BOBBY ORR: «Laissez donc les jeunes s’amuser»

Bobby Orr a gagné la coupe Stanley, la coupe Canada et tous les trophées imaginables. Son seul regret est de ne pas avoir participé à la Série du Siècle à cause d’une blessure à un genou.

À son apogée, quand ses deux genoux étaient en parfaite santé, il était deux ou trois coches au-dessus de tout le monde. «Il pouvait tout faire sur la patinoire et il le faisait mieux que quiconque. Il était tout simplement unique», a souvent répété Harry Sinden. Pour l’empêcher de marquer, il fallait s’y mettre à deux et souvent ça ne suffisait pas.

Bobby Orr

Bobby Orr fait le tour du Canada pour la compagnie GM. Il rencontre les jeunes hockeyeurs et leur prodigue quelques conseils. Difficile de croire que l'ex-défenseur étoile des Bruins a maintenant 64 ans.

Comme la plupart des joueurs de son époque, Orr a développé son talent en patinant pendant des heures et des heures sur un lac gelé ou une patinoire familiale. Il conserve des souvenirs inoubliables de son enfance à Parry Sound, près de la Baie Georgienne.

En fin de semaine, l’ex-défenseur des Bruins est de passage à Sherbrooke pour visiter la succursale GM-Chevrolet et pour prodiguer quelques conseils aux jeunes hockeyeurs de la région au superbe complexe sportif de Jocelyn Thibault. Il leur parlera de respect, d’esprit d’équipe et de persévérance, trois vertus qu’il a mis en application durant toute sa carrière.

Son discours n’a pas changé au fil des ans. À son avis, il faut laisser les jeunes s’amuser et ne pas leur casser la tête avec toutes sortes de plans de match et de stratégies défensives. Ça viendra bien assez vite!

Il demande aussi aux parents de «respirer par le nez» et de ne pas exercer de pression inutile sur les jeunes dans l’espoir de les voir atteindre la Ligue nationale. Il y a beaucoup d’appelés et si peu d’élus.

C’est en plein ce qu’il m’avait dit lors d’un voyage en Abitibi pour la Fondation Jean-Lapointe, il y a une dizaine d’années. Et il avait répété la même chose lors d’une visite à sa résidence de Cape Cod en compagnie de Carol Vadnais.

L’ancien arbitre Red Storey avait une bonne suggestion pour les parents. «Allez conduire vos jeunes à l’aréna, puis rentrez à la maison, disait-il. Ils n’ont pas besoin de vous pour s’amuser». Malheureusement, plusieurs parents s’installent dans les gradins pour lancer des injures aux joueurs et aux arbitres.

Aujourd’hui agent et conseiller de plusieurs joueurs de la LNH, Orr souhaite de tout coeur le renouvellement de la convention collective d’ici au 15 septembre. «La ligue ne peut pas se permettre un autre lock-out d’un an. Les conséquences seraient trop graves», a-t-il confié au journaliste Jérôme Gaudreau.

Enfin, il dit se revoir un peu en Erik Karlsson, jeune défenseur étoile des Sénateurs d’Ottawa.

Karlsson est excellent, mais il a des croûtes à manger avant d’atteindre le niveau de jeu de Robert Gordon Orr. D’ailleurs, toute comparaison est inutile avec un joueur de ce calibre. Il coûterait combien, monsieur Orr, dans le hockey d’aujourd’hui? Vingt millions par année?