ALI: plus que gros que DiMaggio et Williams

La mort de Muhammad Ali n’a pas fini de faire jaser et pour toutes sortes de raisons.

Ali était un homme avec du panache, du style et beaucoup de charisme. Très intelligent, il a su mixer son talent de comédien et son amitié avec le commentateur Howard Cosell pour devenir le visage le plus connu de la planète.

Muhammad Ali a visité Rouyn-Noranda à l'été 1983. Il pose ici avec Jean-Paul Charlebois, un des organisateurs de la journée.

Muhammad Ali a visité Rouyn-Noranda à l’été 1983. Il pose ici avec Jean-Paul Charlebois, un des organisateurs de la journée.

Plusieurs de ses combats nous reviennent en mémoire, notamment ceux contre Sonny Liston, Joe Frazier, George Foreman et Ken Nortan. On doit aussi se souvenir qu’il ne se gênait pas pour défendre sa religion et ses principes. En ce sens, il nous rappelle Jackie Robinson, premier Afro-Américain à évoluer dans les grandes ligues.

Ali avait une belle tribune à sa disposition. Il s’en servait pour défendre les gens de sa race, les pauvres et les opprimés. Il ne craignait pas de se «mettre au blanc», ce que n’a jamais fait son compatriote Michael Jordan pour ne pas nuire à ses commandites et à ses intérêts personnels.

Vers la fin des années 1960, Ali a refusé d’aller faire la guerre au Vietnam, une décision qui lui a coûté cher: presque trois ans et demi loin des feux de la rampe alors qu’il était au sommet de sa forme. Plusieurs ont critiqué son refus d’entrer dans l’armée. D’autres ont salué son courage face à une guerre perdue d’avance.

Dan Shaughnessy, vétéran chroniqueur de Boston, se souvient de l’ouverture officielle du Musée Ted Williams quelque part en Floride, au milieu des années 1990. Il y avait là une trentaine de légendes du baseball, dont Bob Feller, Stan Musial, Joe DiMaggio et Teddy Ballgame.

Ce soir-là, tous les yeux étaient rivés sur Ali. C’était lui, la plus grande star dans la salle. Il le savait et tout le monde le savait. Quand un gars est encore plus populaire que DiMaggio et Williams, cela signifie qu’il a atteint la plus haute marche du podium.

Champion olympique à Rome en 1960, Ali a été proclamé «sportif du siècle» par le magazine Sports Illustrated et la BBC.

Très agile pour un homme de sa stature, il dansait autour de ses adversaires, les narguait et les étourdissait avant de leur passer le K.-O. Souvent, il s’amusait à prédire à quel round il mettrait fin au combat. Et il ne se trompait pas trop.

On estime qu’il a quand même encaissé quelque chose comme 29 000 coups de poing durant sa carrière. Comme tant d’autres boxeurs, il a attendu trop longtemps pour annoncer sa retraite et il a été victime des séquelles.

Ses funérailles auront lieu vendredi à Louisville, Kentucky. Parmi ceux qui lui rendront un dernier hommage, il y aura l’ancien président Bill Clinton, le comédien Billy Crystal et le commentateur sportif Bryant Gumbel.

DJOKOVIC ENTRE DANS LA LÉGENDE

  • NOVAK DJOKOVIC, vainqueur à Paris face à Andy Murray, est actuellement dans une classe à part. Quatre victoires de suite dans
    Novak Djokovic: 4 victoires de suite dans les tournois du Grand Chelem. Du jamais vu depuis Rod Laver (1969).

    Novak Djokovic: 4 victoires de suite dans les tournois du Grand Chelem. Du jamais vu depuis Rod Laver (1969).

    les tournois du Grand Chelem, ce n’est pas un exploit banal. Le Djoker est la première raquette depuis ROD LAVER (1969) à détenir en même temps les quatre plus gros trophées de son sport. Il a remercié le public français en dessinant un COEUR sur le court central. Pour Murray, c’est une autre défaite dure à encaisser. Il a maintenant un dossier de 2-8 dans les finales du Grand Chelem.

Rapido du lundi

  • BILL McGIRT, un golfeur de 36 ans de la Caroline du Nord, a gagné le tournoi MEMORIAL en Ohio. Il a eu raison de JON CURRAN au deuxième trou de prolongation. DUSTIN JOHNSON a fini troisième, devant RORY McILROY, Matt Kuchar et Gary Woodland. Ce tournoi est le p’tit bébé de JACK NICKLAUS.
  • Une dernière ronde de 64 a permis à la Suédoise ANNA NORDQVIST d’enlever les honneurs de la Classique Shoprite au New Jersey. MAUDE-AIMÉE LEBLANC a mérité une égalité en 31e place et un chèque de 9021$. SAMANTHA RICHDALE a été la meilleure Canadienne avec une égalité en 14e position.
  • ANNE-CATHERINE TANGUAY, de Québec, a terminé en 55e place.
  • MARIO VA DE MIEUX EN MIEUX: Dimanche, j’ai rendu visite à mon ami MARIO BRISEBOIS dans la campagne de North Hatley. Mario va de mieux en mieux après avoir éprouvé des problèmes de santé et son moral est excellent. Ses amis ont tous hâte de le revoir sur le parcours de golf.

    Albert Pujols rejoint Harmon Killebrew avec son 572e circuit en carrière.

    Albert Pujols rejoint Harmon Killebrew avec son 572e circuit en carrière.

  • BASEBALL MAJEUR: À Pittsburgh, le vétéran ALBERT PUJOLS a cogné un circuit de deux points pour procurer une victoire de 5-4 aux Angels. C’était son 12e circuit de la saison et le 572e de sa carrière. Il rejoint ainsi HARMON KILLEBREW au 11e rang dans le livre des records… MARCO ESTRADA a été parfait pendant sept manches et un tiers et les BLUE JAYS ont finalement gagné 5-4 à Boston. Encarnacion, Martin, Bautista et Barney ont frappé la longue balle pour les visiteurs. Les Red Sox ont marqué trois fois en fin de 9e manche, mais c’était trop peu trop tard… COREY SEAGER, joueur-recrue des Dodgers, a frappé deux autres circuits et produit quatre points dans un gain facile de 12-6 sur les Braves. Seager termine la série de trois matchs avec cinq circuits et sept PP… MATT WIETERS a produit deux points dans un gain de 3-1 des Orioles contre les Yankees… JUSTIN VERLANDER, des Tigers, a battu les White Sox 5-2 pour porter à fiche à 5-5… JOSE FERNANDEZ, l’as des Marlins, a été sans pitié pour les Mets dans un gain de 1-0 à Miami. Il a réussi 14 retraits sur des prises pour enregistrer sa 8e victoire de suite. MATT HARVEY, moins chanceux, a encaissé son 8e revers… Les Indians ont blanchi les Royals 7-0. FRANCISCO LINDOR a produit trois points pour Cleveland… Les DIAMOND’BACKS ont gagné 3-2 à Chicago. Premier revers de JAKE ARRIETA après neuf victoires.
  • GEORGES DUBOIS, ex-maire de Boisbriand, a participé à un tournoi amical au club LE CHAMPÊTRE de Sainte-Anne-des-Plaines. Il en a profité pour discuter de sport avec les RONALD FORTIN, P.A. Senécal, Mario Proulx, Sylvain Beaulne, Alain Carrière, Richard Marr et André Roy.
  • JACQUES BÉRUBÉ, un ancien de La Soirée du Hockey, se souvient d’avoir assisté au combat entre MUHAMMAD ALI et GEORGE CHUVALO au Maple Leaf Gardens de Toronto, en 1966. Chuvalo n’était pas de taille, mais il avait tenu le coup pendant 15 rounds, s’attirant les éloges du champion. Parmi les spectateurs, il y avait un certain ROBERT KENNEDY.

Le mot d’humour

Un vieux monsieur à la maison de retraite: «Parfois, je ris si fort que les larmes me coulent le long de mes cuisses!»

 

The Greatest a perdu son dernier combat

Comme des millions d’autres personnes, je me suis réveillé en apprenant la mort de Muhammad Ali, l’athlète le plus connu de la planète. Personne n’est immortel, pas même Ali.

Celui qui se proclamait The Greatest a rendu l’âme dans un hôpital de Phoenix. Il avait 74 ans et se battait contre la maladie de Parkinson depuis plus de 30 ans.

Muhammad Ali: l'athlète le plus connu du monde entier.

Muhammad Ali: le visage le plus connu du monde entier.

La dernière fois que je l’ai vu, c’était dans sa ville natale de Louisville (Kentucky) à l’automne 2008. J’étais là pour couvrir le tournoi de la coupe Ryder. Un soir, je suis allé faire un tour au centre-ville pour une cérémonie en l’honneur de l’ancien roi des poids lourds.

Le pauvre Muhammad faisait pitié. Il était assis dans une chaise, le regard perdu. Il ne pouvait pas parler convenablement et c’est sa femme qui s’est présentée au micro pour remercier les gens. On reconnaissait difficilement l’homme qui, à son apogée, «flottait comme un papillon et piquait comme une abeille».

Je préfère me rappeler de la première fois que je l’ai croisé. C’était dans un Marriott, à Philadelphie, au début des années 1970. Quand il est entré dans le coffee shop, c’est comme si la terre avait cessé de tourner. Les gens étaient sidérés. Tous les regards étaient tournés vers lui et on aurait facilement entendu voler une mouche s’il y en avait eu une.

En plus d’être le meilleur boxeur de son époque, peut-être de tous les temps, Ali était un homme plus grand que nature. Super intelligent, il était aussi beau garçon. Il avait de la prestance et possédait énormément de charisme. Il avait le tour de «se vendre» et de vendre son sport. Ce n’est pas par hasard qu’il est devenu le visage le plus connu du monde entier. Il était le champion des champions.

Comme l’a si bien écrit mon collègue Serge Touchette, Ali a inventé le Moon Walk bien avant Michael Jackson. Il offrait un grand spectacle chaque fois qu’il grimpait entre les câbles, mais aussi avant et après le combat.

De sa carrière, il faut retenir ses dures batailles contre Smokin’ Joe Frazier, sa victoire imprévue contre George Foreman au Zaïre, son refus de participer à la guerre du Vietnam, sa conversion à l’islam, sa «grande gueule», son amour des enfants et quoi encore?

Sa mort survient presque 20 ans après son arrivée surprise aux Jeux olympiques d’Atlanta. On l’avait alors invité à allumer la flamme dans le grand stade.

Ses meilleures déclarations

  1. «L’amitié n’est pas quelque chose que tu apprends à l’école, mais si tu n’as pas appris ce qu’est l’amitié, tu n’as rien appris».
  2. Je détestais chaque minute au gymnase, mais je me disais: «N’abandonne pas. Souffre maintenant et tu vivras le reste de tes jours dans la peau d’un champion».
  3. «Je sais où je m’en vais et je connais la vérité. Je ne suis pas obligé d’être comme vous voudriez que je sois. Je suis livre d’être comme je suis».
  4. Le mot islam signifie paix. Le mot musulman veut dire «celui qui s’incline devant Dieu». Pourtant, la presse nous décrit comme des gens haineux».
  5. «Si tu n’es pas assez courageux pour prendre des risques, tu n’accompliras rien de bon dans la vie».
  6. «Si tu rêves que tu vas me battre, t’es mieux de te réveiller et de t’excuser!»
  7. «Je suis allé partout dans le monde. J’ai tout vu et j’ai eu tout ce qu’un homme peut avoir sur la terre».
  8. «Je flotte comme un papillon et je pique comme une abeille».

P.S. Repose en paix, champion!

Pascal: prévisible

BOYNTON BEACH— Non, je n’ai pas pu voir le combat entre Jean Pascal et Sergey Kovalev, mais le résultat ne me surprend pas du tout.

Le boxeur russe était largement favori pour l’emporter et il a fait montre de son talent en déclassant le «fanfaron de Laval» avant de lui passer le K.-O au 8e round. Il conserve ainsi ses trois ceintures des mi-lourds.

Jean Pascal: une défaite prévisible, mais dure à avaler.

Jean Pascal: une défaite prévisible, mais dure à avaler.

C’est un des problèmes de la boxe de nos jours: trop de ceintures!

Jean Pascal n’est pas un vilain garçon, mais il est surtout fort en gueule. Il a souvent le don de se mettre un pied dans la bouche. Par contre, il faut admirer tous les efforts qu’il a mis pour se rendre aussi loin dans un sport qui ne pardonne pas. Contre Kovalev, il a tout donné, mais ça n’a pas été suffisant.

Au Québec, on a la fâcheuse habitude de nous faire croire que la plupart de nos boxeurs sont des champions du monde. Ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bons, mais…

Encore Price

  • Le CANADIEN a quitté Long Island avec une victoire de 3-1 grâce à CAREY PRICE qui a bloqué 35 rondelles en route vers sa 38e victoire de la campagne. Il ne lui en manque que quatre pour égaler la marque d’équipe. TOMAS PLEKANEC a atteint le plateau des 20 buts pour la septième fois de sa carrière. Le CH jouera son prochain match à Tampa.
  • MARTIN SAINT-LOUIS a marqué son 20e but de la saison dans un gain de 2-0 à Buffalo.
  • Les BLACKHAWKS se préparent pour la danse printanière. Ils ont «planté» les Sharks 6-2 à San Jose. Deux buts pour PATRICK SHARP.
  • Les PANTHERS ne lâchent pas même s’ils auront beaucoup de mal à rattraper les Bruins. Les SÉNATEURS risquent aussi de manquer de temps.
  • 25e but de MIKE CAMMALLERI dans un gain de 4-1 des Devils en Arizona.
  • Bon dimanche!

La tête de plomb

BOYNTON BEACH— En pitonnant, l’autre soir, je suis tombé sur le fameux combat entre Muhammad Ali et George Chuvalo au Maple Leaf Gardens de Toronto, il y a bientôt 50 ans.

C’était une reprise d’ESPN Classics avec le controversé Russ Anber dans le rôle d’animateur.

Après avoir supplié Ali à quelques reprises de l’affronter pour le championnat mondial des poids lourds, Chuvalo a finalement obtenu sa chance à seulement 17 jours d’avis, le 29 mars 1966, et il ne l’a pas ratée.

Le courageux George Chuvalo s'est battu deux fois contre le légendaire Muhammad Ali.

Le courageux George Chuvalo s’est battu deux fois contre le légendaire Muhammad Ali.

Chuvalo n’était pas un boxeur élégant. Il n’avait rien de Fred Astaire ou de Gene Kelly sur le ring, mais il possédait un courage indomptable, une tête de plomb et une mâchoire d’acier, tant et si bien qu’il a tenu le coup pendant 15 rounds face au super champion du Kentucky. Il est ainsi devenu une légende de la boxe tant au Canada qu’ailleurs dans le monde.

Après le combat, Ali a dit qu’il n’avait jamais affronté un adversaire aussi coriace et son manager Angelo Dundee a vanté le courage du boxeur canadien.

Les deux hommes se sont affrontés une deuxième fois à Vancouver, en 1972, et Ali, beaucoup plus talentueux, a triomphé de nouveau par décision unanime des juges.

Plusieurs années plus tard, Dundee a déclaré: «Chuvalo a combattu les meilleurs boxeurs de son époque. Dans mon livre, il a été un grand champion».

Encore aujourd’hui, Chuvalo prétend qu’Ali ne lui a jamais fait mal même s’il l’a martelé au corps et au visage des centaines de fois.

Chose certaine, Big George ne craignait personne. Il s’est battu courageusement contre les Joe Frazier, George Foreman, Jerry Quarry, Ernie Terrell, Jimmy Ellis et Floyd Patterson. Il n’a jamais été mis K.-O, que ce soit dans les rangs amateurs ou professionnels.

Cléroux trois fois

Les plus âgés se souviendront que Chuvalo s’est battu trois fois contre Robert Cléroux à Montréal en 1960 et 1961. Il a gagné par décision unanime au Forum, mais il a encaissé deux défaites par décision partagée contre le «Beu de Chomedey» au stade Delorimier.

Big George a aussi remporté la victoire contre Yvon Durelle, l’idole du Nouveau-Brunswick.

En dehors du ring, il a vécu les pires épreuves. Un de ses fils s’est suicidé en 1985 et deux autres sont morts d’une overdose. Sa femme s’est également suicidée après la mort de leur deuxième fils.

Malgré tous ces malheurs, Chuvalo a toujours refusé de baisser les bras. Au contraire, il a visité des dizaines d’écoles pour prévenir les jeunes contre les méfaits de la drogue, leur dire d’aimer leur famille et les encourager à ne pas abandonner leurs études.

Âgé de 77 ans, il a été décoré de l’Ordre du Canada. Il est aussi membre du Panthéon canadien des sports et du Panthéon mondial de la boxe.

Le mot d’humour

Saviez-vous qu’il était possible de prendre sa douche, de se brosser les dents, de manger et d’aller au petit coin sans en parler sur Facebook?