Le bon tuyau

AUGUSTA, Géorgie— Durant les années 1920 et 1930, Gene Sarazen a été une des grandes vedettes de la PGA. Il a également réussi dans le monde des affaires avant de devenir commentateur de la populaire série «Shell Wonderful World of Golf».

On dit souvent qu’il faut avoir du flair pour réussir en affaires. Il faut aussi avoir de la chance et M. Sarazen en est le parfait exemple.

Gene Sarazen: le premier golfeur à avoir gagné les quatre épreuves du Grand Chelem.

Gene Sarazen: le premier golfeur à avoir gagné les quatre épreuves du Grand Chelem.

En 1929, Sarazen était en voyage sur un train lorsqu’il a croisé son grand rival Jim Barnes, double vainqueur du Championnat de la PGA. Il n’avait aucune affinité avec lui, mais il savait qu’il travaillait sur Wall Street et il en a profité pour lui demander comment se comportait le marché boursier.

«Gene, il y a un réel danger de crash financier, lui a répondu Barnes. Il te reste cinq jours max pour vendre toutes les actions que tu possèdes à la bourse».

Même si Barnes n’était pas son ami, Sarazen a jugé bon de suivre son conseil et il a vendu tout ce qu’il possédait, évitant ainsi la faillite. «Non seulement je n’ai rien perdu, mais je dirais que Barnes m’a sauvé la vie», raconte Sarazen dans le livre «One Week in April: The Masters».

De son vrai nom Eugenio Saraceni, le petit golfeur de New York s’est rendu célèbre en réussissant un albatros au 15e trou lors de la deuxième présentation du Masters en 1935. Un fait d’armes qui lui a permis de gagner le tournoi.

Sarazen a aussi gagné les quatre épreuves du Grand Chelem, un exploit qui n’a été répété que par Ben Hogan, Gary Player, Jack Nicklaus et Tiger Woods. Le pont du 15e trou à Augusta porte son nom.

Sarazen mesurait à peine cinq pieds cinq pouces, mais il savait quoi faire avec un bâton de golf et c’est lui qui a perfectionné l’usage du cocheur de sable (sand wedge).

Il a été un des invités d’honneur au Masters entre 1981 et 1999. Même s’il était rendu très vieux, il s’amusait à frapper la première balle en compagnie de Sam Snead et Byron Nelson. Il est mort à la suite d’une pneumonie en 1999. Il avait 97 ans bien sonnés.

Sarazen est classé au 11e rang dans la liste des meilleurs golfeurs de tous les temps.

 

Les anniversaires du vendredi 17 avril

En passant

  • BORJE SALMING, ex-vedette des Maple Leafs, 64 ans.
  • PHIL GIROUX, ex-champion de la PGA du Québec, 79 ans.
  • MARQUIS GRISSOM, ancien voltigeur de centre des Expos, 48 ans.
  • DARY LAFLAMME, président de Boscus et grand ami de Carbo, 62 ans.
  • KEN DANEYKO, ex-défenseur des Devils, 51 ans.

    Borje Salming a eu une carrière exceptionnelle dans l'uniforme des Maple Leafs.

    Borje Salming a eu une carrière exceptionnelle dans l’uniforme des Maple Leafs de Toronto.

  • DENNIS HEXTALL, ancien des Red Wings, 72 ans.
  • ROBERT CREVIER, ancien président de la Ligue Dépression, 82 ans.
  • ERIC BREWER, défenseur des Maple Leafs, 35 ans.
  • CHUCK KOBASEW, ancien des Bruins, 33 ans.
  • BOOMER ESIASON, ancien quart-arrière des Bengals, 54 ans.
  • JIMMY MANN, ex-matamore des Castors et des Jets de Winnipeg, 56 ans.
  • SKIP DION, vétéran golfeur de Sherbrooke, 69 ans.
  • PENNY et VICKY VILAGOS, nage synchro, 52 ans.
  • TOM RUNNELS, ancien gérant des Expos, 60 ans.
  • MICHÈLE GENDRON, de Sports Québec.
  • BRAD BOYES, des Panthers de Miami, 33 ans.
  • ANDRÉ BLAIS, kick-boxing, 47 ans.
  • MARCEL-ÉMILE CHAGNON, ex-propriétaire de l’Auberge des Cantons, 76 ans.
  • PETER McLEOD, humoriste, 46 ans.
  • PAT HARRINGTON, soccer, 50 ans.
  • GENTLEMAN JIM KELLY, ancien lutteur, 85 ans.
  • SOLLY HEMUS, ancien des Cards, 92 ans.
  • LÉON McNICOLL, retraité de Domtar-Windsor, 83 ans.
  • RÉAL FORCIER, des JSH, 82 ans.

Le CH en avance sans Max et P.K.

Levez la main, ceux (ou celles) qui avaient prédit que le trio Prust-Mitchell-Flynn volerait la vedette dans la victoire de 4-3 du Canadien sur les Sénateurs d’Ottawa.

Bien sûr, personne ne lève la main. En fait, on a eu droit à un match bizarre avec des héros inattendus en lever de rideau d’une série qui risque d’être très enlevante.

P.K. Subban: un geste inexcusable à l'endroit de Mark Stone.

P.K. Subban: un geste inexcusable à l’endroit de Mark Stone.

Après la partie, Michel Therrien a tenté de défendre P.K. Subban en disant qu’il ne méritait pas une punition de cinq minutes pour son «coup de hache» à l’endroit de Mark Stone. Le fait est que P.K. a posé un geste stupide et qu’il méritait pleinement cette punition majeure.

De là à mériter une suspension, ce sera à la ligue de juger. Ce n’est pas la première fois que le «beau P.K.» fait preuve d’indiscipline et sans doute pas la dernière. Un contrat de 72M$ et une tête de linotte?

Ce qu’il faut aussi retenir, c’est que le Canadien, en l’absence de Max Pacioretty, de loin son meilleur marqueur, a réussi à inscrire quatre buts en peu de temps contre Andrew Hammond, l’homme qui a permis aux Sénateurs de se tailler une place dans les séries. De quoi inquiéter les partisans des Sens et faire réfléchir l’entraîneur Dave Cameron. Craig Anderson attend son tour.

Échos du match

  • CAREY PRICE a accordé trois buts pour la première fois depuis presque trois mois, mais il a su fermer la porte aux visiteurs au dernier tiers.
  • DAVE CAMERON n’entendait pas à rire après la défaite de son club. Il ne s’est pas gêné pour critiquer le travail de son capitaine (Erik Karlsson) et de toute l’équipe. Il a parlé de jeu «sloppy». Ce gars-là ressemble à un général d’armée.

    Dave Cameron dirige son équipe avec une main de fer.

    Dave Cameron dirige son équipe avec une main de fer.

  • Une escarmouche a éclaté en fin de partie dans le coin de la patinoire. L’ANIMOSITÉ ne fera qu’augmenter au fur et à mesure.
  • ÉLISE BÉLIVEAU portait le chandail du numéro 76. Étonnant, ma chère Élise.
  • MARC BERGEVIN est très démonstratif dans sa loge. Il semble avoir un faible pour le hockey des séries.
  • LARS ELLER a été chanceux de ne pas écoper d’une punition majeure pour son geste salaud à l’endroit de MIK ZIBANEJAD.
  • BRYAN MURRAY n’a jamais fait partie de mes idoles, mais j’admire sa passion pour le hockey. Le cancer ne l’empêche pas de faire son travail très consciencieusement.
  • GINETTE est de retour. Elle a du coffre, notre Ginette nationale.
  • Belle victoire des ISLANDERS sur la patinoire de Washington. Deux gros buts pour BROCK NELSON, dont le dernier dans un filet désert.
  • À Nashville, les BLACKHAWKS ont effacé un déficit de 0-3 avant de battre les Predators en deuxième période de prolongation. DUNCAN KEITH a marqué le but de la victoire, mais c’est le nom du gros et grand SCOTT DARLING qui est sur toutes les lèvres. En relève à COREY CRAWFORD, Darling a bloqué 42 rondelles et il a réussi
    Duncan Keith a couronné le ralliement des Blackhawks en 2e période de prolongation.

    Duncan Keith a couronné le ralliement des Blackhawks en 2e période de prolongation.

    quelques arrêts spectaculaires. Après la partie, il a remercié l’entraîneur des gardiens de but JIMMY WAITE pour ses précieux conseils.

  • À Vancouver, les FLAMES de Bob Hartley sont venus de l’arrière en troisième période pour l’emporter 2-1 sur les Canucks. Le défenseur KRIS RUSSELL a inscrit le but gagnant. C’était la 11e fois cette saison que les Flames effaçaient un déficit en troisième pour aller chercher la victoire. Impressionnant pour une si jeune équipe.
  • MARK STONE et BRENDAN GALLAGHER ont joué ensemble dans les rangs juniors.
  • En général, l’équipe de TVA SPORTS s’est bien défendue.
  • À Boston, c’est probablement l’échange de TYLER SEGUIN qui a causé la perte du directeur général PETER CHIARELLI. Il a pourtant fait du bon boulot depuis 2006. Son successeur aura le sort de CLAUDE JULIEN entre les mains.
  • Restons bien calmes, il y aura du hockey jusqu’au mois de JUIN!

Lundi 13 à Augusta: rêve ou cauchemar?

FANCY GAP, Viriginie— Reculer l’horloge du temps est une chose impossible. Devenir champion en quelques heures également.

Lundi matin, après avoir épié les faits et gestes des magiciens de la PGA, j’ai enfilé mon plus beau chandail, coiffé ma casquette neuve et bouclé mes souliers du dimanche. J’ai ensuite fait laver ma vieille Lexus au «car wash» du coin avant de me présenter à la guérite numéro 3 du club Augusta National.

Avec la bénédiction du gardien de sécurité, Réal et moi avons grimpé Magnolia Lane en direction du club, comme si nous étions Ben Hogan, Sam Snead, Arnold Palmer ou Jordan Spieth. Par la grande porte, s’il vous plaît!

Réal Labbé et moi avant le départ du numéro 10 au club Augusta National.

Réal Labbé et moi avant le départ du trou numéro 10 au club Augusta National. Une expérience inoubliable.

Une fois rendus au pavillon, nous avons eu droit au traitement royal: le casier de Nick Faldo pour ranger nos cossins, petit déjeuner dans le salon des Champions et navette pour nous conduire au champ d’exercice où nous attendaient nos caddies et des piles de Titleist flambant neuves.

À 10h.50 pile, nous étions sur le premier tertre de départ pour la photo officielle avec nos partenaires de jeu: Keith Jackson, de Londres, et Ewan Murray, de quelque part en Écosse. Deux parfaits gentilhommes capables de cogner la longue balle.

Malgré mon enthousiasme, je savais exactement ce qui allait suivre. À mon âge vénérable, sur un parcours aussi long et accidenté, avec des verts aussi rapides que le capot d’une Jaguar, mes chances de succès étaient nulles. Comme en 2007.

J’étais là pour le plaisir de me frotter à un terrain qui fait rêver les golfeurs du monde entier et vivre une expérience inoubliable. Également pour apprécier encore davantage le talent des champions de la PGA qui jouent ce parcours sur une distance 7435 verges. Quand ils vous disent que ces gars-là sont bons (These guys are good), prenez ma parole. Ils ne sont pas bons, ils sont extraordinaires.

J’ai frappé plusieurs bons coups, d’autres absolument affreux, et j’ai joué du golf de rattrapage pendant quatre heures et demie. À Amen Corner, un des caddies m’a dit gentiment: «Il y a des journées où tu joues au golf, d’autres où du joues au flog».

Il avait raison. Lundi, j’ai joué au flog et le parcours de Bobby Jones m’a battu haut-la-main. Il m’a même humilié.

Après avoir franchi le pont Ben Hogan et complété le Golden Bell, je me suis présenté au départ du 13e trou, la normale cinq la plus photographiée de la planète. Après avoir réussi trois coups parfaits (pour moi), j’ai quand même réussi à quitter les lieux avec un misérable bogey et… le moral dans les talons.

Au 16e, plouc, plouc! Fin des émissions. Sous les grands pins de la Géorgie, j’ai alors pensé à Lucien Deblois qui, après une journée difficile à Marrakech, m’avait dit: «Rousseau, il y a trois millions de Chinois qui s’en crissent!»

Vous voulez savoir mon pointage? Je n’en ai pas. Deux fois, j’ai ramassé ma balle et je l’ai fourrée dans me poches. So what!

Après la partie, nous avons eu droit à un buffet dans la salle des trophées, puis nous avons fait une dernière visite à la boutique-souvenir, dit au revoir à Martha Wallace, responsable de la salle de presse, et quitté les lieux sur la pointe des pieds pour ne pas effrayer les dieux du golf.

J’aurais bien aimé vous raconter comment j’ai fait pour jouer 85 sur les terres de Bobby Jones, mais je me console en pensant que j’ai réalisé le rêve de mon frère, de mon fils, de plusieurs de mes amis et de millions d’amateurs de golf.

Déçu, oui. Malheureux? Jamais de la vie!