En direct d’Augusta

En passant

  • AUGUSTA, Georgie— L’Irlandais DARREN CLARKE, gagnant de l’Open de Grande-Bretagne l’été passé à Royal St.George’s, est de retour à Augusta après une absence de cinq ans. Le golfeur de 43 ans est une légende dans son pays et un peu partout en Europe. On parle encore de ses exploits dans le tournoi de la coupe Ryder de 2006, quelques mois après la mort de sa femme. Clarke a perdu une vingtaine de livres en coupant l’alcool.
  • PHIL MICKELSON sera admis au Temple de la renommée du golf, le mois prochain, à Saint. Augustine. Il se trouve un peu jeune (à 41 ans) pour recevoir un tel honneur, mais il n’allait quand même pas refuser. Il fera son entrée en compagnie de SANDY LYLE, ex-vainqueur du Masters et du British Open, d’HOLLIS STACY, ex-championne de la LPGA, du journaliste DAN JENKINS et du commentateur PETER ALLISS. Jenkins était un bon ami de BEN HOGAN.
  • Le journal AUGUSTA CHRONICLE a consacré sept ou huit pages au champion défendant CHARL SCHWARTZEL. Ce dernier est trop jeune pour avoir vu jouer GARY PLAYER. Ses idoles de jeunesse étaient ERNIE ELS, Retief Goosen et Nick Price.

    Phil Mickelson

    Phil Mickelson se trouve un peu jeune pour entrer au panthéon du golf.

  • L’an passé, le vétéran BO VAN PELT a surpris tout le monde en méritant une égalité en 8e place. Il est juste content d’être de retour et de pouvoir tenter sa chance. «Il n’y a rien comme le neuf de retour à Augusta le dimanche après-midi», déclare le golfeur de l’Indiana.
  • MARK O’MEARA, qui a guidé Tiger Woods à ses débuts dans la grande ligue, s’attend à le voir très bien jouer cette semaine. Il estime que sa victoire à Bay Hill lui a redonné des ailes.
  • L’hiver a été trop doux dans la région et les FLEURS sont beaucoup moins belles que d’habitude à Amen Corner. C’est pas grave. Le parcours, lui, est toujours aussi magnifique.
  • LARRY MIZE, un gars de la place, célèbre le 25e anniversaire de sa victoire en prolongation contre Greg Norman et Seve Ballesteros.
  • PAUL LAWRIE, champion du British Open en 1999, a mérité une invitation en se faufilant parmi les 50 meilleurs golfeurs de la planète. Il n’a pas joué ici depuis 2004.
  • On se bouscule aux portillons dès 8h. le matin pour voir jouer les magiciens de la PGA. Il y a encore PLUS DE MONDE pour assister aux rondes de pratique. Vous devriez voir le traffic sur Washington Road et aux environs du club. En général, les gens font preuve d’un patience exemplaire.
  • DIANE DUPONT-HÉBERT, nouvelle président de Golf Canada, et son mari NORMAN ont eu le plaisir de fouler les allées du club SAGE VALLEY, en banlieue d’Augusta. Les conditions de jeu y sont identiques à celles du Augusta National.
  • ADAM SCOTT rêve de devenir le premier Australien à gagner le Masters. L’an passé, une dernière ronde de 67 lui a procuré une égalité en deuxième position avec son compatriote JASON DAY. GREG NORMAN a été jusqu’ici le meilleur Australien à Augusta avec trois deuxièmes places.
  • WILLIAM PORTER PAYNE, président du club Augusta National, a profité de son discours annuel pour rendre hommage au journaliste FURMAN BISHER, décédé à la fin mars. «Vivre en santé jusqu’à 93 ans, c’est comme jouer 59 au golf!», a dit M. Payne en visitant les journalistes dans la salle de presse.
  • Les parents de RORY McILROY passent la semaine à Augusta avec des amis.
  • TIGER WOODS a gagné 72 tournois de la PGA, mais ce n’est pas tout. Il a aussi remporté 38 victoires en Europe pour un grand total de 110.
  • BILL PAUL, un des gros canons du comité organisateur de l’Omnium canadien, a fondu comme neige au soleil. Il a perdu 47 livres et il se dit en bien meilleure forme. Il me prie de saluer son bon ami MARIO BRISEBOIS.
  • Pour la dixième année de suite, j’occupe le siège numéro 13 sur la rangée G. Pour moi, le chiffre 13 n’a jamais été aussi chanceux.
  • Content d’apprendre que JOSH GORGES est récipiendaire du trophée Jacques-Beauchamp. Un honneur fort bien mérité pour un joueur qui offre toujours le meilleur de lui-même.
  • La saison 2014 de la PGA débutera à l’automne 2013. Un non-sens.

LE MOT D’HUMOUR

Tom Kite, un vétéran de la PGA, ne vivra pas assez vieux pour oublier les exploits de Severiano Ballesteros. «Quand il se mettait en marche, on aurait dit que Seve était au volant d’une Ferrari et que nous roulions tous en Chevrolet!» de dire Kite.

 

Les anniversaires du mercredi 4 avril

En passant

  • DALE HAWERCHUK, ancien joueur étoile des Jets de Winnipeg, 49 ans.
  • ROBERTO LUONGO, gardien de but des Canucks, 33 ans.
  • JIM FREGOSI, ex-joueur et gérant des ligues majeures, 70 ans.
  • YANIC PERREAULT, ancien du Tricolore et des Maple Leafs, 41 ans.
  • ÉGIDE AUBÉ, grand sportif de Val-d’Or, 68 ans.
  • ROBERT DOWNEY Jr., acteur de grand talent, 47 ans.
  • RAY FOSSE, ex-receveur des Athletics d’Oakland, 65 ans.
  • CAROLINE LEMIRE, de Rouyn-Noranda.
  • JOANNE CARNER, ex-vedette de la LPGA, 73 ans.
  • SCOTT ROLEN, des Blue Jays, 37 ans.
  • TOMMY HERR, ancien des Cards, 56 ans.
  • JOHNNY GRUBB, ex-voltigeur des Padres, 64 ans.
  • VINCENT PARADIS, gardien de but, 33 ans.
  • HERVÉ BOISVERT, ex-golfeur de Joliette.

Tiger: «J’ai passé la moitié de ma vie à Augusta»

AUGUSTA, Georgie— Il suffit de mentionner le nom de Tiger Woods et la salle d’entrevue devient trop petite pour accueillir tout le monde.

Une dizaine de jours après avoir gagné le tournoi de son ami Arnold Palmer à Orlando, Tiger n’a qu’une idée en tête cette semaine: ajouter un cinquième veston vert à sa collection.

Tiger Woods

Tiger Woods respire la confiance après sa victoire au tournoi de son ami Arnold Palmer.

Si on se fie aux preneurs aux livres de Las Vegas, il est favori à 4 contre 1 pour remporter la victoire. Il est suivi par le jeune Rory McIlroy (5 contre 1) et Phil Mickelson (8 contre 1). Son dernier triomphe ici remonte à 2005. Il avait alors battu le coriace Chris DiMarco en prolongation.

«Ce sera la 18e fois que je participe au tournoi des Maîtres, a dit Woods. Cela signifie que j’ai passé la moitié de ma vie à Augusta. Je me sens chez moi sur ce parcours et je sais ce qu’il faut faire pour gagner. J’ai travaillé fort pour retrouver la forme et je suis prêt à faire feu.

«J’aime beaucoup le veston vert et c’est pour cette raison que je suis ici, a-t-il ajouté. En l’emportant, je rejoindrais Jack Nicklaus pour le nombre de victoires (73) en carrière, mais c’est secondaire. Ce qui importe à mes yeux, c’est de gagner le Masters».

Tiger est d’avis que la connaissance du parcours est particulièrement importante à Augusta. «C’est pour cette raison que les vétérans sont capables de se maintenir parmi les meneurs, dit-il. En 1995, j’ai eu la chance de jouer une ronde de pratique avec Jack Nicklaus et Arnold Palmer et j’ai passé la journée à les interroger. Qu’est-ce qu’on fait sur ce trou? Comment attaquer tel ou tel fanion? Ils m’ont peut-être trouvé fatigant, mais ils ont répondu à toutes mes questions. Quand je peux aider un jeune joueur, j’en fais autant. Il ne faut pas en faire un secret, bien au contraire. Il faut plutôt que ces connaissances soient transmises de génération en génération. C’est la beauté du Masters».

«Comment faire pour gagner ce tournoi? C’est très simple, il suffit de toujours frapper la balle près du fanion! Sérieusement, il faut éviter les «trois putts» et être capable de caler les roulés de 10 pieds pour sauver la normale. Ces verts sont si rapides et tellement ondulés.

DE BONS MOTS POUR RORY

Comme il fallait s’y attendre, Woods a eu quelques bons mots pour le jeune Rory McIlroy, le joueur le plus susceptible de lui succéder au firmament du golf.

«J’ai été impressionné par sa victoire dans l’Open des Etats-Unis l’été passé, a-t-il dit. Il a connu une mauvaise fin de tournoi à Augusta, mais il est revenu plus fort. Je ne le connaissais pas avant le tournoi d’Abu Dhabi. Nous avons joué deux ou trois fois ensemble et nous avons discuté un peu.

«Il me rappelle mes débuts sur le grand circuit. Il frappe la balle le plus loin possible et il est un solide bagarreur. Je pense qu’il a tous les atouts pour devenir un grand champion et le rester longtemps. Chaque fois qu’il participe à un tournoi, il termine parmi les 10 meilleurs. Ça ne ment pas».

Pas une seule petite question sur le livre de Hank Haney. De toute façon, Tiger n’aurait rien dit à ce sujet.

SOUS LES GRANDS PINS

  • TIGER WOODS jouera ses deux premières rondes avec Miguel Angel Jimenez, l’homme au cigare, et le Coréen Sang-Moon Bae, trois fois champion sur le circuit asiatique en 2011.
  • RORY McILROY sera jumelé à l’Argentin Angel Cabrera, champion en 2009, et au gaucher Bubba Watson.
  • PHIL MICKELSON prendra le départ avec Hunter Mahan, vainqueur à Houston, et le Suédois Peter Hanson.
  • Le Canadien MIKE WEIR, négligé à 250 contre 1, formera un trio avec Brandt Snedeker et Webb Simpson.
  • Le numéro un mondial LUKE DONALD prendra le départ avec l’Italien Frencesco Molinaro et le Californien Nick Watney.
  • Le trio de LEE WESTWOOD, Vijay Singh et Jim Furyk devrait attirer beaucoup de specteurs. Même chose pour celui formé de FRED COUPLES, Darren Clarke et Ryo Ishikawa.
  • Le long frappeur DUSTIN JOHNSON s’est retiré du tournoi. On ne connaît pas encore la nature exacte de sa blessure.
  • On a modifié quelque peu le 8e et le 16e vert. Les joueurs devront attaquer la cible différemment.
  • Mon ami GHISLAIN ARSENAULT, du Village olympique, est toujours aussi rusé. Il choisit Tiger et le jeune McIlroy et me laisse tous les autres!
  • DAVE PERKINS, du Toronto Star, n’en revient pas de voir le Canadien derrière les Maple Leafs. «Au moins, vous avez un bon gardien de but, ce qui n’est pas le cas à Toronto», ajoute-t-il.

N.B. Ces reportages en direct du club Augusta National sont rendus possibles grâce à ces généreux commanditaires: TRANSPORT ALEXCALIBUR, Portes & Fenêtres Concerto, Barwood-Pilon, Granite Lacroix et Les Anciens de la Ligue Dépression.

McIlroy refuse de se comparer à Tiger Woods

AUGUSTA, Georgie— Rory McIlroy a le sourire d’un adolescent, les jambes et les épaules d’un jeune homme de 22 ans et une très bonne tête sur les épaules.

Le golfeur d’Irlande du Nord, dauphin de Darren Clarke et de Padraig Harrington, était prêt à faire face aux nombreuses questions des journalistes mardi matin. Il a rempli sa mission à la perfection avant d’aller peaufiner son jeu dans le terrain d’exercice.

Rory McIlroy

Rory McIlroy a beaucoup appris de sa défaite à Augusta l'an passé.

«Il m’a fallu environ deux semaines pour digérer ma défaite de l’an dernier au tournoi des Maîtres, a-t-il dit d’entrée de jeu. De toute évidence, je n’étais pas encore prêt à gagner un tournoi majeur, mais j’ai beaucoup appris dans la défaite. Deux mois plus tard, j’ai eu la chance de me reprendre en gagnant l’Omnium des Etats-Unis. Il faut être dans sa bulle pour gagner un tournoi de cette envergure, mais il faut aussi être capable de relaxer et d’apprécier chaque moment. Le golf reste un jeu».

On se souviendra que McIlroy se dirigeait vers la victoire quand il a vu le ciel lui tomber sur la tête au 10e trou. Il a raté complètement son coup de départ et n’a jamais été capable de récupérer. Il a finalement joué une ronde de 80 et il a dû se contenter d’une égalité en 15e place.

«Aujourd’hui, je peux en rire, a-t-il ajouté. Après tout, ce n’est pas la fin du monde. Je ne savais pas qu’on pouvait frapper la balle si près de ces pavillons blancs!

«J’étais en Malaysie quelques jours plus tard lorsque j’ai reçu un coup de téléphone de Greg Norman. Il voulait me remonter le moral et cet appel m’a fait le plus grand bien. S’il y en a un qui a vécu des mésaventures à Augusta, c’est bien lui. Il savait exactement les sentiments qui m’habitaient. Je dois cependant préciser que je n’étais pas encore né lorsque Norman a connu des ennuis!»

EXERCICE D’HUMILITÉ

De nombreux journalistes souhaitent la naissance d’une grande rivalité entre Tiger Woods et le jeune McIlroy. Ils ont souhaité la même chose en 1999 lorsque Sergio Garcia s’est présenté à l’avant-scène, mais le duel n’a jamais eu lieu et Sergio est toujours en quête de son premier titre majeur.

On verra maintenant si McIlroy peut relever un aussi grand défi et si Tiger est capable de maintenir la cadence après avoir connu des ennuis de toutes sortes.

«J’apprécie tous les commentaires élogieux à mon endroit, mais je me fiche des pronostics des preneurs aux livres et je n’ai aucune envie de me comparer à Tiger Woods, a dit McIlroy. J’espère seulement être capable de suivre ses traces et de répéter quelques-uns des exploits qu’il a réussis durant les 15 dernières années. Ce gars-là a gagné l’Open des Etats-Unis sur une seule jambe (en 2008) et il est peut-être le meilleur golfeur de tous les temps.

«Tiger a traversé une période difficile durant les deux dernières années. Ça prend du temps pour se remettre d’une blessure à un genou. Les gens ont la mémoire courte et la critique facile. Il semble maintenant avoir retrouvé ses moyens et c’est une excellente nouvelle pour le monde du golf.

«Je suis optimiste parce que je pense être un bien meilleur golfeur que l’an passé. Je suis plus à l’aise et plus confiant avec mon «putter». J’ai aussi plus d’expérience dans mon sac. Mon seul objectif pour la semaine est de faire de mon mieux en espérant que ce soit suffisant pour tenir tête à un joueur de la trempe de Tiger. Mon jeu se porte bien et mon attitude est excellente, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

«Il y a plus de 90 joueurs ici et plusieurs d’entre eux se croient capables de remporter la victoire. Tout ce que je peux faire, c’est me concentrer sur ma propre partie. Je ne peux rien changer dans le jeu des autres», a-t-il conclu.

Ce jeune homme n’a pas fini de nous surprendre.