soir.

Ernie Els était malheureux comme les pierres quand il a quitté le parcours, jeudi soir.

«Je ne peux pas vous expliquer ce qui s’est passé, a-t-il dit après avoir joué 80, la pire ronde de sa carrière à Augusta. Je me demande si je ne devrai pas subir une opération au cerveau. J’aurais voulu sauter dans mon auto et aller me cacher quelque part à l’extérieur de la ville.

«J’aurais pu me retirer sur le champ, mais j’ai trop de respect pour le golf et pour ce tournoi. Je ne sais pas ce qui s’est passé. C’est inexplicable. Par la suite, je me suis accroché du mieux que je pouvais, mais j’ai raté la cible durant toute la journée. Je ne sais pas combien de coups j’ai gaspillés. Je ne sais pas non plus ce que je vais faire pour remédier à la situation».

Curieusement, Els dit qu’il peut s’installer sur le vert d’exercice et caler 20 roulés d’affilée sur une distance de trois pieds. Une fois rendu sur le terrain, c’est une autre histoire.

Gagnant de quatre épreuves du Grand Chelem, Els a souvent connu des ennuis à Augusta. Il a failli gagner le tournoi en 2004, mais Phil Mickelson a réussi un birdie au dernier trou pour le battre par un coup. Dans les années qui ont suivi, il a raté quatre fois la coupure et il n’a pu faire mieux qu’une égalité en 13e place (2013).

Big Easy utilisait un «belly putter» quand il a gagné le British Open à Royal Lytham en 2012. Sachant que ce bâton ne serait plus légal à compter de janvier 2016, il a recommencé à jouer avec un petit fer droit, l’an passé. De toute évidence, la transition a été difficile.

Day sympathise

Jason Day, qui  jouait en sa compagnie, ne se souvient pas d’avoir vécu ce genre de situation.

«Ernie et moi sommes de bons amis depuis que nous avons fait équipe dans la Coupe des Présidents. Je ne savais pas qu’il éprouvait de tels ennuis avec son fer droit. Tu ne veux pas voir un autre joueur connaître ce genre de problème. Ça peut même mettre fin à ta carrière. J’espère qu’Ernie parviendra à s’en sortir et à jouer comme il en est capable», a dit le numéro un mondial.

Au moment d’écrire ces lignes, Els vient d’amorcer sa deuxième ronde avec un double-bogey. Houston, we have a problem. A big problem!

Spieth est sérieux

Plein de surprises en première ronde du Masters

AUGUSTA, Géorgie— Aucun golfeur n’a gagné le veston vert deux années de suite depuis Tiger Woods (2001-2002), mais le jeune Jordan Spieth semble déterminé à répéter l’exploit.

Le golfeur du Texas, qui suit fièrement les traces de Byron Nelson, Ben Hogan et Ben Crenshaw, a joué 66 en première ronde du Masters et il

Jordan Spieth est comme un poisson dans l'eau à Augusta. Il a joué 66 en ronde initiale du Masters pour s'emparer de la tête.

Jordan Spieth est comme un poisson dans l’eau à Augusta. Il a joué 66 en ronde initiale du Masters pour s’emparer de la tête.

détient une avance de deux coups sur l’Irlandais Shane Lowry et le Néo-Zélandais Danny Lee.

À 69, trois coups derrière, on retrouve les Anglais Paul Casey, Justin Rose et Ian Poulter, l’Espagnol Sergio Garcia et le Danois Soren Kjeldsen. Rory McIlroy a commis un bogey au 18e et il a dû se contenter d’un pointage de 70. Comme on peut le voir, ce sport n’a jamais été aussi «international».

«À cause du vent et des conditions de jeu, j’aurais été content de jouer 70, a dit Spieth. Mon jeu s’en va dans la bonne direction et je suis heureux de mon rendement avec le fer droit. Si je peux mieux jouer avec mes fers, je serai en business».

Six putts au premier trou!

On a eu droit à plein de surprises en lever de rideau. Voici quelques exemples:

  • ERNIE ELS a eu besoin de six coups roulés sur une très courte distance au premier trou et il a enregistré un pointage de 9. C’était à la fois tragique, pathétique et catastrophique. Big Easy est rentré à la maison avec un pointage de 80.
  • RICKIE FOWLER, un des favoris de la foule, a commis deux doubles-bogeys et un triple-bogey et il a quitté les lieux avec une carte idendique de 80.
  • Le numéro mondial JASON DAY flirtait avec le sommet quand il s’est accroché les pieds bêtement en fin de partie. Au 16e trou, il commis une affreux triple-bogey après avoir expédié sa balle à l’eau. Au lieu de jouer 66 ou 67, il s’est présenté dans la tente du marqueur avec un 72. Il devra travailler très fort pour retourner parmi les meneurs.
  • BUBBA WATSON, double champion à Augusta, n’a pu faire mieux que 75, un coup de plus que TOM WATSON qui, à 66 ans, participe au tournoi pour la 43e et dernière fois de sa carrière.
  • PHIL MICKELSON, en quête d’un quatrième championnat, n’a jamais réussi à se mettre en marche et il a dû se contenter de la normale 72.
  • ADAM SCOTT a connu lui aussi une journée très difficile (76).
  • Le Canadien MIKE WEIR (76) aura besoin de tout son petit change pour éviter la coupure vendredi soir.
  • À plus.