La LNH meilleure que jamais? Wô! les moteurs

Brian Burke

Brian Burke

Brian Burke, qui ne rate jamais l’occasion de faire parler de lui, a déclaré cette semaine que le hockey de la Ligue nationale était meilleur que jamais.

Il a fait cette déclaration dans le cadre de la réunion des directeurs généraux de la LNH à Boca Raton.

La patron des Maple Leafs a ajouté que le hockey était un sport viril, un sport de contact, et qu’il était impossible d’éliminer les commotions cérébrales. À son avis, on peut seulement prendre des mesures pour en diminuer le nombre.

«Les propos de Burke ne me surprennent pas, déclare Lucien Deblois, recruteur des Canucks de Vancouver. Je le connais très bien pour avoir déjà travaillé sous ses ordres. Brian est un publiciste et il est toujours prêt à vendre son sport.

«Il n’y a pas de doute que les joueurs d’aujourd’hui sont très bons. Plusieurs d’entre eux sont même excellents. En général, les gars sont plus gros et plus rapides que dans mon temps. Je maintiens cependant que les étoiles d’hier auraient brillé à toutes les époques. J’aurais aimé voir à l’oeuvre les Lafleur, Lemieux, Gretzky, Hull, Béliveau et Perreault dans une ligue sans accrochage et sans intimidation. Je pense qu’ils auraient obtenu encore plus de succès».

C’est un débat vieux comme le monde, une querelle sans fin. Il est évident que la LNH a amélioré son produit depuis le lock-out de 2004, mais ça ne veut pas dire que tous les matchs sont captivants, loin de là. Il nous arrive souvent de «pitonner» lorsque le jeu devient monotone.

Étant donné que les joueurs sont plus gros et plus rapides, ils ont moins d’espace de manoeuvre qu’auparavant. Il aurait fallu agrandir les patinoires pour leur permettre d’exprimer leur talent, mais on n’a jamais voulu le faire parce qu’il aurait fallu supprimer bon nombre de sièges parmi les plus dispendieux. Money talks!

Lorsque les joueurs ne savent plus quoi faire avec la rondelle, que font-ils? Ils s’en débarrassent ou la lancent au fond du territoire adverse. L’autre équipe s’en empare, puis l’histoire recommence. C’est ce que Ken Dryden appelait le «dump & chase». Rarement voit-on les joueurs s’échanger la rondelle trois ou quatre fois avant de tromper la vigilance du gardien. Plus souvent qu’autrement, les buts sont marqués sur un tir dévié ou un retour de lancer.

À partir des années 197o, l’internationalisation du hockey a permis d’attirer les meilleurs patineurs européens. La majorité des équipes en ont profité largement. Le plus bel exemple est celui des Red Wings de Détroit qui ont pigé allègrement dans les équipes russes et des suédoises pour embaucher les Fedorov, Larionov, Fetisov, Datsyuk, Lidstrom, Franzen et Zetterberg.

On peut donc en déduire qu’il y a plus de talent que jamais dans la LNH. Le problème, c’est qu’il est dispersé dans 30 formations. S’il y avait 10 équipes de moins, on aurait avec une super ligue où il ne serait pas nécessaire d’accorder un point à l’équipe qui se fait battre en prolongation ou en tirs de barrage. Une ligue de rêve.

Qu’en pensez-vous?

Décès de Gene Cloutier

Gene Cloutier, qui a longtemps été impliqué dans le hockey adulte, est mort en fin de semaine dernière à l’âge de 82 ans. Il souffrait depuis quelques années de la maladie d’Alzheimer.

Cloutier a été un bon ami de Rod Gilbert, ancien joueur étoile des Rangers de New York, et de la comédienne Dominique Michel. Il était aussi le fondateur d’une ligue d’été qui a connu beaucoup de succès à Montréal durant les années 1960 et 1970. Plusieurs vedettes de la LNH ont profité de cette ligue pour garder la forme durant la saison estivale.

Gene Cloutier a également été portier à la Casa Loma et copropriétaire du bar Le Harlow au centre-ville de Montréal. Durant les dernières années de sa vie, il a vendu des bâtons de hockey pour la compagnie Sherwood-Drolet. Quand il était question de golf, il nous parlait toujours de ses fameux souliers en peau de crocodile!

Son frère Dick, décédé il y a quelques années, a été le dur-à-cuire des Royaux de Sorel au début des années 1960.

Gene Cloutier a été baptisé le Gordie Howe du hockey adulte à cause de sa durabilité. Sûrement pas à cause de son talent car il patinait comme une tortue. S’il avait pu, il aurait joué jusqu’à sa mort tellement il aimait le hockey.

La dépouille mortelle sera exposée au salon Urgel Bourgie du 3955 Côte-de-Liesse vendredi après-midi et les funérailles auront lieu en soirée au même endroit. Nos condoléances à toute la famille.

D’autre part, nous apprenons le décès de Chris Gribbin, ancien patron de l’Association de golf amateur du Québec. Il avait 90 ans. La dépouille mortelle sera exposée au salon Collins-Clarke de Pointe-Claire jeudi et vendredi matin. Les funérailles auront lieu vendredi après-midi en l’église Saint-Joachim de Pointe-Claire. May he rest in peace!

 

 

Herb Carnegie aurait dû être le premier

Herb Carnegie, qui vient de mourir à Toronto à l’âge de 92 ans, a été un fameux joueur de hockey. En fait, c’est lui qui aurait dû être le premier Noir à évoluer dans la Ligue nationale.

On sait que Willie O’Ree, un patineur des Maritimes, a été le premier joueur de couleur à percer dans la LNH. Il porté brièvement les couleurs des Bruins de Boston entre 1958 et 1961 avant de connaître une longue carrière dans l’uniforme des Gulls de San Diego (Ligue du Pacifique).

À la fin des années 1940, Herb Carnegie a mérité trois fois le titre de joueur par excellence de la puissante Ligue Senior du Québec. Il formait alors le trio des Black Aces avec son frère Ozzie et Manny McIntyre. Parmi ses compagnons de jeu, il y avait aussi Adjutor Côté, Cliff Goupille et Gilles Dubé. C’était évidemment à l’époque où la Ligue nationale ne regroupait que six équipes.

Conn Smythe, le grand patron des Maple Leafs de Toronto, a déjà dit qu’il prendrait Carnegie dans son équipe si on pouvait changer la couleur de sa peau!

En 1948, Carnegie a été invité au camp d’entraînement des Rangers de New York. Il a très bien fait et on lui a offert de commencer la saison avec le club-école de New Haven. Croyant peu en ses chances d’être rappelé par le grand club à cause de la couleur de sa peau, il a préféré rentrer au Québec où il gagnait plus d’argent.

Au début des années 1950, il a été le coéquipier de Jean Béliveau chez les As de Québec. «Herb était tout un joueur de hockey, m’a déjà dit le Gros Bill. Il était bon marqueur et bon fabriquant de jeux. J’ai beaucoup appris en le surveillant. Je suis convaincu qu’il aurait eu du succès dans la Ligue nationale».

Une fois à la retraite, Carnegie s’est installé dans la région de Toronto. Il s’est beaucoup impliqué dans un programme visant à aider la jeunesse. Il était aussi un brillant golfeur. Il a gagné trois fois le championnat senior de l’Ontario et deux fois le championnat canadien.

Il y a quelques années, il a été élu au Panthéon du sport canadien et Jean Béliveau était sur place pour faire son éloge. Ses funérailles auront lieu vendredi dans la Ville-reine.

Hitchcock fait des miracles à Saint-Louis

Il sera impossible d’ignorer Ken Hitchcock quand viendra le temps de décerner le trophée Jack Adams, remis annuellement au meilleur entraîneur de la Ligue nationale.

Il faudra tenir compte de Paul MacLean qui fait de l’excellent travail à Ottawa et de John Tortorella qui a transformé les Rangers en sérieux aspirants à la coupe Stanley. On pense aussi à Dave Tippett (Phoenix), à Barry Trotz (Nashville), à Kevin Dineen (Floride) et à Dan Bylsma (Pittsburgh). Toutefois, ce que Hitchcock a accompli à Saint-Louis tient du miracle.

Les Blues étaient à la dérive lorsque Hitchcock a été embauché par Doug Armstrong et John Davidson, au début du mois de novembre. L’homme de hockey de 60 ans a si bien fait son travail que l’équipe s’est mise à gagner et n’a jamais ralenti son allure. Tant et si bien que plusieurs les considèrent comme de sérieux aspirants au championnat.

Pourtant, les Blues sont une colllection de vulgaires inconnus et le capitaine David Backes est leur seul joueur à avoir atteint le cap des 20 buts. Des gars comme Andy McDonald, T.J. Oshie, Patrick Berglund, Chris Stewart et Alexander Steen, ça vous dit quelque chose?

Chez les joueurs un peu plus connus, il y a Jason Arnott et Jamie Langenbrunner, deux vétérans qui ont connu leurs meilleurs jours. Il y a aussi le Sherbrookois David Perron qui contribue aux succès de l’équipe après avoir raté la moitié de la saison à cause d’une commotion cérébrale.

À la ligne bleue, les Blues misent sur d’autres «no-names»: Kevin Shattenkirk, Carlo Colaiacovo, Barret Jackson, Alex Pietrangelo… Non, il n’y a pas de Larry Robinson ou de Denis Potvin là-dedans!

La différence, elle se trouve devant le filet avec Jaroslav Halak, super héros du Canadien au printemps 2010, et Brian Elliott, un ex-gardien des Sénateurs qu’on a réclamé sur le marché des joueurs autonomes l’été dernier. Halak totalise 24 victoires et présente une moyenne de buts alloués de 1,81. Elliott a fait presque aussi bien avec 21 victoires et une moyenne de 1,61. Qui plus est, les deux hommes ont réussi six blanchissages chacun!

Il y a tout lieu de croire que Halak sera l’homme de confiance des Blues durant les séries de la coupe Stanley. Il est beaucoup utilisé depuis environ un mois.

Les succès des Blues prouvent encore une fois qu’on peut faire un bon bout de chemin avec des joueurs travaillants, un bon système de jeu et beaucoup de talent devant le filet.

Quant à Hitchcock, il renaît de ses cendres après avoir mangé son pain noir à Columbus. Il était reconnu comme un «dur» quand il dirigeait les Flyers et les Stars de Dallas. Peut-être a-t-il modifié son approche avec les jeunes, mais il insiste sûrement sur la discipline et le travail d’équipe. En tout cas, il a de quoi être fier de lui. Ce sera sa dixième saison de 40 victoires et sa neuvième campagne de 100 points et plus.

Il a cependant assez d’expérience pour savoir que la saison régulière et les séries de la coupe Stanley sont deux animaux très différents!