L’arbre Eisenhower n’a pas été remplacé

AUGUSTA, Géorgie—  Après cinq journées ensoleillées à Myrtle Beach, nous avons été accueillis en Géorgie par une pluie torrentielle qui a entraîné la fermeture du club Augusta National pour la journée de lundi, au grand désespoir des gens qui avaient acheté des billets pour visiter les lieux et voir quelques joueurs à l’entraînement.

Il faudra donc attendre quelques heures avant de mettre les pieds à Amen Corner et dans la grande salle de presse, mais il n’y a pas urgence en la demeure. Le beau temps sera probablement de retour mardi. Les surintendants du terrain et leurs employés travailleront fort pour réparer les dégâts, puis la vie reprendra son cours normal.

L'arbre Eisenhower n'existe plus. Il a été détruit par le verglas, cet hiver.

L’arbre Eisenhower n’existe plus. Il a été détruit par le verglas, cet hiver.

Je peux tout de suite vous dire que l’arbre Eisenhower qui était situé à la gauche du 17e trou, n’a pas été remplacé. Rendu célèbre par l’ancien président des États-Unis qui passait son temps à le frapper avec ses coups de départ, le grand pin de 125 ans n’a pu résister à la tempête de verglas qui a frappé la région au mois de février.

Le champion défendant Adam Scott est arrivé à Augusta vendredi passé et il a joué une première ronde d’exercice avec son père. Interrogé au sujet de la disparition de l’arbre Eisehower, il a confié à Steve DiMiglio, du USA Today: «Il y a maintenant plus d’espace du côté gauche, mais ça demeure une normale 4 difficile car l’allée est très étoite. Il faut cogner un coup de départ précis avant d’attaquer le fanion».

Dwight Eisenhower a été membre du club Augusta de 1948 à 1969. Lors d’une réunion des gouverneurs en 1956, il a demandé qu’on coupe l’arbre qui lui causait tant d’ennuis, mais sa requête a été rejetée énergiquement par le président Clifford Roberts.

Au 19e trou

  • Le premier concours «Drive, chip & putt» a remporté un immense succès au club AUGUSTA NATIONAL et l’expérience sera répétée dans les années futures afin d’encourager les jeunes de 12 à 15 ans à la pratique du golf.

    Matt Kuchar: une erreur qui lui a coûté la victoire de 460 000$.

    Matt Kuchar: une erreur qui lui a coûté la victoire et 460 000$.

  • Le grand MATT KUCHAR a perdu 460 000$ lorsqu’il a expédié sa balle à l’eau au 72e et dernier trou du Shell Open à Houston. En ce faisant, il a ouvert la porte à l’Australien MATT JONES qui a calé un coup d’approche de 125 pieds en prolongation pour remporter sa première victoire sur le circuit et mériter une invitation à Augusta.
  • Une dernière ronde de 65 a procuré une égalité en septième place au jeune Irlandais RORY McILROY, un des favoris pour gagner le tournoi des Maîtres. Le Canadien GRAHAM DE LAET a fini le tournoi de Houston parmi les 20 premiers.
  • Très belle victoire de la jeune LEXI THOMPSON dans la classique Kraft Nabisco à Rancho Mirage. La golfeuse de 19 ans a facilement vaincu MICHELLE WIE après avoir pris une avance de cinq coups. C’était sa première victoire majeure et ce ne sera pas la dernière.
  • Deux choses qui me chiquotent: 1) Le CANADIEN amorcera-t-il la danse printanière au Centre Bell ou à Tampa Bay? 2) RANDY CARLYLE sera-t-il congédié immédiatement si les Maple Leafs ratent les séries?
  • DEREK JETER vient de dépasser Paul Molitor au 8e rang pour le nombre de coups sûrs. Il lui en manque maintenant 99 pour rejoindre le grand CARL YASTRZEMSKI.
  • Pourquoi les ARCHITECTES de golf s’appliquent-ils à construire des parcours avec tant de lacs et des centaines de FOSSES DE SABLE? Pour nous faire damner?
  • Le monde est petit. Au club CAPE FEAR NATIONAL, près de Wilmington, j’ai croisé un préposé aux départs qui adore le hockey et qui connaît bien BENOÎT HOGUE, Bryan Trottier, Bob Nystrom et les frères Potvin. Il semble sceptique sur l’avenir des Islanders à BROOKLYN.
  • À son retour à Sherbrooke, mon collègue DENIS MESSIER songe à convoquer une conférence de presse pour annoncer sa retraite comme golfeur. Il a le temps de changer d’idée!

Le mot d’humour

Mes journées sont tellement plus longues depuis que je me suis acheté un réveille-matin. J’aurais dû le faire avant.

En route vers Augusta

MYRTLE BEACH, Caroline du Sud— Après cinq jours de golf sur des parcours de championnat trop difficiles pour moi, le temps est venu de boucler la valise et de passer aux choses sérieuses.

Pour comprendre mes déboires sur les verts, un des mes compagnons de voyage m’a suggéré gentiment d’examiner mon certificat de naissance!

Quoi qu’il en soit, le temps est venu de dire merci à JEAN-THOMAS KOBELT, notre hôte à Myrtle Beach, de ranger les bâtons et d’aller voir jouer de «vrais golfeurs». Après quatre ou cinq heures de route, nous serons à Augusta pour assister à la 78e édition du tournoi des Maîtres.

On annonce du mauvais temps en début de semaine, mais ça n’enlève rien à notre enthousiasme. Augusta, c’est le paradis du golf… peu importe la température.

Avant d’aller plus loin, je voudrais souligner la collaboration de MM. ROBERT PILON (Barwood-Pilon), JEAN-GUY BLANCHETTE (Éditions Grand Duc) et ALEX ANDRÉ (Transport Alexcalibur) dans cette belle aventure qui en est déjà à sa 12e année.

Durant les sept prochains jours, je tenterai de mon mieux de partager avec vous ma passion pour le golf et pour le tournoi des Maîtres. À bientôt.

Avant-goût du Masters (2e partie)

MYRTLE BEACH, Caroline du Sud– D’autres choses à connaître sur l’histoire du Masters et du club Augusta National:

  1. Le plus beau club de golf de la planète a été construit sur une «plantation» ayant appartenu au Belge LOUIS ÉDOUARD BERCKMANS, un amant de l’horticulture. Le prix de vente aurait été de 70 000$, une fortune au début des années 1930.
  2. Le tournoi invitation de Bobby Jones est devenu le MASTERS en 1939. Il a d’abord fallu le consentement de M. Jones qui, au début, trouvait l’appellation trop pompeuse.

    Quatre fois champion à Augusta, Arnold Palmer a ppoularisé le golf avec son style flamboyant.

    Quatre fois champion à Augusta, Arnold Palmer a poularisé le golf avec son style flamboyant et ses charges irrésistibles.

  3. ARNOLD PALMER a propulsé le tournoi vers de nouveaux sommets avec ses charges irrésistibles et ses quatre victoires à Augusta entre 1958 et 1964. Il demeure le golfeur le plus populaire même si Jack Nicklaus a gagné le tournoi plus souvent que lui (6 fois).
  4. Parmi les plus grands champions du tournoi, il y a aussi SAM SNEAD, Gary Player, Ben Hogan, Byron Nelson, Jimmy Demaret, Tom Watson, Seve Ballesteros et PHIL MICKELSON.
  5. Sous le vert du 12e et du 13e trou, on a installé un système de PIPES pour tirer l’air, assécher rapidement le vert, aider les racines à pousser et éviter les maladies dans le gazon.
  6. Une fois, ARNOLD PALMER est allé se cacher dans le bois à gauche du 11e trou pour soulager ses besoins. À son retour, il a été applaudi par la foule. Quelques mois plus tard, Cliff Roberts a fait construire une toilette à cet endroit. «Heureusement, elle ne porte pas mon nom!», dit Palmer.
  7. L’Écossais ALISTER MacKENZIE, créateur du parcours en compagnie de Bobby Jones, est le même homme qui a dessiné un autre bijou sur la Côte du Pacifique: le club CYPRESS POINT à Pebble Beach.
  8. En 1949, SAM SNEAD est devenu le premier joueur à porter le veston vert remis au champion.
  9. Il y a eu seulement deux albatros dans l’histoire du tournoi: celui de Gene Sarazen en 1935, puis celui de LOUIS OOSTHIZEN en 2012.
  10. Il n’y a pas de «course rating» (évaluation de parcours) à Augusta. Les membres n’en veulent pas. Toutefois, selon une étude de la USGA datant du début des années 1990, le degré de difficulté serait de 76,2.
  11. En 2011, le Sud-Africain CHARL SCHWARTZEL est devenu le premier joueur à réussir des birdies sur les quatre derniers trous pour se sauver avec la victoire. En 1959, ART WALL avait fait aussi bien avec cinq birdies dans les six derniers trous. En 1978, GARY PLAYER a réussi sept birdies dans les 10 derniers trous pour se sauver avec la victoire.

    Louis Oosthuizen a réussi un albatros en 2012. C'était seulement le deuxième de l'histoire du Masters.

    Louis Oosthuizen a réussi un albatros en 2012. C’était seulement le deuxième de l’histoire du Masters.

  12. Les dirigeants du club ont toujours insisté pour limiter la COMMERCIALISATION du tournoi. Il n’y a aucun panneau publicitaire sur le terrain.
  13. En 1968, l’Argentin ROBERTO De VICENZO a perdu le tournoi après avoir signé une carte de pointage erronée. Le pire, c’est qu’il y avait un coup de trop sur sa carte. La victoire est allée à BOB GOALBY, un golfeur de Saint-Louis.
  14. Le légendaire BEN HOGAN a gagné deux fois le Masters, mais il a aussi perdu deux fois en prolongation (contre Snead et Nelson). À son dernier tournoi, il a joué une ronde de 66. Il avait alors 58 ans.
  15. À cause des balles et de la technologie nouvelle, le parcours a été allongé de plus de 500 verges entre 2002 et 2006.
  16. Inauguré en 2010, le nouveau TERRAIN D’EXERCICE est un véritable bijou.
  17. Les premiers reportages télévisés ont eu lieu en 1956. Au début, on ne décrivait l’action qu’entre le 15e et le 18e trou.
  18. Au début, le 16e trou était une très courte normale trois de 120 verges. ROBERT TRENT JONES a été invité à modifier le trou. Il a reculé le tertre de départ de 40 verges, puis il a poussé le lac à la gauche du vert, ce qui fait toute la différence.
  19. Il y a un seul PALMIER sur le terrain. Il est situé au 4e trou, une normale 3 très difficile.

Avant-goût du Masters

MYRTLE BEACH, Caroline du Sud– Des dizaines de livres ont été écrits sur le club Augusta National, son histoire et son prestigieux tournoi de golf. Le sujet est intarissable.

Ce matin, je vous invite à prendre connaissance de certains faits avant le lancement officiel du 78e tournoi des Maîtres. Sans plus de préambule, voici:

  1. BOBBY JONES, créateur du parcours en collaboration avec l’architecte ALISTER MacKENZIE, a régné sur le golf de 1923 à 1930. Il a gagné 13 des 21 tournois majeurs auxquels il a participé et n’a jamais voulu renoncer à son statut amateur. En 1930, il a gagné les quatre épreuves du GRAND CHELEM de l’époque: l’Omnium des États-Unis, le British Open, le championnat amateur de son pays et celui de la Grande-Bretagne. Il avait seulement 28 ans lorsqu’il s’est retiré de la compétition.

    Bobby Jones a créé le club Augusta National en compagnie de l'architecte Alister MacKenzie.

    Bobby Jones a créé le club Augusta National en compagnie de l’architecte Alister MacKenzie.

  2. BOBBY JONES n’a pas été seulement le meilleur golfeur de son époque. Il était diplômé en GÉNIE, en droit et en littérature anglaise (Harvard). Il a écrit quatre livres et signé des centaines d’articles pour les journaux. Il est mort en 1971 à l’âge de 69 ans.
  3. Le logo officiel du MASTERS représente la carte des États-Unis avec un drapeau rouge planté à la hauteur d’Augusta (Georgie).
  4. CLIFF ROBERTS, ex-banquier de Wall Street et grand ami de Bobby Jones, a été président du club de 1931 à 1976. C’est lui qui a eu la brillante idée de bâtir des monticules pour améliorer la vue des spectateurs. Il a aussi inventé les tableaux indicateurs et participé activement à la retransmission du tournoi à la télévision. Souffrant du cancer, il s’est enlevé la vie avec un pistolet près du parcours exécutif, en 1977. Après des funérailles privées, ses cendres ont été répandues sur les terres du club Augusta National.
  5. Les deux gros ARBRES près du pavillon principal sont des chênes âgés de 160 ans. Ils ont été importés des côtes de la Georgie lors de la construction de l’ancien manoir, en 1854. Des câbles retiennent les plus hautes branches pour les empêcher de tomber sur le clubhouse.
  6. WILLIAM PORTER PAYNE est seulement le sixième président du club Augusta National. En poste depuis mai 2006, il est un champion des relations publiques. Il a été président du Comité organisateur des JEUX OLYMPIQUES d’Atlanta. Ancien joueur de football, il a également reçu le trophée Theodore Roosevelt pour son implication dans la NCAA.
  7. Le plan d’eau situé à Amen Corner a été nommé RAE’S CREEK en mémoire de John Rae, un homme d’affaires qui, durant les années 1700, contrôlait 75 pour cent de la traite avec les Indiens dans le Sud des États-Unis. Sa maison servait de forteresse sur la rivière Savannah.
  8. Parmi les membres les plus célèbres du club, il y a eu DWIGHT EISENHOWER, président des États-Unis de 1952 à 1960. Durant une réunion des directeurs en 1956, il a demandé qu’on fasse abattre le gros arbre qui longe le 17e trou, mais il a essuyé un refus catégorique de la part de Cliff Roberts. Ainsi est né l’arbre Eisenhower (Ike Tree).

    Amen Corner: un des endroits les plus photographiés dans le monde.

    Amen Corner: un des endroits les plus photographiés dans le monde.

  9. Le terme AMEN CORNER désigne les embûches situées entre le 11e et le 13e trou. Il a été inventé par le journaliste HERBERT WARREN WIND, du Sports Illustrated, en 1958. Ce dernier s’est inspiré d’une chanson de jazz intitulée «Shouting At The Amen Corner». Il trouvait que ces deux mots décrivaient bien le défi présenté aux joueurs au début du deuxième neuf. «Si tu cognes un bon coup, pas de problème. Si tu envoies ta balle à l’eau, c’est Amen!»
  10. L’architecte ALISTER MacKENZIE n’a jamais vu la version finale de son oeuvre. Il est mort en Californie le 6 janvier 1934, deux mois avant la présentation du premier tournoi invitation. Il a visité les lieux pour la dernière fois en 1932.
  11. Les DROITS d’initiation étaient de 25 000$  en 1991. On peut imaginer qu’ils sont maintenant beaucoup plus élevés. Les membres doivent aussi payer une facture mensuelle, les frais d’hébergement et le caddie. Évidemment, on ne devient pas membre du club Augusta National à moins d’avoir un compte de banque bien garni et de très bons contacts.
  12. Au tout début du Masters, en 1934, la compétition débutait là où se trouve aujourd’hui le 10e trou. Les deux neufs ont été inversés après le fameux albatros de GENE SARAZEN l’année suivante.

À suivre DEMAIN.

(Sources: le grand livre du Masters)