L’Express d’Augusta

En passant

  • AUGUSTA, Georgie—  Pour la première fois depuis 1993, le grand ERNIE ELS devra se contenter de regarder le tournoi des Maîtres à la télévision. Il a longtemps été parmi les favoris à Augusta, mais il aurait fallu que son nom figure parmi les 50 premiers au classement mondial pour être invité cette année. Certains auraient voulu qu’on lui accorde une exemption, mais il n’en aurait pas voulu de toute façon. C’est du moins ce qu’il dit. «Big Easy» prend de l’âge et il a des ennuis avec son FER DROIT. Peut-être qu’on ne le reverra jamais parmi l’élite mondiale.
  • Trente-cinq ans après sa première victoire au Masters, TOM WATSON a été honoré par le maire d’Augusta et les autorités municipales, lundi soir. En 1977, Watson a vaincu JACK NICKLAUS par deux coups pour mériter son premier veston vert. Trois mois plus tard, il l’a battu de nouveau dans un duel historique à Turnberry. C’était le début d’une grande rivalité entre le rouquin de Kansas City et le Golden Bear.

    Tom Watson

    Tom Watson, maintenant âgé de 62 ans, vit sur une ferme dans la région de Kansas City.

  • FURMAN BISHER, vétéran journaliste du Atlanta-Constitution, est mort il y a deux semaines à l’âge de 93 ans. CLAUDE RAYMOND l’a très bien connu quand il lançait pour les Braves. Bisher a couvert le tournoi des Maîtres 62 ans d’affilée et tout le monde aimait discuter avec lui des légendes du golf et du baseball. Il avait même interviewé SHOELESS JOE JACKSON au début de sa carrière. Pour honorer sa mémoire, les organisateurs du Masters ont placé un petit CHAPEAU JAUNE sur la banquette qu’il occupait dans la rangée C.
  • GARY PLAYER, qui a gagné 165 tournois à travers le monde, y compris neuf victoires dans les tournois majeurs, sera invité à frapper la première balle en compagnie de ses amis ARNOLD PALMER et JACK NICKLAUS, jeudi matin. Il s’occupera ensuite de noircir les calepins de notes des journalistes comme lui seul sait le faire.
  • JUDY RANKIN, ex-championne de la LPGA, est en deuil de son mari.
  • On prévoit du beau temps toute la semaine à Augusta, sauf vendredi où les chances de pluie sont d’environ 60 pour cent. Le mercure devrait varier entre 58 et 85 degrés Farenheit.
  • Les journalistes canadiens sont les invités de DIANE DUNLOP-HÉBERT, nouvelle présidente de l’Association royale de golf du Canada, ce soir, en banlieue d’Augusta.
  • DAVIS LOVE n’est pas parmi les inscrits. Il souffre d’une fracture à une côte.
  • CAROL VADNAIS rend visite à son ami SERGE SAVARD à Hilton Head cette semaine. Ils en profiteront pour regarder ensemble le tournoi des Maîtres après une longue randonnée en vélo le long de la plage!
  • Réponse au QUIZ de la semaine: RICHARD MARTIN est le seul membre de la French Connection à avoir connu une saison de 50 buts. Il a réussi l’exploit à deux reprises.
  • D’autres échos plus tard aujourd’hui.

Les anniversaires du mardi 3 avril

En passant

  • BERNARD PARENT, meilleur gardien de but de l’histoire des Flyers, 67 ans.
  • DAMON DUVAL, ex-botteur des Alouettes, 32 ans.
  • MIKE TORREZ, ancien lanceur des Expos, 63 ans.
  • BRENT GILCHRIST, ancien des Red Wings, 45 ans.
  • JOHN MUCKLER, ex-entraîneur des Oilers et des Sénateurs, 78 ans.
  • BERNARD HÉNEAULT, baseball amateur, 61 ans.
  • JUNIOR BLANCHET, as golfeur de l’Estrie, 39 ans.
  • WAYNE NEWTON, une légende du spectacle à Las Vegas, 69 ans.
  • MIKE LANSING, ancien des Expos, 44 ans.
  • JEAN-GUY CÔTÉ, golfeur de Sherbrooke, 61 ans.
  • PHIL RODGERS, ex-champion de la PGA, 74 ans.
  • EDDY MURPHY, comédien, 51 ans.
  • STEPHEN WEISS, des Panthers de Miami, 29 ans.
  • BILLY DEA, ancien des Red Wings, 79 ans.
  • THÉRÈSE TREMBLAY, de Laval.
  • GEORGES MOSHOVOS, de Rivière-Beaudette, 74 ans.
  • DORIS DAY, ex-vedette du cinéma, 9o ans.

Message à Geoff Molson

Je viens de mettre les pieds dans la salle de presse du club Augusta National, toujours avec le même bonheur.

Avant de vous entretenir du prochain Masters, j’aurais un petit message pour Geoff Molson.

D’abord, je lui dis bravo pour avoir fait le ménage aussi rapidement. L’équipe était à la dérive et ça ne pouvait pas continuer comme ça. Il a mis ses culottes et il a pris les décisions qui s’imposaient.

Si je peux me le permettre, je lui refile maintenant le conseil suivant: arrêtez donc de faire du marketing et mettez-vous à FAIRE DU HOCKEY!

Si on se fie à ce qu’on entend à gauche et à droite, Patrick Roy est le grand favori du public pour succéder à Randy Cunneyworth. On le réclame à grands cris. Il faudra avoir une fichue de bonne raison pour l’ignorer.

Pour ce qui est du poste de directeur général, Julien Brisebois semble avoir une longueur d’avance. Avec un adjoint de la trempe d’André Savard, il pourrait sans doute faire du bon travail. Ce sera à Geoff Molson et à Serge Savard de voir si Brisebois est disponible, s’il est le bon candidat et il s’il ferait bon ménage avec un homme aussi fougueux que Patrick Roy.

De toute façon, le prochain directeur général du Canadien pourra difficilement faire pire que Pierre Gauthier et Bob Gainey!

L’important, c’est qu’on bâtisse une solide organisation avec des hommes capables de concocter une équipe de première division. Le meilleur marketing, c’est encore celui qu’on fait sur la patinoire.

À bon entendeur, salut!

Rien ne bat le Masters de 1986

CALABASH, Caroline du Nord— Après avoir franchi les montagnes du Vermont et de la Pennsylvanie, il est sage d’éviter New York et Washington en empruntant des routes moins achalandées que la 95.

Une dizaine d’heures après avoir quitté le Québec dans la neige, tu roules tout à coup dans la verte et apaisante campagne de la Virginie en écoutant chanter Raymond Berthiaume, Bobby Hachey, Roy Orbison, Oscar Thiffault et Renée Martel. Lorsque tu voyages à trois, il faut qu’il y en ait pour tous les goûts!

Le lendemain midi, tu te présentes au club Carolina National juste à temps pour respecter ton heure de départ. Tu t’installes en vitesse sur le premier tertre de départ et puis bonne chance.

Vous aurez deviné que je suis en route vers Augusta afin d’assister en chair en et os au tournoi des Maîtres. C’est un plaisir et un privilège qui dure depuis 10 ans. Quelque chose pour agacer mes amis golfeurs et meubler mes vieux jours.

Le Masters n’est pas un événement comme les autres. On ne se lasse jamais de le vivre, d’en parler et d’écrire sur le sujet. Il y a bien sûr la tradition, la beauté des lieux, Amen Corner, Phil, Tiger et le jeune McIlroy, la foule immense qui applaudit les magiciens de la PGA, mais aussi bien d’autres choses encore dont je vous entretiendrai durant les prochains jours.

L’autre soir, en pitonnant, je suis tombé par accident sur la victoire de Jack Nicklaus en 1986. Même si je connaissais l’histoire presque par coeur, j’en avais la chair de poule.

Jack Nicklaus

Jack Nicklaus détient le record de six victoires à Augusta et de 18 victoires dans les tournois majeurs.

Ce triomphe inattendu figure parmi les plus grands moments de l’histoire du sport. Quelques jours après avoir été dépeint dans un journal comme étant un golfeur «vieux et rouillé», Nicklaus a fait reculer l’horloge du temps et il a joué comme un dieu le dimanche après-midi pour rejoindre et devancer Seve Ballesteros et Greg Norman, les deux grands favoris pour gagner le tournoi.

On parlera encore longtemps de ses exploits sur le neuf de retour (eagle au 15e, birdies aux 16e et 17e trous), mais aussi des bévues de Ballesteros et de Norman en fin de journée.

Ballesteros était le Arnold Palmer des Européens et il n’avait pas son égal pour soulever la foule. Jusqu’à sa mort il s’est souvenu de son mauvais coup de fer 4 au 15e trou, lequel devait lui coûter la victoire.

En ce 13 avril 1986, on aurait dit que le scénario était écrit d’avance, que les dieux du golf s’étaient rangés une dernière fois du côté du Golden Bear. Quand il a vu Norman rater son dernier coup roulé sur le vert du 18e, Jack est sorti du Butler Cabin sous les cris et les applaudissements d’une foule en délire. À 46 ans, il vivait plus beau moment de sa carrière.

Trop souvent conspué parce qu’il avait osé mettre fin à la suprématie d’Arnold Palmer au milieu des années 1960, Nicklaus était finalement reconnu à sa juste valeur et ovationné à tout rompre par le grand public. C’était la consécration pour un homme qui a dominé son sport durant une vingtaine d’années.

Son fils Jackie traînait ses bâtons ce jour-là et cela rendait sa victoire doublement savoureuse. Le golf est un sport merveilleux, mais ça ne bat pas l’amour qui peut exister entre un père et son fils.

Meilleur golfeur de sa génération, Nicklaus est venu de nulle part pour inscrire sa sixième et dernière victoire à Augusta. C’était presque trop beau pour être vrai.

«Vous ne verrez jamais un plus beau Masters que celui-là», affirme Ken Venturi, ancien champion de la PGA et ex-analyste à la télé. Il a parfaitement raison.

N.B. Mes reportages en direct du club Augusta National seront rendus possibles grâce à la générosité de: PORTES & FENÊTRES CONCERTO (Jacques L’Estage), TRANSPORT ALEXCALIBUR (Alex André), GRANITE LACROIX DE LAVAL (Gilles Lacroix), BARWOOD-PILON (Robert Pilon) et LES ANCIENS DE LA LIGUE DÉPRESSION (Morris Duhaime). En votre nom, je les remercie du fond du coeur.