Billy Payne au banc des accusés

AUGUSTA, Georgie— BILLY PAYNE, président du club Augusta National, a dû faire face à la mitraille des journalistes concernant la politique discriminatoire de son organisation envers les FEMMES. «La question du membership est une affaire privée qui ne concerne que les membres du club», a-t-il répété deux ou trois fois.

Quand on lui a demandé comment il expliquerait une telle situation à ses petites-filles, il a répondu: «Mes conversations avec mes PETITS-ENFANTS sont d’ordre privé».

Fondé au début des années 1930, le club  Augusta National est réservé exclusivement aux hommes. On pourrait ajouter: aux hommes qui ont les moyens financiers d’appartenir à un cercle aussi prestigieux.

  • Billy Payne

    Billy Payne, président du club Augusta National.

La question qu’il faut se poser est celle-ci: comment un club aussi prestigieux peut-il prêcher en faveur de la croissance du golf à travers le monde tout en se montrant aussi intransigeant en ce qui a trait à la présence des FEMMES dans son cénacle. Cette histoire n’a pas fini de faire jaser. Il y une vingtaine d’années, le club SHOAL CREEK, en Alabama, avait été fustigé parce qu’il refusait l’accès aux Afro-Américains. On a par la suite assisté à «certains progrès» dans les clubs privés.
Ex-président du comité organisateur des Jeux olympiques d’Atlanta, M. Payne fait de l’excellent travail depuis qu’il a succédé à Hootie Johnson comme patron du club Augusta National en 2006. Il a grandement améliroré les services de communication et de marketing. Il espère sans doute «acheter du temps» en ce qui concerne la question du membership, mais il y aura sûrement des journalistes pour revenir à la charge.

Combien de temps encore pourra-t-il jouer à Ponce-Pilate?

SOUS LES GRANDS PINS

  • En tant que nouvelle présidente de la compagnie IBM, Mme Ginni Rometty devrait être admise automatiquement parmi les membres du club AUGUSTA NATIONAL. IBM est l’un des trois plus gros commanditaires du club avec Exxon et AT&T. Reste à voir si IBM retirera sa commandite en guise de protestation.
  • JOHNNY MILLER, ex-champion de la PGA et réputé analyste de golf, ne serait pas surpris si TIGER WOODS gagnait 35 ou 40 autres tournois avant de prendre sa retraite.
  • CHARL SCHWARTZEL présidait le banquet des Champions, mercredi soir. Il était très nerveux avant de s’adresser aux convives.
  • BEN CRENSHAW, 60 ans, en est probablement à sa dernière participation. Il a raté la coupure à ses 12 dernières présences et il n’est plus capable de se distinguer sur un parcours de 7400 verges. Toute bonne chose a une fin.
  • L’Irlandais PADRAIG HARRINGTON a réussi le premier eagle de la semaine au 2e trou.
  • En excluant TIGER WOODS, Rory McIlroy et Phil Mickelson, mes favoris pour remporter la victoire sont LUKE DONALD, Lee Westwood, Jason Day et Ian Poulter.
  • Les estrades du 16e trou ont été endommagées par le violent orage qui a frappé la région dans la nuit de mardi à mercredi, mais on a vite fait de réparer les réparer les dégâts. On a aussi dû ramasser plein de débris sur le terrain avant le début du tournoi.
  • JOHN DALY a installé sa roulotte près du Hooter’s sur Washington Road. Il y vend toutes sortes de trucs à son effigie.
  • THOMAS BJORN et MARK WILSON ont réussi des trous d’un coup durant la compétition «Par 3».
  • TOM LEHMAN, champion Senior de la PGA, a été honoré par l’Association des chroniqueurs de golf lors de leur 40e banquet, mercredi soir.
  • Le taux de participation dans les clubs de golf a chuté de 13 pour cent aux Etats-Unis. Parmi les raisons invoquées, il y a le TEMPS DE JEU (des rondes qui durent souvent plus que cinq heures).

LE MOT D’HUMOUR

Gary Player aux golfeurs amateurs: «Ça vous donne quoi de frapper la balle 50 verges plus loin si vous n’êtes pas capable de viser l’allée?»

Les anniversaires du jeudi 5 avril

En passant

  • ALAIN CHOQUETTE, magicien et grand amateur de sport, 50 ans.
  • DOUG FAVELL, ex-gardien des Flyers, 67 ans.
  • RENNIE STENNETT, ancien des Pirates de Pittsburgh, 61 ans.
  • HENRIK STENSON, golfeur de la PGA, 36 ans.
  • YVES DESCHAMPS, aubergiste de Valleyfield et champion de tennis, 66 ans.
  • JOHN HANNA, ancien des As de Québec, 77 ans.
  • GORD DONNELLY, recruteur des Blackhawks, 50 ans.
  • YVON LAPRADE, journaliste pour La Terre, 56 ans.
  • LUCE GRÉGOIRE, de Montréal, 52 ans.
  • COLIN POWELL, général de l’armée américaine, 75 ans.
  • JOHAN KRIEK, tennis, 54 ans.
  • GUY ARSENAULT, balle molle, 55 ans.
  • BILLY RAY BROWN, vétéran de la PGA, 49 ans.
  • EDMÉE FALAISE, de Valcourt.
  • CHRISTIANE PAQUET, des Jeunes Sportifs Hochelaga.

Phil, Tiger, Rory et qui d’autre?

AUGUSTA, Georgie— Arnold Palmer, Jack Nicklaus et Gary Player, trois des plus grandes légendes du golf, se réuniront pour donner le coup d’envoi du tournoi des Maîtres, jeudi matin. La majorité des experts prédisent une lutte particulièrement endiablée avec un contingent de golfeurs aussi relevé.

Si on fait exception du grand Ernie Els qui n’a pas réussi à mériter une invitation à cause de son piètre rendement sur les verts et de Dustin Johnson, blessé on ne sait où, c’est la crème de la crème qui se disputera les honneurs de cette fête printanière.

Tiger Woods, Phil Mickelson et le jeune Rory McIlroy ont été établis, mais ça ne veut rien dire. Il y a une vingtaine de joueurs capables de se sauver avec la mise. Il suffit de penser au numéro un mondial Luke Donald, à ses compatriotes Ian Poulter, Lee Westwood et Justin Rose, aux Australiens Adams Scott et Jason Day, à l’Allemand Martin Kaymer, à l’Irlandais Graeme McDowell ou au Coréen K.J. Choi.

Luke Donald

Le numéro un mondial Luke Donald est toujours en quête de son premier titre majeur.

Tout est possible à Augusta le dimanche après-midi. L’an passé, huit joueurs se sont échangé la tête du classement jusqu’à ce que le Sud-Africain Charl Schwartzel réussisse des oiselets sur les quatre derniers trous pour se sauver avec la mise.

Qui ne se souvient pas de l’étonnante victoire de Mike Weir en 2003 ou encore de celles de Zach Johnson et de Trevor Immelman, quelques années plus tard?

À cause des fortes pluies qui se sont abattues sur la région durant les derniers jours, les verts sont beaucoup plus réceptifs que d’habitude et ça devrait permettre à un plus grand nombre de joueurs de rester dans la course. Mickelson prédit même un festival de birdies en fin de semaine.

Une dizaine de jours après avoir mis fin à sa longue disette en gagnant le tournoi de Bay Hill, Tiger Woods se dit très confiant de remporter un cinquième titre à Augusta. Chose certaine, il sait quoi faire pour gagner ici.

Mickelson, toujours à l’aise sur ce parcours, aimerait évidemment ajouter un quatrième veston vert à sa collection. Quant au jeune McIlroy, talentueux à l’extrême, il semble déterminé à effacer son cauchemar de l’an dernier. Meneur après trois rondes, il avait vu le ciel lui tomber sur la tête en fin de tournoi, mais cette défaite lui a servi de leçon

SOUS LES GRANDS PINS

  • Palmer, Nicklaus et Player, gagnants de 34 tournois majeurs, ont pris part à la compétition «Par 3», mais leur présence a été de courte durée. Au bout de quelques minutes, on a invité la foule à quitter les lieux en vitesse parce qu’un violent orage pointait à l’horizon.
  • PADRAIG HARRINGTON, une grande déception depuis trois ans, et JONATHAN BYRD ont gagné le concours «Par 3» avec un pointage de 22, soit cinq sous la normale. ADAM SCOTT a joué moins 4. Le vainqueur de ce concours n’a jamais gagné le vrai tournoi.
  • GARY PLAYER a mis une demi-seconde pour dire oui quand on lui a demandé de participer à la cérémonie protocolaire du jeudi matin avec ses amis Palmer et Nicklaus. À 76 ans, il prend un soin jaloux de sa forme physique et il lui arrive souvent de jouer quatre ou cinq coups de moins que son âge.
  • MARC VILLENEUVE, de la firme CIBC-Wood Gundy, assiste au tournoi avec son bon ami MARK CULVER, du club Mont-Bruno.

N.B. Ces reportages en direct du club Augusta National sont rendus possible grâce à la générosité de ces cinq commanditaires: GRANITE LACROIX de Laval, Portes & Fenêtres Concerto, Transport Alexcalibur, Barwood-Pilon et Les Anciens de la Ligue Dépression.

Mickelson veut démarrer en lion

AUGUSTA, Georgie — Phil Mickelson sait très bien que Tiger Woods et le jeune Rory McIlroy ont été établis favoris pour gagner le Masters, mais ça ne le dérange pas du tout.

À 41 ans, il est encore capable de tenir tête aux champions de la PGA et il fera tout en son possible pour quitter Augusta avec un quatrième veston vert, un exploit qui lui permettrait de rejoindre Arnold Palmer et Tiger Woods au deuxième rang.

Phil Mickelson

Phil Mickelson veut démarrer en lion, mais il sera prudent au 15e trou.

«Il y a eu beaucoup de pluie ici durant les dernières journées et les verts sont plus réceptifs que d’habitude, déclare «Phil The Thrill». Si les conditions de jeu ne changent pas d’ici dimanche, on assistera à un festival de birdies et les joueurs non-expérimentés seront nettement avantagés. Comme je m’attends à de bas pointages, j’ai l’intention d’attaquer dès le départ».

Mickelson a été plutôt tranquille depuis sa victoire dans le tournoi AT&T à Pebble Beach, mais il est presque toujours à son mieux à Augusta. En plus de ses trois triomphes (2004, 2006 et 2010), il a terminé neuf fois parmi les sept premiers. «J’ai toujours hâte de revenir ici. Dans toute l’année, c’est la semaine que je préfère», dit-il.

«Je suis encore relativement jeune et je n’ai rien perdu de ma passion pour le golf. J’adore la compétition, spécialement sur un parcours comme celui-ci».

«Lefty» précise qu’il a moins de pression sur les épaules depuis sa victoire en 2004. Il peut maintenant se concentrer sur son jeu sans avoir peur de faillir à la tâche. Ça fait toute une différence.

Il connaît le parcours comme le fond de sa poche et il entend profiter de la puissance de ses coups de départ pour attaquer les normales 5. Cependant, il promet d’être  prudent au 15e trou. «Dans le passé, j’ai commis quelques erreurs impardonnables au 15e, dit-il. Je voulais trop réussir l’oiselet et ça m’a coûté très cher. Oui, c’est un «trou à birdie», mais il ne faut pas courir de risques inutiles à son deuxième coup. Quand tu frappes la balle à l’eau, la punition est de deux ou trois coups. Il n’y a rien de mal à se contenter d’une normale sur ce trou».

Par contre, il peut se montrer agressif au 13e trou, une normale cinq qui favorise nettement les gauchers. C’est là qu’il a réussi son coup miracle sous les grands pins pour arracher la victoire, l’an passé.

UN SECRET BIEN GARDÉ

Mickelson est d’avis que Tiger Woods a fait un pas de géant en gagnant le tournoi de Bay Hill et que sa première victoire en deux ans et demi lui servira de stimulant durant les prochains jours.

«Tiger se présente ici avec beaucoup de confiance en soi et je pense qu’il connaîtra une très bonne semaine. Ce n’est pas exactement une bonne nouvelle pour nous autres», ajoute-t-il.

Quand on lui a demandé s’il avait un conseil à formuler pour des joueurs comme Lee Westwood, Luke Donald, Adam Scott et Sergio Garcia qui sont toujours en quête d’une première victoire dans un tournoi majeur, Mickelson a répondu: «Je leur dirais la même chose que Dave Pelz m’a dite avant la saison 2004. Toutefois, je vais attendre d’être à la retraite avant de vous dévoiler ce qu’il m’a dit ce jour-là!»